Christophe Cassiau-Haurie : Une bulle d’air pour la bédé malgache
6 juillet 2012 - CulturesNo Comment   //   1420 Views   //   N°: 30

Éditeur, spécialiste de la bédé africaine, Christophe Cassiau-Haurie a honoré de sa présence la 8e édition de Gasy Bulles. Il y a salué une bédé malgache « riche d’avenir » malgré les difficultés présentes rencontrées par les auteurs pour se faire connaître à l’étranger… 

Les bulles, il connaît, l’Afrique aussi. En 2009, Christophe Cassiau- Haurie a fait paraître Îles en Bulles, une histoire de la bande dessinée dans l’océan Indien.
Travail richement renseigné qu’avaient précédé plusieurs ouvrages d’ouvrages sur la bédé en Afrique, et dernièrement une bibliographie de l’ensemble des oeuvres publiés en Europe par des bédéistes africains, sous le titre Quand la BD d’Afrique s’invite en Europe. Mais pourquoi l’Afrique ? « C’est un monde que je connais bien pour y avoir passé les 26 premières années de ma vie. Étant par ailleurs un fan inconditionnel de BD, quoique piètre dessinateur, j’ai voulu faire la synthèse de mes deux passions. »

Parti à la rencontre des bédéistes des îles de l’océan Indien, l’auteur n’a pu que s’intéresser au cas de Madagascar, dont le passé est riche en cartoons de toutes sortes. « Depuis les années 60, on trouvait plein de revues de bédé éditées en français, en malgache, voire bilingues. C’était un véritable vivier de talents, mais tout cela est retombé avec la crise économique de 1991. » Aujourd’hui, le marché de la bédé malgache flotte entre deux eaux, toujours à deux doigts de boire la tasse, malgré le travail considérable d’anciens comme Richard Rabesandratana ou Roddy et les tentatives de redémarrage des jeunes talents. « Les talents graphiques sont toujours là, c’est indéniable, mais trop peu parviennent à se faire publier », déplore Christophe Cassiau-Haurie, relevant tout de même à cette 8e édition de Gasy Bulles des oeuvres « riches d’avenir » comme Mégacomplots de Pov et Dwa.

L’animation d’une table ronde sur le thème La bande dessinée, un outil au service du développement a permis à Christophe Cassiau-Haurie de remettre les pendules à l’heure. « Les ONG ont de plus en plus recours aux auteurs de BD pour faire passer leurs messages. En soi, c’est une très bonne chose, même si graphiquement, ce n’est pas toujours très intéressant. Il ne faut pas que ces travaux de commande empêchent les auteurs de travailler à leur oeuvre propre. Mais pour cela il faut des mécènes, des bailleurs de fonds convaincus que la bédé est un art à part entière sur lequel on peut investir. »

C’est d’ailleurs ce qu’il tente de faire à travers L’Harmattan BD, la maison d’édition qu’il vient de créer. « Ma venue à Gasy Bulles est aussi l’occasion de découvrir des auteurs malgaches à faire connaître en Europe », reconnaît-il. Christophe Cassiau-Haurie prépare également un dictionnaire de la bande dessinée en Afrique qu’il promet en tout point exhaustif. « La grande île y aura toute la place qu’elle mérite », assure-t-il.  

COMMENTAIRES
Identifiez-vous ou inscrivez-vous pour commenter.
[userpro template=login]