COURRIER

C’est vous qui le dites

Coups de cœur, coups de gueule, envie d’en-voyer un message à une personne qui vous est chère ou simplement de vous exprimer… cette rubrique vous est dédiée. Envoyez vos mails à courrier@nocomment.mg, nous les publierons.

Mamy Nohatrarivo : neuf vies comme les chats
J'apprends depuis Maurice le décès de mon vieux Mamy Nohatrarivo que j'ai eu le bonheur de pratiquer dans les années 2000 comme rédacteur en chef de l’Express et de l'Hebdo de Madagascar puis à no comment ® dont il a été une des plumes via sa chronique « Fomba ». Dandy débraillé, ongles peinturlurés à la nicotine, il aura préféré rire de ses contemporains plutôt qu’en pleurer, ce qui est la sagesse même ! J'espère que sera éditée un jour l'autobiographie (« Le complexe du pélican ») qu'il avait écrite pour no comment ®  : un joli résumé de galères « malagasy » étalées sur un demi-siècle, depuis ses débuts comme instit de l'École normale dans les années 60, l'avant-garde missionnaire de Tsiranana ! Petit-fils de pasteur, converti sur le tôt à la libre pensée, il en avait gardé comme un goût amusé du péché qu’il mâchouillait avec compoction,

du bout des lèvres, à la façon de ses éternels mégots froids (on appelle ça l’esprit voltairien). Merina « valovotaka » de Farafangana, il avait surtout la nostalgie de la brousse heureuse qu’il opposait aux  bruits de la ville », l'horrible ville dont il avait, en effet, d’horribles souvenirs : l’histoire de ces deux ados qu’il raconte dans son livre, deux voleurs brûlés vifs sous ses yeux dans des pneus à Analakely, dans les années 80. Lui qui avait fréquenté les clubs de tennis de la haute dans sa jeunesse avait aussi subi pas mal de revers. Les excès, le « toaka », les dégringolades, les remontées, l'art de toujours retomber sur ses pattes en vieux matou de la vie qu'il était. Mais que n'a-t-il pas été ? Chercheur d'or, foreur de pétrole sur plateforme, apprenti « dahalo » (par un de ses oncles), buveur, queutard, journaliste, correspondant du National Geographic, producteur de melons, conseiller de ministres intègres : neuf vies comme les chats… Que la terre te soit légère, mon cher Mamy !

Alain Eid

Un monstre sacré du journalisme malgache
Mamy Kha a posé définitivement sa plume et son calepin le mardi 20 mai dernier. Cette triste nouvelle m’a secoué. Mais au lieu d’être triste de l’avoir perdu à jamais, j’ai éprouvé une certaine joie et l’honneur d’avoir connu et pu côtoyer de près ce monstre sacré du journalisme malgache. Je l’ai rencontré pour la première fois en 2008 alors qu’il était rédacteur en chef de L’Hebdo de Madagascar et moi un jeune journaliste fraîchement sorti de l’école. J’étais comme un catho- lique allant rencontrer le pape en personne au moment d’entrer dans son bureau, tellement mes professeurs m’avaient parlé de lui, le citant en modèle. Mais je me suis presque re- trouvé en état second quand il m’a dit cette phrase que je n’oublierai jamais : « Viens, mon garçon, je vais faire de toi un bon journaliste. » Aujourd’hui, je souris en coin en repensant à ses injures à la capitaine Haddock, ses rires, ses quintes de toux. Comme tes innombrables protégés, je n’ai que de bons souvenirs avec toi, Mamy Nohatrarivo. Maintenant, je ne saurai que te dire : « Repose en paix, mon chef. »

Solofo Ranaivo

La Colombe et la Licorne

Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite.

Il était une fois une petite Licorne avec sa jolie corne torsadée dorée ayant le pouvoir de neutraliser les poisons. Cela lui permet de séparer les justes de ceux qui ont quelque chose à se reprocher. Malheureusement, la petite Licorne fut prisonnière de sa famille. Durant 10 ans, entre ses 6 à 16 ans, son père et son grand-père ont commis sur elle des viols incestueux. Tout cela avec la complicité de la femme qui disait être sa mère ainsi que d’autres membres de sa famille. Durant toute son enfance, la petite Licorne a été l'esclave sexuelle de ces deux hommes. Sa maison était son enfer et sa famille ses bourreaux. La petite Licorne grandit malgré les épreuves. À deux reprises elle tombe enceinte et est forcée d’avorter dans la plus grande douleur du monde.

Comment sortir de cet enfer ? Que faire pour fuir à part se suicider ? La petite Licorne grandit, des cicatrices sur les mains, sur le corps, sur l’esprit et dans son être. Elle trouve le courage de s’émanciper et de porter plainte contre ses tortionnaires. La petite Licorne, est parmi les rares cas qui sont allées au-delà de la peur et de la pression de la famille. Mais le verdict est prononcé : 5 ans d’emprisonnement seulement pour son violeur. 5 petites années face aux 10 ans d'inceste à répétition. 5 ans pour avoir violé une petite Licorne depuis sa petite enfance.

Les pressions morales de la mère sur la Licorne s’accentuent de jour en jour. Elle lui reproche d’avoir détruit le noyau familial. À 19 ans, la jeune Licorne fait la rencontre d’une Colombe qui est devenue le soutien dont elle avait désespérément besoin. Les harcèlements moraux perpétrés par la mère s’accentuent et la Licorne tombe dans une dépression. L’enfer recommence et elle est admise dans un hôpital psychiatrique. La Colombe reste à ses côtés dans ce combat. Durant cette hospitalisation, elles interceptent des mes- sages de la famille concernant un rituel occulte. Sa vie est en danger, il faut la sortir de là à tout prix.

