Bemena
1 octobre 2012 - AssociationsNo Comment   //   1507 Views   //   N°: 33
LE VILLAGE SOLIDAIRE

Bemena est un village de montagne à 10 heures de marche d’Ambilobe. En l’aidant à avoir son école, son centre de soin et une piste qui le désenclavera enfin, l’association qui porte son nom mise d’abord sur la solidarité villageoise. Si tous les gars du monde…

C’est en visitant Bemena, un village perdu dans la montagne à une quarantaine de kilomètres au sud d’Ambilobe, que le Français Fabrice Gerboin a l’idée de fonder, il y a plus d’un an, l’association du même nom. Son but : « aider sans assister ».

Développer une véritable solidarité villageoise pour que les habitants – des éleveurs et des riziculteurs – se prennent en main pour améliorer leurs conditions de vie. Car ici on subit de plein fouet les conséquences de l’enclavement. Faute de piste carrossable jusqu’à Andampy à 12 km de là, le moindre voyage à Ambilobe, la première « grande ville », nécessite 10 heures de marche !

Dire que Bemena est un trou perdu est un euphémisme. Quand Fabrice Gerboin le découvre, ses « commodités » sont vite parcourues : pas de piste, pas de centre de soin et une école primaire publique en activité depuis 2004, mais ne disposant que d’un seul instituteur, payé par les familles, pour 65 élèves de niveaux différents ! La scolarisation conditionnant l’avenir, c’est sur ce volet que l’association commence par agir.

Grâce aux dons recueillis, un second instituteur est recruté en 2011, dont la plus grosse partie du salaire est prise en charge par l’association. Mais avant son arrivée, il aura fallu retaper l’école, refaire la toiture et dresser des cloisons entre les salles de classe.

De là va naître le projet de construire une nouvelle école en dur et un centre de soin. Pour cela, deux spécialistes en maçonnerie sont actuellement à Bemena pour aider les villageois à fabriquer eux-mêmes les briques en terre rouge qui serviront aux futures installations

Encouragés par ces premiers résultats, les villageois voient plus loin et font une demande auprès des autorités et des villages environnants pour prolonger la piste jusqu’à Andampy. À coup de pioches, de pelles et de barres à mine, profitant de chaque fin de saison de pluie, ils débroussaillent et remblaient le chemin pour qu’il autorise enfin le passage d’un tracteur, le deuxième moyen de locomotion après la marche à pied !

Lorsque le tronçon de piste sera réalisé, il ne restera plus, une fois Andampy atteint, qu’à traverser le fleuve Mahavavy pour rejoindre Bemena. Un gain de temps phénoménal pour les paysans

Nino Rakotoarimonjy

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