Din Rotsaka : Retour en flamme
1 août 2015 - Cultures MusiquesNo Comment   //   3678 Views   //   N°: 67

Après sept ans d’absence, le « Prince du salegy » (si Jaojoby en est le roi) reprend du service avec un nouveau look et une nouvelle approche musicale : du salegy davantage trempé dans l’acoustique, mais toujours aussi « rotsaka » (puissant), ça c’est sûr ! 

On ne l’avait pas vu depuis 2008. Bernadin Rabeharison, plus connu sous le pseudo mythique de Din Rotsaka, revient en force nous parler de ce qu’il aime le plus, le salegy. Mais surprise, Le kakalaky, le Vieux comme on l’appelle dans le milieu (et titre d’un clip sorti en début d’année), a troqué ses dreadlocks contre des tresses plus typiquement malgaches.

Nouveau look, nouvelle inspiration, car l’ambianceur le plus survolté de la Grande Île est prêt à remettre le feu sur scène, en annonçant toutefois de l’inédit.

« Ce qu’on a fait jusqu’ici, c’était de l’arnaque ! », lance-t-il un rien provoc. « Finies les bandes son pour accompagner les concerts, maintenant je suis entouré d’une bande de musiciens, des trompettistes, des percussionnistes… pour un style plus acoustique. »

Originaire de Befandriana, sur la côte Ouest de Madagascar, il se fait remarquer comme batteur à l’âge de 14 ans, alors qu’il joue dans la chorale de sa ville. Un jeu de fûts ultra-rythmé caractérise déjà son salegy motro (littéralement salegy en feu), ce qui lui vaut précisément ce surnom de Rotsaka (Puissant) et d’être sacré meilleur batteur de salegy au festival de l’océan Indien à la Réunion en 1999. Son salegy paroxystique – dopé au baoejy, antosy et malesa – devient un genre à part entière dans la musique tropicale des années 2000, le Rotsaka. C’est dire que le personnage a de sérieux arguments qui parlent en sa faveur !

Sur le point de finaliser son prochain opus, le Vieux promet de vraies surprises à ses fans. À titre d’exemple, ce duo avec Njakatiana qui en étonnera plus d’un vu la divergence de leurs répertoires, ou encore la reprise de la célèbre chanson de Tianjama Iaban’i zaza (Le père de l’enfant) qui devient pour la circonstance Hendrin’i zaza (La mère de l’enfant).

Si le succès de Din Rotsaka a été à son summum entre 2003 et 2004, il s’est toujours révélé un artiste hors pair apportant son jeu puissant à la crème du salegy : Mily Clément, Tianjama ou Jaojoby. « C’est moi à la batterie sur Velogna o de Jaojoby », précise-t-il non sans fierté, et on le comprend ! Fort de ce passé, Din Rotsaka ne regrette pas d’avoir pris un peu de distance avec la scène ces dernières années. « J’en ai profité pour retravailler ma musique et expérimenter le côté acoustique. Avec mes musiciens, nous rentrons d’une tournée en France et en Belgique et je peux vous dire qu’on a fait un carton là-bas au niveau son et matos. Les rythmes sont encore plus percutants qu’avant, ça, je vous le garantis ! »

Et pour se rappeler à l’intention de ses contemporains, rien tel que la scène. « Je n’ai pas d’argent à perdre dans le matraquage médiatique. Mon public me connaît et pour le retrouver je vais consciencieusement sillonner les provinces avant d’attaquer la capitale… » On en a eu un écho au Jao’s Pub en mai dernier, et le moins qu’on puisse dire est que le Vieux n’a rien perdu de sa poigne !

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