La mère enclenche une bataille juridique car elle veut mettre la main sur la Licorne afin de lui ôter sa corne magique car elle sait que cette dernière a le pouvoir de montrer la vérité. Elle sait pertinemment qu’une fois sa corne coupée, la Licorne mourra et avec elle sera enterrée toute la vérité. La mère trouve comme alliées des personnes avides d'argent, des personnes radicalisées qui ont capturé la Colombe avec les filets de la loi. Une loi qui suppose qu’une Licorne ne peut aimer et être avec une Colombe car cela serait « contre nature ». La Colombe est mise en cage. Mais l’amour est plus grand que tout. La Licorne a crié de toutes ses forces pour que sa bien-aimée soit libre. Son cri a parcouru le monde entier et a fait naître un vent de soutien qui souffle de plus en plus fort. Un jour, très bientôt, la Colombe libérée des barreaux retrouvera sa Licorne. D’une force majestueuse, la Colombe déploie- ra ses ailes. La Licorne brillera de son pouvoir magique. Toutes les deux fusionneront et devien- dront le cheval ailé : Pégase. Et Pégase s'envolera librement dans les ciels du monde entier. Elles vécurent heureuses et libres de leurs choix.

Mbolatiana Raveloarimisa
L pour Libération

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L’écologie, une super-supercherie
Un sujet d’actualité avec la réaction de cet homme médiatique qui a voulu frôler les grands (le ministre français de la Transition écologique et ancien animateur TV Nicolas Hulot, qui a démissionné « en direct » à la radio en août dernier, N.D.L.R.) Qu’est-il venir faire dans cette cour ! On doit bien constater qu’il n’est à sa place que dans la petite boîte carrée au format parfois 16/9. Il n’est qu’un amuseur, une espèce de « saltimbanque » des temps modernes.
L’écologie est une supercherie. Un concept plaisant, certes, mais personne n’est dupe.
- Qui refusera son glaçon dans son verre à l’heure de l’apéritif ?
- Qui a regretté la climatisation dans son véhicule ?
- Qui est encore capable l’hiver, de ne pas tourner la manette de chauffage et d’enfiler un pull-over ? [Que nos grands-mères (et jamais les grands-pères, je l’ai bien noté) ne savent plus tricoter d’ailleurs]...
- Qui a remis son voyage en avion-voiture pour monter sur son vélo ou enfiler une paire de chaussures ?
- Qui est encore capable d’étendre son linge au lieu de l’enfourner dans cette énorme essoreuse ?
- Qui a craqué récemment une allumette pour bénéficier d’un lumen ou deux ?
- Qui et qui et qui et qui encore ! [C’est encombrant comme listing !]
Tout le monde est pourtant bien d’accord. On s’en remet donc à un État régalien dont c’est le boulot d’ailleurs. Pour mieux se plaindre des directives, des actions ensuite. Pas à son goût ou trop timides. Cela me rappelle ces élections quant un candidat déjà écolo n’avait récolté qu’à peine quatre pour cent des votes... Ne serait-ce pas les mêmes individus qui aujourd’hui sont les plus virulents, radicaux, intégristes de la dialectique avant tout ? Certes, le fameux mur se rapproche. Pour sûr que l’on va nous trouver quelques alternatives, remèdes, mesurettes pour s’en éloigner et le faire quitter de nos préoccupations. Il est tout de même étrange et singulier que l’Homme ne soit pas capable d’anticiper... Se pourrait-il qu’il soit toujours question du même et éternel sujet qu’est le pouvoir de l’argent ? Au détriment du bon sens et de la raison. Rassurez-vous ! Tant qu’il y aura des Hommes 

Jérôme

Ça bouge à Tana
Durant mes vacances au pays, en rentrant chez moi, j’ai croisé une voisine qui était heureuse de m’entendre dire qu’il y avait des choses à faire sur la capitale. Un cinéma comparable à ce qui se trouve en Europe a ouvert cette année. Tant mieux pour ceux qui recherchaient un mode de vie occidental mais personnellement ce n’était pas dans mon intérêt d’y aller. J’ai plus été confronté à la culture pendant ce séjour que dans la vie Montpelliéraine que je mène depuis quatre ans. Il faut être curieux, chercher et y aller. J’ai eu l’occasion d’assister à des expositions, des performances d’artistes, des concerts, des compétitions de sport, notamment de danse urbaine, même à une conférence, débat sur le patrimoine et la culture malgache, et d’autres événements. Je tenais à remercier toutes les personnes qui agissent pour la culture. Ils m’ont touché, motivé, stimulé à ne plus rester juste spectateur mais aussi acteur comme eux. Merci à vous.

Arnaud Rasoarahona

Vintage
Je suis devenu un fan du magazine no comment® en novembre 2015 lorsque mon fils m’a présenté un numéro de ce magazine qui montrait sa photo avec un groupe d’amis. Depuis, je n’ai plus raté aucun numéro de no comment® chaque mois. Aussi, je tiens à vous féliciter pour ce magazine qui m’a appris beaucoup de choses, et en plus c’est cinstructif et passionnant. Comme j’aime les photos et les petites histoires anciennes ainsi que la lecture (surtout en version papier), je voudrais vous proposer de remettre dans vos pages la rubrique Vintage qui raconte des petites histoires inconnues telle que celle de Mikhail Kalachnikov, l’inventeur du fusil d’assaut AK 47, parue dans le no comment® n°41 ( juin 2013), et qui m’a beaucoup intéressé. De même et surtout pour les anciennes photos de Madagascar. Merci et bon courage, no comment® !

Razafitompo Ulysse

Signé Libertador
Mon nom est Ratsiterena Andriniaina Odon Ludovic, mais j’écris sous le pseudonyme de Libertador. Né le 15 janvier 1995, je suis un poète malgache d’expression française originaire d’Ambanja. Fan de votre magazine, je souhaiterais que ces poèmes qui ont pour titre « Les pilleurs de l’État » et « La lutte n’est pas terminée » apparaissent dans votre prochain numéro. Ils sont extraits de mon premier recueil composé de 25 poèmes et textes à rimes, qui sortira prochainement

– LES PILLEURS DE L’ÉTAT –

Ils ne pensent qu’à leurs intérêts
En multipliant des ruses et des vols
Cela cause notre désintérêt
Disons-le tout net ! On en a ras-le bol

Avec eux, rien ne s’améliore !
Le chaos suivi de bordel partout
Remettre cela ? Osent-ils encore ?
C’est sûr ! Ils vont exploiter leur atout

Attendre quand les poules auront des dents
Pour les voir cesser de piller l’État
Soyons prêts pour les grands revirements
Pour sortir le pays de cet état.

