Sens interdit
25 avril 2017 - GaysyNo Comment   //   1400 Views   //   N°: 87

C’est un véritable phénomène de société. Tout le monde est accro au téléphone portable, aux réseaux sociaux. Actuellement si tu n’as pas un Androïd et un compte FB, on te prend pour un attardé de ta génération. Ainsi, la politique de la carotte marche mieux. Par exemple, mon cadet lors de son brevet. Il voulait avoir un smartphone comme récompense à l’obtention du diplôme. Il était devenu « addict » des nouvelles technologies et passait la plupart de son temps le nez plongé dans son téléphone portable. Difficile de savoir ce qu’il faisait et qui étaient ses amis.

Mon rôle de mère se limitait à lui faire confiance et à le prévenir des dangers de cet univers virtuel, même du haut de ses 18 ans. Et la rage se faisait sentir au moment où il perdait son appareil. Systématiquement, il s’accaparait le mien tous les soirs pour communiquer avec ses amis. Un soir, alors que la connexion avait merdé, 

il m’avait rendu mon appareil plus tôt qu’à l’accoutumée et était parti se coucher. Le lendemain, pensant que j’étais sur mon compte, j’ai ouvert le dernier message reçu. C’est en le lisant que je me suis rendue compte qu’il ne m’était pas destiné. J’étais sur le compte de mon fils.

Le contenu du message, une déclaration d’amour, me rendait curieuse. D’autant qu’il ne m’avait jamais parlé de filles, ni d’amourettes. Mais ce qui m’a sidérée, c’est le profil de l’envoyeur. Il s’agissait bien d’un nom de mec et d’une photo de mec ! J’ai décrypté nerveusement la page de ce jeune qui adressait un message d’amour à mon fils, jusqu’aux groupes dont il était membre. Apparemment, il n’était pas dangereux. Ils avaient à peu près le même âge.

Je suis revenue sur leur fil de discussion. Leur idylle durait depuis déjà quelques mois. Et mon fils annonçait une rupture dans sa dernière discussion, sans évoquer une raison précise. Face à cette situation, j’étais perplexe. J’avoue que le fait de penser que mon fils couchait avec un garçon me mettait hors de moi. Comment devais-je réagir en tant que mère ? J’ai décidé de me rapprocher de lui et de me comporter comme si je n’étais au courant de rien, tout en observant son comportement. Il devenait irritable comme s’il se doutait que j’étais tombée sur son message. Mais comme il n’évoquait pas le sujet en premier, je préférais attendre. Ça me laissait le temps de bien réfléchir pour ne pas commettre un impair.

Le soir, en arrivant à la maison, tout le monde s’étonna de la présence d’un paquet cadeau soigneusement emballé. A qui était-il destiné et de la part de qui ? Notre bonne qui l’avait réceptionnée était déjà partie et n’avait rien dit à ce sujet. A son arrivée. le lendemain, elle a précisé que c’était de la part d’un certain Alex pour mon fils. Je me rappelais que le compte qui lui avait envoyé la déclaration portait le même prénom. Je lui ai donc amené le paquet dans sa chambre. Il était confus et ouvrit le cadeau sous mes yeux. Un téléphone portable et une longue lettre sortirent de l’emballage.

- Je peux savoir à quelle occasion quelqu’un t’offre un téléphone portable, lui demandais-je gentiment.

- Ça m’étonne aussi maman. Laisse-moi lire cette lettre et je te raconterai après, me répondit-il.

Quelques minutes après, il est venu me raconter qu’un de ses amis lui avait fait cette surprise, mais il préférait le lui rendre car je lui en avais déjà offert un.

- Raconte-moi qui c’est. Il a l’air de s’intéresser à toi par ce geste…

- C’est une longue histoire entre mecs, maman. Je te le présenterai si tu veux. On est dans la même classe.

- Tu vas lui rendre son téléphone. Et fais attention à ce que tu fais, protège-toi mon gars ! Je serai toujours là pour toi si tu as besoin de conseils.

- Tu peux me faire confiance, maman, me rétorqua-t-il en me câlinant.

Quelques jours plus tard, le jeune homme m’a appelé pour me rencontrer à la nouvelle Gastronomie Pizza d’Analakely. Arrivée sur place, je voyais qu’il était déjà en compagnie de mon fils. J’ai senti leur nervosité en sachant de quoi on allait parler. Leur façon de me regarder semblait supplier une compréhension de ma part. Et leurs gestes complices laissaient préjuger qu’ils étaient amoureux l’un de l’autre ! J’ai préféré arrondir les angles pour préserver le bonheur de mon fils, en précisant avant de les quitter :

- Je ne veux pas de dégâts. Protégez-vous sur tous les plans. Vous êtes intelligents pour vous préserver des risques et des dangers, car pour beaucoup de gens, une relation entre personnes du même genre, reste encore un interdit.

par #Von

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