Selfie Sale Fille : Une histoire d’aujourd’hui
5 octobre 2015 - CulturesNo Comment   //   2843 Views   //   N°: 69

Un titre accrocheur. Des personnages qui jouent plutôt pas mal pour une première fois. Formule Presse, la maison de production d’Anjara Rasoanaivo, semble avoir trouvé la bonne formule pour ce premier long-métrage qui sent bon les « années lycée ». 

Selfie Sale Fille est projetée depuis déjà quelques semaines. À la sortie d’une projection privée au Ciné Sophia, à Analakely, Andry, un jeune « cinéphile » confie : « L’histoire change de ce qu’ont l’habitude de nous servir les producteurs. Les jeunes peuvent s’identifier à l’histoire. » Avis donc aux prépubères et pubères de moins de 18 ans : ce film est fait pour eux, l’histoire se déroulant dans un lycée de la capitale !

Pitch : une nouvelle élève, Vanessa, débarque dans la classe de Patrick, le « bogosse » supercanon de la cour de récré. Un jour, trop pressée d’avoir son bac, elle a la mauvaise idée de demander une « interro surprise » et se retrouve avec toute la classe contre elle. C’est comme ça que ses petits camarades ont l’idée de se venger d’elle en demandant au beau Pat de sortir avec elle et de la quitter une fois qu’elle se sera attachée à lui. Pas de bol, Vanessa a tout entendu et décide de prendre Patou au piège en simulant une… grossesse.

« J’ai adoré écrire ce film car je reste nostalgique de cette époque de l’adolescence où tout le monde a aimé en secret quelqu’un… qui en aimait un autre. Mais c’est aussi un film très actuel avec l’emprise des réseaux sociaux », explique Anjara Rasoanaivo, la productrice et scénariste. Journaliste, elle produit d’habitude des films institutionnels sur commande. Mais cette fois, elle a voulu montrer de quoi elle était capable en terme de fiction pure. « Quinze jours de tournage et quatre mois de montage, c’est un film à petit budget. La trentaine d’acteurs et de figurants a joué gratuitement. J’ai mobilisé cinq personnes seulement pour l’équipe technique. »

Haritiana Stéphane Rakotomalala, 19 ans, a le physique de l’emploi – il se devait d’être Patrick. À l’instar de tous les acteurs du film, il n’avait jamais tourné avant. « On a tous été recrutés sur Facebook. Comme j’ai eu le scénario quelques semaines avant le tournage, j’ai eu le temps de m’approprier le rôle. Après, on nous a donné quelques tuyaux pour être plus convaincants à l’écran. » Il espère en tout cas que sa prestation lui permettra de se faire une place comme acteur. Prudent, il a quand même choisi d’entamer des études de psychologie, on ne sait jamais.

Le film dure soixante minutes, avec parfois des lenteurs, quelques trous dans le scénario « Par exemple, on ne voit pas Vanessa quand elle entend la conversation de Patrick et de sa copine. Le plan subjectif n’aide pas forcément à comprendre qu’elle était sur le balcon », commente Andry, très pointu dans sa critique. Sinon le film est bien fait. La haute résolution des images et la bonne qualité du son sont des points positifs. « Il ne sortira peut-être jamais en DVD ou VCD. J’ai l’intention de le projeter dans les écoles et de le soumettre à des concours nationaux et internationaux », explique Anjara Rasoanaivo, consciente que le cinéma est d’abord une école de patience.

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