Zoly, balance le jus !
16 novembre 2016 - MétiersNo Comment   //   2137 Views   //   N°: 82

Dans le quartier populeux d’Isotry, où le climat semble toujours tropical, les jus naturels sont presque de première nécessité. Zoly en est témoin, elle en vend depuis des années et n’envisage certes pas de s’établir ailleurs. Un business juteux, faut-il le préciser ?

Son prénom est Julienne, mais ses clients l’appellent par bien des surnoms affectifs : Zoly, diminutif de Julienne, Ny Akama (Copine), Maman’i Tolotra (la maman de Tolotra), etc. Elle est vendeuse de jus naturels du côté d’Isotry. On la voit là tous les jours, sous deux grands parasols, derrière un comptoir amovible sur lequel sont posés une quinzaine de bocaux contenant différents fruits et légumes.

Quand un kil (client) débarque, elle épluche rapidement et découpe en quartiers le fruit demandé. En deux temps trois mouvements, elle lui tend un jus naturel mixé et bien frais. Le sourire en prime. « Je n’utilise que de l’eau déjà bouillie, l’eau de robinet n’est pas sûre », prévient-elle. « On travaille peut-être dans la rue, mais on respecte l’hygiène », ajoute-t-elle.

Ses plus fidèles clients sont des commerçants du quartier et surtout des rugbymen venus s’entraîner. Depuis le temps, Zoly les connaît très bien ces grands costauds. « Ils boivent du maxi, ils n’ont plus à me le dire. » Un « maxi », c’est un « tout en un » dans un grand verre de 30 cl avec cola, gingembre, citron, jaune d’œuf, persil, et autres ingrédients à vertu énergisante. Le verre coûte 1 200 ariary, pas cher en fait. « C’est meilleur que ces boissons énergisantes industrielles bourrées de produits chimiques. Le maxi, c’est du naturel, du bio et sans produits dopants », souligne un demi-de-mêlé d’une équipe de Tana. Il s’entraîne chaque matin à Ampefiloha et effectue le détour par Isotry juste pour boire le maxi de Zoly avant de rentrer chez lui à Antanimena.

Le business est juteux, c’est le cas de le dire, presque toute l’année, mais la période chaude reste une aubaine. Depuis quelques semaines, avec le retour du beau temps, elle enregistre une nette hausse de sa recette journalière. « Vive l’été », se réjouit-elle sans pour autant vouloir dévoiler combien elle a dans la caisse le soir en rentrant. Sécurité oblige ! Mais vu le nombre de gens qui se bousculent à son comptoir, il y a de quoi effectivement être content. Il y a ceux qui essaient de se mettre devant elle ou qui tendent désespérément leurs billets, juste pour être servis avant les autres.

En tout cas, es commandes fusent, mais Zoly – aidée de sa fille – n’est jamais débordée. Au contraire, elle prend le temps de parler du dernier match de rugby qu’il y a eu au stade Maki à Andohatapenaka ou des derniers faits divers des journaux. Et on dirait que ces papotages apportent leurs fruits !

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