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Coucou
Coucou, je m’appelle Rasoanirina Jeannie Francia, et je suis tellement passionnée par votre magazine que j’aimerais que vous passiez cette petite lettre dans votre prochaine édition. Je suis fan de votre style de rédaction et c’est grâce à votre magazine que j’ai pu améliorer mon niveau de français. Je n’ai pas de photos ici mais ce serait mieux si vous consultiez mon compte facebook pour voir mes photos, merci d’avance !

R.J.F

Message du 201
Je suis un jeune rappeur issu du 201 (Diego Suarez). J’ai écrit ce poème un peu engagé car je me suis posé des questions dans ma tête vu ce qui s’passe en ce moment, puis l’inspiration est arrivée donc je l’ai intitulé « La Révolution ». Comme je suis fan de votre magazine, je voudrais que ce poème apparaisse dans vos pages. Cordialement,

Thyde Hasinjara

La Révolution

On veut faire la révolution,
On écrit des poèmes.
« Jeunes » conscients,
On proteste contre le « système ».
Malgré une trentaine bien entamée
Et une demi-douzaine d’essais publiés,
On croit à quelque chose de contraire,
Un choix proprement révolutionnaire.
Vouloir goûter aux bonheurs simplifiés,
Pouvoir privilégier le moment d’une journée (écriture).
Inspiration inépuisable depuis,
On est, donc on dit « ça suffit »
Avoir cette âme sensible persécutée,
On a ce désir d’être dans la paix.
Le monde devient incertain,
On devrait prendre les choses en main.
Citoyens qui servent fidèlement,
Passagères sont les civilisations.
Certes, Africa prenons le plaisir du développement
Et accordons beaucoup de visions.

