Shyn : Une étoile est née
16 octobre 2017 - CulturesNo Comment   //   5596 Views   //   N°: 93

Avec près de 1 400 000 « vues sur » Youtube, « Resim-pitia » (Vaincu par l’amour) est sans nul doute le tube de l’année. Un Shyn brillant (pléonasme ?), au groove irrésistible, qui lui a valu d’être nominé « Révélation de l’année » au prestigieux concours « All Africa Music Awards ».

« Za mbola tia vady e ! Anô tiako. » Ce refrain est aujourd’hui sur toutes les lèvres, véritable ode à l’amour tirée du tubesque Resim-pitia. Sur une composition finement travaillée, Shyn élabore un RnB mâtiné d’afro-beat tout ce qu’il y a de plus irrésistible.

Comme son pseudo tiré de sunshine le laisse entendre, Shyn – Be Jean Prosper de son vrai nom – brille déjà comme une star. A telle enseigne que grâce à son tube, il a enchaîné cette année une tournée en France puis dans l’océan Indien, avant de se voir nominé dans la catégorie « Révélation de l’année » du concours All Africa Music Awards (Afrima)  aux côtés de six autres artistes africains.

Qui l’aurait cru ! Shyn n’était pas spécialement destiné à faire de la musique, bien qu’il soit le fils du musicien Be Adrien du groupe Radama Antoine. Ce n’est qu’après la mort de son frère dans les années 2000 qu’il décide de s’y mettre. « Mon frère Be Mahefa Adrien écrivait des poèmes. Il avait tout un cahier rempli de vers profonds. J’ai voulu continuer ce qu’il faisait si bien, transmettre des messages positifs. » Shyn se familiarise alors, en autodidacte, avec l’écriture et la composition, imprégné du feeling de gens comme James Brown, Stevie Wonder, Boys to Men ou R Kelly. Big lovers s’il en fut !

Que ce soit Resim-pitia, Mahatsara zaho (Le mieux pour moi) ou Overdose, touts ses œuvres font partie du champ lexical de l’amour. « L’amour sous toutes ses formes », précise-t-il. « Que ce soit entre deux personnes, en famille ou même entre compatriotes. Les Malgaches sont devenus si égoïstes, que dire un simple je t’aime est comme une corvée pour eux. » Tout cela prêché dans son dialecte natal betsimisaraka qui ajoute comme une note poétique à son jeu.

Côté son, Shyn est très exigeant, reconnaissant qu’il a de nombreux morceaux en rade. « Il m’arrive de laisser mijoter une chanson pendant deux ans et de la retravailler en fonction des tendances musicales du moment. Après tout, la musique c’est aussi de la recherche. » Un talent qu’il partage volontiers, composant pour des artistes de renom comme Stéphanie. « L’objectif n’est pas d’utiliser la musique comme un moyen de partir à l’étranger ou pour se la péter comme le font de nombreux artistes actuellement. Pour que la notoriété dure, il faut trouver les bonnes combinaisons de mots et de sons et ce n’est pas en deux minutes qu’on y parvient. » Ce sont ces principes fondamentaux qui donnent un supplément d’âme à ses créations. Shyn ne compte pas en rester là puisqu’il s’apprête à sortir son premier album. Brillant ce garçon !

COMMENTAIRES
Identifiez-vous ou inscrivez-vous pour commenter.
[userpro template=login]