Nina, les Hauts plateaux dans le coeur
18 décembre 2018 - Cousins-cousines DiasporaNo Comment   //   1654 Views   //   N°: 107

Nina s’active. Elle répertorie, inventorie le stock de matériel accumulé dans une grande salle de Saint-Pierre de La Réunion : des poussettes, des livres scolaires, des couvertures, une montagne de dons prêts à partir en conteneur pour Tana via Toamasina (Tamatave). Nina Razanajaonarijery est originaire du village de Imerimandroso sur les hauts plateaux. Elle quitte son village pour Rome, en Italie, à l’âge de 9 ans. Pas le temps de visiter la ville aux sept collines, car cette destination n’est qu’une étape pour rejoindre la France métropolitaine, destination La Rochelle, pour retrouver des membres de la famille déjà expatriés. Les frontières européennes viennent alors de s’ouvrir, les barrières douanières sont levées. Nina ne parle alors pas un mot de français, son éducation n’a été faite qu’en malgache…. Neuf ans à rattraper pour s’adapter à cette nouvelle vie…

Le rêve français est bien difficile. Accompagnement de fin de vie familial à l’adolescence, Nina passe à côté des années rebelles, elle devient adulte responsable avant l’heure. Scolairement, elle rattrape peu à peu son retard, collège, BEP comptabilité. Elle suit actuellement un BTS Gestion des organisations en cour du soir. C’est à l’âge de 19 ans qu’elle rejoint La Réunion, sans expérience. Elle passe un entretien sans trop y croire pour un poste d’assistante administrative et comptable. Banco, le feeling est bon, elle signe un contrat à durée indéterminée pendant neuf ans, jusqu’à cette année. Une rupture conventionnelle lui permet de toucher maintenant les Assedic pour reprendre les études à l’âge de 30 ans. Nina se fait la main en parallèle dans l’humanitaire en tant que bénévole, pour à la fois apprendre les ficelles de ce milieu et s’impliquer.

Parrainages, dons, mécénat, elle scrute attentivement les différents modèles existants pour récolter des fonds. En effet, elle vient en parallèle de créer une association familiale regroupant huit premiers adhérents en métropole et à La Réunion. L’objectif de Mino Village Imerimandroso est de venir en aide principalement à la scolarisation des enfants du village d’origine de Nina. Reste à trouver le modèle de développement et à convaincre, les micro associations humanitaires fourmillent effectivement à La Réunion et ailleurs. L’innovation est primordiale en matière de communication et de modalités de levées de fonds, Nina continue à apprendre, observer et construire peu à peu son puzzle humanitaire.

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