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La bonne
Une vieille dame m'a raconté cette histoire dans le bus il n'y a pas longtemps, je l'ai alors écrite à ma manière :
Je me réveille avec un drôle de sentiment, de l’appréhension, comme si la journée allait mal se passer. Je me tourne dans mon sac de couchage et regarde mon fils de deux ans encore endormi et je souris aussitôt. Il fait ma fierté. Il marche et court déjà comme un grand. Je l’embrasse sur le front et me lève pour préparer son petit-déjeuner. En vérité, en guise de petit déjeuner, je lui ai acheté un bout de pain la veille. Je fais bouillir de l’eau après avoir allumé le charbon. Nous vivons dans une petite maison. Les gens de l’extérieur appellent notre quartier un bidonville. Moi, je n’ai jamais connu autre chose. Le père de mon bébé a été tué lors d’une vindicte populaire soi-disant parce qu’il aurait volé un passant. Notre fils n’avait que quelques mois. Je me suis demandé à ce moment-là ce que l’on allait devenir mais j’ai tenu bon pour mon enfant. J’ai toujours travaillé comme bonne chez des familles plutôt aisées, ce qui me rapporte une somme nous permettant de finir chaque mois sans mourir de faim.
Du moins, c’était le cas. Une grève a débuté il y a quelques semaines contre le régime en place. Apparemment, notre monnaie se dévalue très vite et tout est devenu extrêmement cher. Le kilo de riz a atteint un tel sommet que je ne peux en acheter qu’une fois dans le mois. Quand on vient à en manquer, nous mangeons des patates douces ou du maïs. Je déteste les grèves pour ce genre de choses. Au final, après maintes et maintes grèves, ma vie n’a pas changé sauf que le coût de la vie augmente de manière exponentielle. Je regarde ce qui me reste d’argent. Ce sera à peine suffisant pour aller jusqu’à la prochaine paie. Il me faudra aller à mon travail à pied. J’entends un bruit, mon fils s’est levé. Je lui sers du thé avec son pain et le regarde manger. Je mangerai les restes de mes patrons plus tard car je sais qu’ils ne finissent jamais leur petit-déjeuner. Pendant que mon fils mange, je me mets à rêvasser.
Si j’avais plus d’argent, je l’enverrai à l’école. Il pourrait devenir quelqu’un de célèbre et de très intelligent. Il ferait de grandes études. Il pourrait même voir du pays.
- Mama ?
Il me sort de ma rêverie. Je lui donne un gros baiser sur la joue et débarrasse la table. Pendant ce temps, mon fils s’habille. Il sait déjà mettre son petit short et ses petites tongs. Je change son tee-shirt et m’habille à mon tour. Je n’ai pas besoin de m’habiller de manière particulière car nous avons des uniformes là où je travaille. Nous sortons de la maison et je dépose mon fils chez notre voisine moyennant une petite somme toutes les semaines.
Le travail se déroule comme à l’accoutumée. Nous suivons les informations pour savoir comment évolue le soulèvement populaire. C’est toujours la même chose : des manifestants se font tuer tous les jours, on demande la démission du président qui refuse, on demande un rapprochement mais personne ne veut. L’autre bonne lit le journal à côté de moi pendant que je nettoie les bols de céréales des maîtres. J’ai pu manger à ma faim ce matin, je vais même pouvoir ramener une barre de céréale à peine entamée pour mon fils ce soir.
Un peu vers midi, la patronne rentre avec une de ses amies. Je leur sers de l’eau et du thé pendant qu’elles discutent dans le salon. Apparemment, l’amie a des soucis dans son mariage parce qu’elle n’arrive pas à avoir d’enfants. Je me mords la lèvre quand je l’écoute. Je suis tellement contente d’avoir mon bébé. Et en même temps quelque part, je jubile. J’ignorais que les gens qui avaient autant d’argent pouvaient aussi avoir des problèmes : de couples, de fertilité. Comme je n’en ai pas beaucoup, j’ai toujours cru que l’argent pouvait résoudre tous les problèmes, que tout pouvait s’acheter.
Vers la fin de l’après-midi, ma patronne me demande d’accompagner son amie pour porter les courses de cette dernière. Après cela, je pourrai directement rentrer, me dit-elle. Cela me met en joie. La maison de l’amie de ma patronne ne se situe qu’à un petit kilomètre de ma maison. Je suis surprise de voir que c’est si près en terme de lieu et pourtant si éloigné en terme de standing. Elle me remercie en me donnant un peu d’argent.
Je me dépêche de rentrer chez moi. Je ne vais pas directement chercher mon fils, je vais d’abord acheter le dîner avec mon petit cadeau. Je pourrai préparer pour mon fils un peu de viande. Quand je suis sur le chemin du retour, un ivrogne m’arrête. C’est un garçon d’une vingtaine d’années. Il sent tellement l’alcool que je dois le sentir aussi après qu’il m’a touchée. Je le contourne et poursuis ma route quand je sens mes jambes se dérober. Il m’a saisi par la taille et a mis sa main sur ma bouche. Je ne peux pas crier, j’essaie de lutter mais en vain. Mes yeux sont brouillés par mes larmes. Il me jette dans un coin et ma tête heurte une haie en brique puis il remonte ma robe. Il finit son affaire vite et s’enfuit en me laissant pleurer sur mon sort. Je tâtonne et réussit à prendre appui pour me lever. J’ai la rage, j’ai envie de le retrouver et de le tuer. Si seulement je pouvais…
Quand j’arrive chez moi, mon fils est déjà sur le seuil. La voisine l’a déposé car elle devait sortir. Je ne lui jette pas un regard avant d’entrer. Je suis encore sous le choc et la gente masculine me dégoûte. Est-ce qu’un jour mon bébé pourrait devenir comme cela ? Au lieu d’être un homme bien, devenir un violeur ? Je me remets à pleurer, tellement je suis en colère et frustrée. C’est là que tout dérape. Mon fils tente de me toucher, sûrement pour demander à manger, mais je suis tellement perdue dans ma douleur et ma honte de ce qui vient de se produire que je le gifle. La gifle a été tellement forte qu’il est tombé et qu’il n’a pas pu émettre de son pendant quelques secondes. Quand il se met enfin à pleurer, c’est comme si c’était sur moi que la gifle avait été appliquée.
J’ai failli tuer mon fils. Dans un moment d’égarement et de totale frustration, j’ai failli mettre fin à la vie de la personne que j’aime le plus au monde. Je m’empresse de le prendre dans mes bras et de le consoler du mieux que je peux. Je l’embrasse plus que je n’ai sûrement fait pendant ces deux dernières années. Je lui donne la barre de céréale et il semble se calmer.
On a fini par dîner seulement de cresson et de riz car j’ai perdu la viande en cours de route. Une fois que je lui ai lavé les pieds et les mains, j’ai mis mon fils au lit et me suis couché près de lui. De folles pensées tournoyaient dans ma tête. Étais-je une bonne mère ? Certainement pas. Quel genre de mère frappait son fils avec une intention meurtrière ? Je pouvais être énervée, frustrée et enragée, je n’aurai pas dû. Je regrettai tellement mon geste. Et pourtant je n’étais pas sûre de moi. Et si je recommençais ? Qu’est-ce qui pourrait me donner l’assurance que je ne lèverai plus la main sur lui ?
Quand je me réveillai, il faisait déjà jour. Mon fils était déjà debout et me regardai longuement. Je compris ce qui le fascinait tant quand je portai la main à mon visage. J’avais dû pleurer toute la nuit et je devais avoir le visage bouffi. Mais plus encore, mon coup contre la haie d’hier m’avait causé une bosse à l’arrière du crâne, qui me faisait maintenant atrocement mal. Je lui souris et lui dit que je l’aimais, plus que tout. Après quoi je l’habillais de ce qu’il avait de plus beau, des vêtements du dernier fils de ma patronne.
Je ne le déposai pas chez la voisine, je l’emmenai ailleurs. J’y avais pensé toute la nuit. Quand on arriva enfin devant le portail en fer, je tremblai. Mon fils serra ma main entre ses petits doigts. Ce simple geste me fit éclater en sanglots. Je sonnai et fut surprise de trouver l’amie de ma patronne quand le portail fut ouvert. Je compris qu’elle sortait car elle était habillée de manière élégante.
Elle me jeta un regard curieux puis avisa mon fils. C’était un garçon aux traits fins, il n’était pas maigre, tout juste mince. Elle ne comprit pas au début. Alors je lui expliquai d’une voix hachée. Elle fut étonnée, prit peur puis fut si heureuse que mon coeur explosa. Elle prit mon fils dans ses bras et le serra si fort que la petite main finit par lâcher la mienne. Elle me demanda si je voulais de l’argent tout en donnant un bonbon à mon bébé. Il sourit et le saisit. Quelque chose dans cette scène me donna envie de faire machine arrière. Alors avant que je n’en eus l’occasion, je m’enfuis. Depuis, j’ai arrêté de travailler, à quoi bon sans mon fils. Je mendie. Toujours au même endroit depuis quinze ans, devant un lycée de la capitale. Un garçon me donne toujours un billet tous les jours après que sa mère le dépose à l’école. Il ne me regarde pas, il verse juste l’argent dans mon petit bonnet. Ses amis se sont parfois moqués de lui car ils ne comprenaient pas mais cela ne l’a jamais arrêté. Ce matin, ils discutent de ce qu’ils vont faire maintenant qu’ils ont décroché leur baccalauréat. Mon bienfaiteur leur annonce qu’il part pour l’étranger car il a eu une bourse. C’est le jour de la fin des classes et ils sont tous tellement bien habillés qu’on dirait qu’ils vont aller à une fête. La mère du garçon l’appelle et il se jette dans ses bras. Mon coeur se brise. Je me lève et réalise que je ne reviendrai plus là. A quoi bon.
Les gens que j’ai croisés, telle ma voisine, m’ont dit que j’étais folle d’avoir donné mon fils et en plus sans demander d’argent. Mais je n’ai jamais abandonné mon fils. Tous les jours avant qu’il ne commence l’école, je me postais devant la maison de cette dame. Au début, je l’entendais pleurer puis petit à petit, il a dû m’oublier. A présent, il est devenu un garçon avec un grand coeur, intelligent et il va partir étudier à l’étranger. Quand je commence à délirer, je m’en veux terriblement d’avoir laissé mon enfant. Et quand je me reprends, je réalise que peu de mères seraient capables de faire ce que j’ai fait et pourtant c’était mon devoir. Je n’avais aucun avenir à lui offrir.
On ne saura jamais si j’aurais pu lui prendre la vie dans un autre accès de colère. Alors j’ai fait ce qu’il fallait. Je lui ai assuré une vie où il serait entouré de personne qui l’aiment, une vie où il pourrait étudier, devenir quelqu’un. Car quoi qu’on dise, toutes les mères sont pareilles. Tout ce qu’on veut, c’est que notre enfant réussisse sa vie. Le devoir de chaque mère est de s’assurer que son enfant puisse évoluer dans un monde où il pourra devenir quelqu’un de bien. Mon devoir était de faire de mon fils un homme, quitte à renoncer à lui.

