Son retour sur scène est un événement pour tout ceux qui de près ou de loin s’intéressent au salegy. Car si Jojoaby en est le roi, Ninie Donia en est indiscutablement la reine. Une reine qui en profite aussi pour remettre de l’ordre parmi ses sujets, décochant quelques flèches au passage.

« Elle ne revendique pas son trône, elle s’en empare ». Après des années d’absence, la reine du salegy Ninie Donia annonce son grand retour sur la scène malgache. Elle a choisi la ville de Toamasina pour son premier spectacle. Après la réussite de ce premier contact, elle renouvèlera l’expérience à Mahajanga très bientôt. Pour les Tananariviens, rendez-vous a été pris 1er janvier avec un spectacle à Antsahamanitra. Pour ce grand retour, elle réserve bien de surprises à ses fans. « J’ai de nouveaux morceaux où j’allie salegy et musique africaine. J’ai hâte de les faire découvrir à mon public. J’ai déserté la scène malgache trop longtemps, il est plus que temps de revenir », confie la chanteuse. Etant partie pour des raisons purement personnelles, elle se dit désolée de la dégradation qu’a subie la musique malgache durant son absence.

Plus qu’un come-back, la reine du salegy est en mission. Rendre à la musique malgache sa noblesse d’autrefois. « Je suis sidérée, la musique est censée être notre gagne-pain et les artistes en font une farce » se désole-t-elle. Avec à son actif, 21 longues années d’expérience sur scène, elle fait partie de ce que l’on appelle la vieille école, celle où les chansons véhiculent de vrais messages, où les chanteurs sont de véritables artistes. Aujourd’hui, les étoiles montantes du salegy ne s’encombrent plus de l’art : il suffit d’avoir de l’argent pour le matraquage médiatique et hop ! on devient chanteur. « Je ne reproche pas aux télévisions privées de faire matraquage car la plupart des artistes n’ont plus rien à donner. Mais si on continue dans cette voie, c’est sûr qu’on court à la perte de la musique malgache » affirme-t-elle.

Alors, en digne reine, elle fait son retour pour montrer la bonne voie à la nouvelle génération, car selon elle, un artiste doit être un modèle pour la société. « Au fil des années, j’ai mis un point d’honneur à perpétuer les valeurs de la culture malgache. Un code de conduite qui se marie à la perfection avec la pratique du salegy. » Une reine qui n’a pas froid aux yeux. Elle est même disposée à provoquer en duel quiconque voudrait se mesurer à elle. Non mais.

#YanneLomelle