Tritha Electric
14 novembre 2014 - MusiquesNo Comment   //   1759 Views   //   N°: 58

Bollywood psyché à Diego !

Quand le rock psychédélique « frenchy but chic » inspire Tritha, l’une des voix les plus pures de la musique  indienne, l’ambiance  Bollywood disparaît au profit du chaos « ethno punk ».  Après la Réunion et Mayotte, le quatuor a jeté l’ancre à Diego pour un concert unique.

Tout commence par une rencontre très seventies. Mathias Durand, guitariste émérite du conservatoire de Paris, est en quête de nouvelles expériences musicales, et incidemment d’un prof de chant ou de cithare. Il cherche dans les profondeurs mystiques de l’Inde une voix qui pourra épouser son rock psychédélique aux accents punks. Improbable ? Sur sa route, il rencontre Tritha, formée par son gourou mondialement connu, le pandit Santanu Bandhyopadya (un pandit désigne un maître de chant ayant appris à chanter les textes sacrés des hindous).

La jeune femme possède de nombreux talents empruntés aux différentes divinités, dont ceux de Saraswati, la déesse des arts et des artistes, qui l’a dotée d’un organe vocal hors du commun. ensemble, ils vont rencontrer à Calcutta, la ville natale de Tritha, celui qui deviendra à la fois le manager et le batteur du groupe, le gigantesque Paul India, qui rythme et orchestre la vie du groupe du haut de ses deux mètres. Avec Quentin, bassiste talentueux et frangin de Mathias, ils se lancent dans une aventure musicale « ethno punk », sous le nom de Tritha Electric. L’album PaGLi, distribué en Inde par Sony Music, fait un carton. Il ouvre la voie d’une Inde nouvelle, mélangée, parfois schizophrène entre tradition et modernité. Les sonorités et la voix traduisent la folie des transformations de Tritha et de toute une société, PaGLi est un album de révolteà peine dissimulée.

Tritha est également la cheffe de file de la lutte pour le droit des femmes dans son pays, d’ailleurs reconnue comme « l’une des dix jeunes femmes les plus intéressantes » par la presse nationale indienne. Tritha Electric a ainsi quitté les bords du  Gange pour l’océan Indien, pour une grande  tournée le mois dernier à La Réunion, Mayotte et Madagascar. Avec une date unique dans les deux premières îles, le quatuor a tout juste eu le temps de s’imprégner des cultures musicales locales. Si Tritha Electric s’est produit au prestigieux Kaloo Bang Festival de Saint-Denis, c’est à Diego-Suarez qu’ils ont souhaité séjourner le plus longtemps. L’Institut Français et l’Hôtel de la poste les ont accueillis pour deux  concerts mémorables. Avis aux programmateurs et  aux adeptes des mélanges improbables et électriques, le quatuor psyché est prêt à revenir sur nos rivages pour frayer avec les musiciens malgaches, réunionnais, comoriens ou mahorais…

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