BHR

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Elle t’aime scientifiquement
De même que le fer est attiré par l’aimant, elle est attirée vers toi,
Avec une candeur inversement proportionnelle au carré de la distance qui vous sépare,

C’est une permutation circulaire que son coeur décrit pour toi et s’annule en elle, sauf la racine double de son coeur et de ses sentiments.

Elle ne pense qu’à toi, t’es le lieu géométrique de ses rêves et c’est en vain qu’elle essaie d’oublier ce jour où les rayons de tes yeux se sont réfractés dans le prisme de son coeur.
Il existe entre toi et elle un intervalle qui n’admet pas de racine réelle dont l’équation a pour domaine de définition l’amour.

Lorsqu’elle considère le polynôme de ton visage, elle perd son centre de gravité, elle abandonne l’équilibre stable pour tourner comme un solide mobile autour d’un axe par la rotation du moment.
L’attraction se transforme en pression de laquelle elle ne résiste plus à l’intensité.
Son point d’application étant son coeur, la résultante, son amour, la direction vers toi, le sens toujours vers toi.

Son âme s’élance comme une hyperbole dont la limite est « Je t’aime », non pas à la manière d’une aiguille d’ampèremètre mais à la très tendre et douce façon d’une fonction sinusoïdale.
L’acide de tes larmes attaque le métal de son esprit, S’élance comme une hyperbole dont la limite est l’infini
Et la réaction ne se fait plus dans les conditions normale de la température.
Si t’es un écran, elle serait ton boulon
Si t’es le pôle Nord, elle serait ta boussole
Si t’es la pierre philosophale, elle sera le métal qu’on transmuera en or.
Elle est comme prisonnière de ton flux magnétique.
Ne la repousse pas car t’es le noyau atomique et elle l’électron.
Ayant fait la synthèse de ses idées, elle prie pour que vous soyez sur la même longueur d’onde.
En attendant tes réactions, reçoit ses plus beaux bisous calorifiques et ses câlins magnétiques.
T’es son exponentiel à elle
Elle t’apprécie systématiquement aussi bien qu’elle te kiffe physiquement
Elle t’aime mathématiquement, elle t’aime scientifiquement.

Mah6 Laslamoureuse

Bon courage
Une poussée d’adrénaline, le sang qui bout et nous monte à la tête, suivie d’une envie de contester, ça c’est ce que j’appelle un courageux ! Les courageux dont je souhaite parler ne sont pas ceux qui sont prêts à risquer leur vie pour une gymnastique quelconque. Non, loin de-là. Le sujet que j’aborde aujourd’hui est celui des gens qui « osent » exprimer leurs pensées.
Oser ! Ce mot est sûrement la signification et peut-être même l’essentiel du mot « courage ». Une forte personnalité n’est pas juste définie par une apparence physique imposante ou un regard pesant et intense, ou le fait d’appartenir à une famille d’une certaine renommée et d’un certain statut. J’argumenterai plus sur celui qui n’a pas peur de faire part de ses pensées (à condition qu’elles soient logiques et expliquées), qui n’a pas honte de contrer et d’argumenter lors d’une discussion s’il trouve que son opinion protège sa fierté et son idéologie du juste et de la vérité.
Se contenter d’accepter ce que les autres disent car ils sont majoritaires, ou se laisser vaincre par les balivernes injustes des gens ne peut se traduire que par de la lâcheté. En effet, la sagesse nous enseigne que « le silence dit les mots que les mots ne peuvent dire », mais quoi de mieux que laisser libre cours à ses idées ?
Si toutefois, malgré le fait d’argumenter nos dires, vous voyez que vous avez perdu, ne vous avouez pas vaincu. Au contraire, réjouissez-vous du fait que vous avez au moins essayé de faire part de votre opinion, ce qui a fort probablement réussi à alléger votre coeur et vous a sûrement fait du bien. Longue vie aux courageux !...

Akshay S. Manjee

C’est vous qui le dites

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Laisse béton !
J’étais tombé comme par hasard sur un de vos anciens articles qui date de février 2017 et qui traite du secteur transport à Madagascar. La personne interviewée a tout à fait raison car « C’est tout le transport qui est à discipliner et le fléau commun à tout le secteur transport est le problème des infrastructures. » Là où vous auriez dû creuser l’article, c’est ce problème d’infrastructures routières surtout dans la capitale. Pourquoi et comment sommes-nous arrivés là ? C’est bien beau d’expérimenter des techniques qui peuvent remplacer le goudron mais pitié pas le béton ! On sait tous que l’amélioration des infrastructures routières par le béton, ce n’est qu’à très court terme. On a une belle route deux ou trois mois mais après c’est la catastrophe et bonjour les embouteillages de trois heures. Je ne vous dis pas à quel point j’étais en pétard lorsque j’ai fait Ampandrana Ambohijatovo en quatre heures à cause d’un camion-citerne renversé sur la chaussée dû à une réhabilitation de route par le béton. Cher no comment®, je vous écris pour soulager un tant soit peu ma rage intérieure.

