Joyce
3 novembre 2014 - MusiquesNo Comment   //   5630 Views   //   N°: 58

La Gangsta de la côte Est

Joyce Mena Makoa. voici un nom qui fait déjà le buzz à Toamasina, sa ville d’origine, mais aussi à Tana où la belle est parvenue à imposer un style de rap et de R’n’B bien à elle. Look mi-bling bling mi-top modèle, elle donne un grand coup de pied dans le rap malgache. Décomplexée mais toujours féminine.

Son premier titre Tsis tsis koz semblait tout droit venir du Bronx , avec un vrai groove sorti du ghetto.  Une bonne première  impression confirmée dans la foulée par la sortie de Swag  et Plastique, deux titres qui ont suffi à la positionner comme l’une des grands voix du rap gasy actuel. Pas mal pour ce petit bout de femme de 20 ans qui en a décidément pas mal derrière la casquette ! Malgré un premier titre enregistré en 2008 (à 14 ans donc !) et une enfance jamais très éloignée de la musique, Joyce Mena Makoa ne se considère pas encore comme une professionnelle, mais fait tout pour le devenir. En s’entourant notamment des bonnes personnes, d’artistes capables de la faire progresser. Par exemple, sa collaboration avec  les chanteurs de soul Deenyz et Shyn, originaires comme elle de Toamasina, sous le label Makoa Entertainment. « Au niveau des textes, je donne mes idées et avec Deenyz nous essayons d’apporter une certaine maturité », explique-t-elle.

Des textes qui abordent en priorité la jeunesse tamatavienne et ses rapport bien souvent conflictuels avec la société des adultes. « Là-bas, le rap souffre encore d’une très mauvaise image. J’aimerais juste qu’on comprenne que l’on est pas des délinquants. Au delà de l’imagerie Gangsta, ce que l’on fait c’est de l’art, soit une façon d’embellir la vie… » Et de reconnaître que si elle a choisi  le rap, c’est d’abord pour toucher le maximum de jeunes de sa génération. « Je peux passer sans problème du pur registre rap au R’n’B plus consensuel. Tout me va, du moment que je peux exprimer mes émotions intérieures, car je suis d’abord une artiste à message. »

 Côté sons, Joyce envoie du lourd : flows à la limite de la transe, beats saccadés, rythmes impitoyables… Le genre de truc irrésistible  qui vous envoie bouler direct sur le dance-floor. Dans sa façon de chanter comme dans son look, on sent l’influence bling bling, avec des sonorités gangsta rap  (rap de gangster ) de la côte Ouest, saupoudrées de  dirty south plus nonchalant. Bref, du bon boulot que ne désavouerait pas un Booba ! Cela étant, la belle déteste être emprisonnée dans des catégories trop rigides et revendique également son amour pour la musique traditionnelle. Une passion qui l’a d’ailleurs poussé à collaborer avec le chanteur Dama de Mahaleo et le guitariste Fanaiky –  excusez du peu !  « Bien sûr, avec eux je ne rappais pas, je chantais de façon classique. » Toujours à la recherche de synergies créatives, Joyce compte également  sortir une chanson avec Sacha Bam Bam, la reine du salegy-ragga. En attendant son premier album qui devrait sortir cette année. Hip hip hip ?

Joyce Mena Makoa : 032 02 347 10

#AinaZoRaberanto

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