Flavien Tody
5 novembre 2012 - ÉcoNo Comment   //   1729 Views   //   N°: 34

Commercialisé depuis 2008 par la société Tekroad, le Carboncor est un système de goudronnage à froid qui vise d’abord les petits budgets et les chantiers ponctuels. Malgré la crise, une activité tient la route, explique son directeur général.

Qu’est-ce qui distingue le Carboncor des autres goudrons ?

C’est un produit de revêtement à froid, inventé en Afrique du Sud, qui par sa simplicité d’utilisation et son coût avantageux peut faire la différence avec les goudrons et bitumes à chaud. Il est tout indiqué pour le revêtement des routes, des parkings, des allées, des terrains de sport. Il suffit de couvrir le sol du produit, d’asperger d’eau du robinet puis de compacter manuellement.

Quelques heures après, la surface peut être utilisée. Pas besoin d’être un technicien hautement qualifié ou un ingénieur. Le Carboncor a notamment été employé pour le parking du Sénat à Anosy, pour le Village des jeux à Ankorondrano, ainsi que pour un certain nombres de tronçons de routes autour de la capitale et en province.

Vous êtes sur un marché déjà occupé par de grosses entités… 

Je dirais que par rapport aux grandes entreprises de revêtement de chaussées, nous sommes plutôt complémentaires. Elles se spécialisent dans les gros travaux, comme le goudronnage des routes nationales, des ponts, des ports, alors que nous, notre cible, ce sont les plus petites surfaces, voire la réparation des nids de poule et des fissures.

Notre produit est donc très indiqué pour les chantiers ponctuels et les budgets limités, c’est ce qui peut faire la différence dans un pays en voie de développement. Avec un sac de Carboncor de 25 kg, vendue 16 500 Ar, on peut couvrir un mètre carré de surface. Le prix est d’autant plus compétitif qu’un simple instrument à main suffit pour répandre le produit. Pas besoin d’engins compacteurs et encore moins de camions à chaudière qui, dans les systèmes à chaud, permettent de garder le goudron en ébullition.

Le Carboncor est commercialisé depuis novembre 2008, pratiquement depuis le début de la crise. Cela ne vous a pas refroidi ?

Nous subissons la conjoncture, comme tous les opérateurs économiques. Dans un environnement plus stable, compte tenu des qualités du Carboncor, nous tablions assez rapidement sur trois usines de production. Mais la crise est passée par là, les appels d’offre ont diminué, et aujourd’hui même les grandes entreprises à vocation « routes nationales et aéroports » se mettent à réparer les nids de poules…

Nous produisons 25 tonnes de Carboncor par jour et cela ne couvre qu’une part infime de la demande réelle. Malheureusement, la décision d’achat des Malgaches est assez bizarre : ils vont vers le produit le moins cher sans tenir compte de l’énergie et du temps qu’ils vont dépenser pour s’en servir…

Njato Georges

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