Harivel Rakotobe

Dodol Family
Je me suis régalée en lisant un article sur cet artiste qui me plaît beaucoup non seulement au niveau du propos musical mais surtout la manière dont il valorise les rythmes malgaches du Nord au Sud et ceux de l’océan Indien. Je l’ai d’ailleurs vu en live au CGM et il envoie du lourd ! Il a réussi à me décoller de ma chaise, moi qui ne danse jamais. Étant étudiante en musicologie, c’est d’ailleurs ce genre d’ambiance qui m’a poussé à explorer

pour la première fois Madagascar en 2009. Quand j’apprends dans l’article que le groupe est basé sur un esprit de famille, je trouve que leur affaire marche plutôt bien !

Marlène Strauss

Invincible

Ni le plus beau, ni le plus fort
Encore moins celui qui n’a jamais tort
Mais le coeur rempli de désir et d’envie
J’affronte avec bravoure chaque instant de la vie.

Par mes défauts, j’apprends
Par mes expériences, je comprends
Par l’effort et l’espoir, j’évolue
Car celui qui ne perd jamais confiance en soi ne sera jamais vaincu.

Les mots sont mes meilleures armes
Me permettant de procurer savoir et joie, ainsi qu’à
mes ennemis, des larmes.
Mépris et critiques viennent souvent sur mon passage
Et ne m’atteindront jamais car j’ai du courage.

En quête de réussite, j’avance lentement.
À moi, gloire, respect et affection.
Pour gagner, je ferai tout mon possible,
Et montrerai au monde que je suis invincible.

Akshay S Manjee

C’est vous qui le dites

Coups de coeur, coups de gueule, envie d’envoyer un message à une personne qui vous est chère ou simplement de vous exprimer… cette rubrique vous est dédiée. Envoyez vos mails à courrier@nocomment.mg, nous les publierons.

Le train-train quotidien
Très tôt le matin, on quitte nos lits ! Prendre rapidement sa douche et son petit-déjeuner, puis courir après le taxi-be. Dans le bus, vive les embouteillages ! Quelle galère ! On se stresse ! Peur d’être en retard. Finalement, le terminus est là ! On saute de joie et part rejoindre notre boulot. Quel soulagement, on n’est pas en retard.
On commence à travailler, vive la routine du travail. À peine une heure au boulot et on se demande déjà quelle heure il est. On a sans doute faim et on a hâte qu’il soit midi pour la pause-déjeuner. L’après-midi ! On s’ennuie ! Grande envie de faire une sieste. On demande l’heure tous les quarts d’heure. Eh oh ! ce sera quand l’heure de la sortie ? Une fois quitté le boulot, on se précipite de nouveau pour prendre le taxi-be. Quelle longue file ! Après une heure d’attente voici un bus ! On se sent le plus heureux du monde ! Arrivé chez nous, on prépare rapidement le dîner. Prendre une bonne douche chaude et au lit.
Sacrée journée ! Au lit, on constate que la semaine ne fait que commencer ! Il nous reste encore quatre jours pareils avant que samedi ne vienne. Excellente semaine aux lecteurs et lectrices de no comment® !

Yashy

Rien à foot ?
Vu qu’il ne reste plus que quelques mois, j’aimerai parler un peu de la Coupe du Monde de la FIFA, Russie 2018. Personnellement, j’ai confiance en nos représentants africains, notamment l’Égypte portée par un Mohamed Salah au sommet. Je suis persuadé que des équipes comme le Maroc, le Sénégal, la Tunisie, ou même le Nigeria qui a battu l’Argentine peuvent changer l’image du foot africain. Aujourd’hui, on voit des joueurs africains briller dans de grands clubs européens, avec notamment l’Égyptien Mohamed Salah qui reste pour l’instant le meilleur buteur de la Barclays Premier League en Angleterre. Aidé par le Neymar sénégalais, Sadio Mané, il porte à lui seul l’équipe de Liverpool sur ses épaules. En Espagne, le Marocain Achraf commence à trouver sa place au Real Madrid. De nombreux africains brillent en Europe, citons : Aubameyang, Bertrand Traoré, Zaha, Sakho, Mahrez, et pleins d’autres. Ce que je veux dire c’est qu’on peut être fiers d’être Africains. Je sais que c’est difficile de ne pas parier sur l’Allemagne ou l’Espagne, mais ne croyez-vous pas que les cinq représentants africains peuvent marquer l’histoire ? Notre compatriote, le président de la Confédération africaine de football (CAF), lui-même, l’espère. Notre rendez-vous, c’est le jeudi 14 juin 2018 à 16 h temps universel pour le match d’ouverture de cette Coupe du monde. En attendant, soyez patients, restez calmes et gardez l’esprit ouvert. Vive le football !

Laï Djamel

Lunatique comme tu es
Et elle était belle tu sais, elle était tout pour moi. Un cristal de glace a tranché ma ferveur. Une lame bouleversant ma vision. Toute consolation m’était alors inaccessible. Je m’étais focalisé sur ma seule euphorie. Les sentiments brûlaient mon esprit. Âme figée dans le temps, je m’étais retrouvé mort-né. Parce que le bonheur est éphémère, disaient-ils. Je n’étais pas fait pour m’accrocher à ses ailes. Comment réagir quand ton ardeur s’acquitte d’une folie obsessionnelle ? Quand au bout de ta vie tu ne cesses d’encaisser les coups et qu’une fois de plus tu te laisses mouvoir selon le rythme de ton coeur ? Ta noirceur est magnétique. Un charme psychique relié à tes yeux envoûte mon coeur si frêle.
Et je t’écoute méditer sur ta vie, j’aimerais que tu la partages avec moi, cette putain d’existence que tu estimes si exquise. Cette vie qui t’inspire tant la liberté, une vie sans artifices et à laquelle tu ne veux assouvir aucune dépendance. Parce que tout est précaire, tu te dis. Tu laisseras tout filer. Et lunatique comme tu es, tu m’épieras. Juste te quitter, alors que ton être je le sacralise, alors que ton âme je l’exècre, alors que toi je t’aime.
Inerte est ton coeur, et toi, désabusée de ma frénésie, tu tairas ton manque de moi. Tu m’oublieras juste. Et moi, comme ce souffle inquiet étouffé par l’amertume, j’attendrai le néant engloutir tout ce qui émane de toi. Et alors, je peinerai à recouvrir ton absence du peu de flamme qui me reste ; et peut-être que de ma mort, je ressusciterai.

