Jonathan Randrianarivelo
8 janvier 2015 - LoisirsNo Comment   //   6202 Views   //   N°: 60

À 18 ans, il est sans doute l’un des hypnotiseurs les plus jeunes du monde. En tout cas le seul à exercer à Madagascar. Élève du Canadien Mesmer, il défend tout un art de la « fascination » aux frontières du spectacle et de l’acte thérapeutique.

Rappelez-vous Mandrake le magicien. Sa moustache lustrée, sa cape au vent, son chapeau haut de forme. N’est-ce pas ainsi qu’on se figure un hypnotiseur, capable en une fraction de seconde d’endormir des foules entières pour leur faire avaler des vessies plus abracadabrantesques les unes que les autres ? Pour le style et l’élégance, Jonathan Randrianarivelo est sans doute de cette école des artistes hypnotiseurs, d’autant qu’il a été formé au Québec par Mesmer, l’un des noms les plus en vue dans le milieu des « fascinateurs ».

C’est lui qui parvient à réaliser en 2012 à Montréal le plus grand numéro d’hypnose collective avec 422 personnes endormies en moins de cinq minutes ! « Comme Mesmer qui a inventé ce mot de fascinateur, je considère que mon activité dépasse le cadre de la simple hypnose spectacle. Elle intègre des domaines aussi différents que la sophrologie, les techniques de relaxation. C’est ce que l’on appelle l’hypnose thérapeutique… »

Les curieux ont pu le découvrir sur scène lors de son spectacle Brain Tower, au Klub Ambohimangakely le 6 décembre. Un art autant qu’une science, estime-t-il. En tout cas, un ensemble de techniques éprouvées permettant, sans trucage, d’amener des sujets particulièrement réceptifs à un état modifié de conscience qui s’apparente beaucoup à celui du sommeil.

Rien de magique là-dedans, l’état d’hypnose est un état naturel que nous vivons plusieurs fois par jour, lorsque nous sommes absorbés dans une tâche par exemple. Seuls 15 % des gens seraient hermétiques à la suggestion hypnotique. « Tout le monde est en principe hypnotisable. Mais on ne peut pas aller contre la volonté de la personne, elle doit vouloir être hypnotisée et se laisser aller, sinon ça ne marche pas. » À tout juste 18 ans, Jonathan Randrianarivelo découvre le monde de l’hypnose lors d’une visite au Canada, en juillet 2014.

Tout de suite, il entrevoit le potentiel de cette technique qu’il ambitionne d’introduire à Madagascar. « L’hypnose est reconnue pour ses effets analgésiques. Certains chirurgiens-dentistes au Canada s’en servent à la place d’anesthésie, également dans le cadre d’opérations bénignes. Elle est aussi à l’origine de la sophrologie et d’autres techniques de relaxation, par exemple pour gérer son stress ou arrêter de fumer. »

De retour au pays, il s’exerce avec son frère à la maison et se découvre un véritable talent en la matière. « À ce jour, j’ai fasciné environ 80 personnes. C’est beaucoup pour un débutant, selon mon professeur. » Comme Mesmer, il entend mener de front hypnose spectacle et hypnose thérapeutique. « J’ai reçu une gamine qui avait la phobie du noir, des cafards et des baignoires. En quelques séances, je l’ai aidée à retravailler les informations de son cerveau et à surmonter ses peurs. Le tout sans médicaments, sans la moindre chimie. »

Juste la parole et quelques techniques d’induction et d’approfondissement pour accompagner l’état modifié de conscience. Les expériences sont parfois spectaculaires, mais toujours sans danger, toujours consenties et toujours avec beaucoup d’humour. « J’ai par exemple amené un homme à accoucher. Il était très réceptif, il a vu son ventre grossir, ressenti les contractions, il transpirait même… tout cela dans sa tête ». Une histoire à dormir debout.

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