L.B.C.

C’est vous qui le dites

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Unique
Unique comme je suis. Unique comme tu es. Unique comme nous sommes. Oui, tout le monde est unique. Il n’y a qu’un seul Jean Joseph Rabearivelo, qu’une seule Rasoa Kininike, qu’un seul toi… On a tous quelque chose de particulier, de spécial. Donc, sois fière de tes différences, montre-nous ta personnalité, ton potentiel. N’accepte jamais la défaite. Je sais que tu as des pierres précieuses qui se cachent quelque part en toi – ose montrer ce beau trésor. Surmonte tes peurs, tes timidités… tes défauts. La réussite t’attend ; courage. Je dédie ce petit texto à toi qui es en train de lire ce magazine, et à ma nièce Tatianah Laiah Rafidiniaina (fidèle lectrice de no comment®).

Audrey Angelia Rahaingomalala

Orgasme culinaire !
Depuis maintenant trois ans, je ne rate aucune publication de mon mag préféré, et ce pour une raison bien précise ! La gourmande qui sommeille en moi vis littéralement pour les recettes du mois offertes par no comment®. Des recettes alliant gastronomie et simplicité, faciles à reproduire chez soi. De quoi me faire complètement oublier mon régime ! Dernièrement, j’ai pris plaisir à reproduire le zébu roulé sauce blood au vin et parmentier cylindre, rôti de cerise, recette parue dans le n° 96 du mois de janvier, et que dire ? Orgasme culinaire à tous les étages ! Au diable cette petite voix qui me rappelle mes kilos en trop ! Le hen'omby hafa kely publié en août 2017 dans le n° 91 fait partie de mes recettes préférées. En accompagnement de ces bons petits plats, je m’inspire des cocktails du mois que je retrouve dans le mag. Cette fois-ci, je n’ai pas eu àchercher très loin et j’ai reproduis le fameux Bob Marley du mois de janvier. Petit jus de mangue par-ci, petit clipper Peppermint par-là. Mmmmh ! La vie est trop courte pour se priver, donc profitons !

Une fidèle lectrice

Quoi ma gueule ?
Je tiens à féliciter l’équipe du magazine pour le travail qu’il fournit chaque mois. Je suis particulièrement fan du concept de la rubrique Cahiers de Nuit. À défaut de pouvoir sortir tous les soirs pour faire le tour des endroits « hype » de Tana, ça me permet de m’évader par procuration et d’avoir une idée des nuits torrides que la ville des milles a à offrir.
Tous les mois je m’adonne à un petit jeu de hasard pour voir sur quelles connaissances je vais tomber. Et cette fois-ci, que ne fut ma surprise de voir ma propre tête dans le numéro de janvier lors d’une soirée au Grand Hotel Urban à Ambatonakanga ! Une bien belle surprise pour ce début d’année. Merci no comment® !

S.R.

Le bonheur
« Il est très difficile de trouver le bonheur en soi. Il est impossible de le trouver ailleurs », a dit Gautam Bouddha. Ce sera l'inspiration de mon sujet d'aujourd'hui...
Beaucoup de gens ont tendance à penser que ce sont l'argent et la richesse les chemins du bonheur. Ce à quoi je m'oppose dans un certains sens. Certes, l’argent ne fait pas le bonheur, mais il y contribue comme dirait l’autre. Par conséquent, on ne peut entièrement le dissocier du bonheur. Après tout, l'aisance financière n'est qu'un outil permettant l'amélioration de la qualité de vie, voire le calme de l’esprit. Le confort matériel procure certainement de la joie, du plaisir et peut être même du bonheur, mais cela est bien relatif et souvent éphémère.
La vraie sérénité provient moins de l’argent que de la bonne santé (même les milliardaires ne peuvent l’acheter) et de l'affection sincère et non intéressée d'autrui. La tendresse, la douceur, le respect, l’altruisme… toutes ces choses du coeur ne sont que les morceaux du grand puzzle qui forme le bonheur. Finalement, le bonheur n'est pas compliqué. Simplement il se mérite !

Akshay S Manjee

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Internet pour plus de transparence
Ah ça, c’est rien de le dire ! J’ai particulièrement aimé l’accroche humoristique sur Justin Bieber et compagnie. D’ailleurs, c’est ce que je préfère dans tous vos articles, cette pointe de second degré sans pour autant verser dans le ridicule. Mais bref, retournons-en au fait. En lisant cet article sur le digital, j’ai directement pensé à comment les Malgaches tireraient profit d’Internet. Même avec un taux de pénétration au service Internet encore faible de 5,42 % (2015), il est tout à fait possible d’utiliser Internet en gage de transparence. Et je dis cela en tant qu’activiste. Les institutions publiques pourraient par exemple publier sur leur site toutes les données relatives à l’entrée et à la sortie de la finance publique. Car moi, personnellement, je ne sais rien de ce qui se passe dans nos affaires de dépenses et recettes. Je ne sais même pas où vont les impôts que je paye chaque année. Qu’est-ce qu’on fait de toutes les subventions qu’on reçoit étant donné que rien n’avance dans ce pays. Le fait de publier régulièrement ces types de données en ligne permettront peut-être un jour de rendre le pays plus transparent dans toutes ses démarches. Vous direz peut-être que je rêve mais les grandes prouesses viennent toujours des grandes idées. Il faut savoir oser et j’ai dit le fond de mes pensées.

Sylvain Rafidy

Les pendules à l’heure
Cela m’a fait un grand plaisir de lire un article sur Théo, grand horloger d’Ambatomainty (no comment® décembre 2017). Une tête qui ne m’est pas du tout inconnue car c’est un grand ami d’enfance de mon père. C’est vrai et j’en témoigne, il est l’une des rares personnes qui a une énorme passion pour son métier. L’horlogerie n’a aucun secret pour lui il aime mettre les pendules à l’heure ! Parfois, même si je n’ai aucune montre à lui faire réparer, je passe du temps dans son atelier rien que pour écouter comment il fait pour ramener à la vie des vieilles carcasses délaissées depuis des années dans le grenier. Oui, c’est vrai, la génération d’aujourd’hui a peu d’intérêt pour ce genre de métier mais à voir comment le bon vieux Théo se sent bien dans son travail, on a envie de suivre ses pas.

Une lectrice passionnée

La douleur
Cette année, j’aurais appris une chose : la douleur est inévitable. Qu’on le veuille ou non, elle s’immisce dans nos vies tel un visiteur silencieux qui aurait choisi d’y élire domicile. La douleur peut prendre différentes formes. Elle peut provoquer un léger inconfort, être lancinante ou insupportable et nous isoler du reste du monde. La douleur, nous apprenons à vivre avec. Nous l’anesthésions, nous la surmontons, nous l’embrassons jusqu’au jour où elle finit par devenir une part de notre être. Au fil du temps, nous nous efforçons de la faire taire en espérant qu’elle décide de nous quitter d’elle-même. Nous caressons tous l’envie secrète de nous réveiller un jour sans aucun souvenir de nos douleurs passées. En attendant que ce jour arrive, choisissons de rester optimistes. Ce jour viendra tôt ou tard.

Kharin Razafindraibe

La Réunion Kely : Prise de conscience
En fidèle lectrice de no comment®, j’aime me replonger dans la lecture des anciens numéros du magazine. Cette fois-ci, j’ai pris du plaisir à redécouvrir les pages du n°93, sortie en octobre 2017. Une vieille douleur s’est ravivée en moi lorsque j’ai relu la rubrique Grand Angle de ce numéro, intitulée « Scènes d’assainissement à la Réunion Kely ». Lors de sa parution, cet article avait déjà éveillé en moi une profonde tristesse. Découvrir qu’à l’heure actuelle certains de mes compatriotes sont traités comme de la vermine indésirable me révolte. Cela m’a également amené à me remettre en question. Souvent encline à me plaindre pour les petites broutilles du quotidien, j’apprends aujourd’hui à apprécier ce que j’ai et à en être reconnaissante car je sais maintenant que des gens vivent dans une misère sans nom et qu’ils donneraient tout pour avoir ne serait-ce que le quart de ce j’ai. Il m’arrive de repenser à Rakotoarisoa Gervais, résident de la Réunion Kely dont le « trano-sachet » et les affaires ont été brulés par la police communale. Vit-il toujours dans la misère de la Réunion Kely ? A-t-il réussi à s’en sortir ? Des questions qui resteront pour moi, sans réponses...

Morgane

C’est vous qui le dites

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La Corée nous écrit

Étant membre du projet de surveillance mondiale lancé par le Service coréen de la culture et de l’information du ministère de la Culture, du Sport et du Tourisme de la République de Corée, ma tâche est de corriger des informations inexactes concernant la Corée à l’étranger et à promouvoir la culture coréenne. À cet effet, je me permets de vous informer d’un point relatif à la Corée qui a été présenté sur le site Web de votre société. Ces jours-ci, j’ai découvert sur votre site Web que « Jeju-do » est romanisé en « Cheju Do ». Comme ce dernier présente une erreur, je tiens à solliciter votre coopération dans la correction du contenu concerné. http:// www.nocomment.mg/benjamina-randriamalalale- vakodrazana-est-une-science-exacte/ En 2000, le ministère de la Culture, du Sport et du Tourisme de la République de Corée a révisé le système de romanisation du coréen. Selon le système modifié, « Jeju-do » est la romanisation correcte de « Cheju Do ». Pour de plus amples informations sur la romanisation du coréen, vous pouvez consulter la page Web suivante : https://www. korean.go.kr/front_eng/roman/roman_01.do J’espère que la rectification que vous allez apporter permettra à vos lecteurs d'avoir une meilleure compréhension sur la République de Corée.

Daseul Park

La pluie

La pluie. Pour certains, synonyme d’embouteillages et de montée des eaux, pour d’autres, la misère de mouiller sa coiffure ou ses vêtements. Pour les étudiants, le malheur de mouiller les cahiers et de tomber malade. Je vois les choses autrement. Est tellement agréable l’odeur que la terre dégage lorsque la pluie s’abat. Son parfum serait bien dur à décrire par les mots. Le tumulte des cliquetis des gouttelettes tombant sur les toits nous distrait pour un instant de milles pensées et nous apaise. Une certaine nostalgie romantique flotte dans l’air, vient à nous et nous laisse perplexe. Quoi de mieux que la fraîcheur et la tiédeur de la pluie, après une dure journée chaude et active ?

Akshay S Manjee

Mon amour pour toi

Je t’aime, mais je ne sais pas si tu ressens

Les mêmes sensations que j’éprouve pour toi

Les joies de l’amour est comme un don

Qu’Il a confié à des milliers d’hommes et de femmes

Toi qui viendras bientôt prendras ma vie,

Pour le meilleur et le pire

Mon espoir est que je serai un homme

Fidèle qui éprouve des sentiments

Pour un seul et unique amour

Mais si un jour notre amour se terminait,

Je voudrais que tu saches que ce sera l’enfer ;

Car mon amour, c’est toute une vie avec toi.

Tahirisoa Just’one