Blyd Factory : La vallée de l’extrême
1 décembre 2014 - EscalesNo Comment   //   2510 Views   //   N°: 59

Partis pour fimer l’aménagement d’une voie de canyoning dans la vallée du Tsaranoro, les Réunionnais de blyd Factory se sont fialement lancés sur un docu d’aventure tout-terrain où l’âme du sud-est perce à chaque image. Plongée en terre rouge.

Tout commence lorsque David Bichet et Yann Lauret,les fondateurs de la société de production réunionnaise Blyd Factory (B.L.Y.D comme l’anagramme de leurs initiales) sont contactés par Sylvain Lelong, un spécialiste réunionnais du canoë-kayak et de son petit frère à cordes, le canyoning (voir notre édition du mois dernier). Grand connaisseur des rivières et ravins malgaches qu’il descend depuis plus de 30 ans, ce dernier caresse le projet d’introduire le canyoning ludique dans la Grande Île : une offre touristique supplémentaire qui ne devrait pas manquer d’attirer les amateurs du monde entier, estime-til. Pour cela, il a identifi un site exceptionnel dans la vallée du Tsaranoro, près du parc national de l’Andringintra. C’est là qu’il a aussi l’idée d’installer une higline (corde) de 60 mètres entre deux montagnes, avec 900 mètres de vide par en dessous : amateurs de sensations fortes, laissez-vous glisser !

« Au-delà de l’exploit sportif, c’est le côté développement durable qui nous a touchés, car le projet de Sylvain est aussi de former des guides locaux qui pourront développer à leur tour cette activité et en tirer des revenus. » Et comme toujours avec la Grande Île, le choc des cultures et des paysages est tel, que les deux producteurs en viennent rapidement à déborder de leur sujet pour se consacrer plus en détail à ce coin de terre encore totalement préservé du Sud-Est. « Le titre Madagascar : une aventure humaine exprime bien ce côté immersif que nous avons voulu mettre en avant. On veut que le spectateur vive l’aventure comme nous. Au-delà du canyoning et de la highline, il y a la vie passionnante des villages, les randonnées sans fi, sans oublier la faune qui a été plus spécifiuement traitée par Julien Gebrael, notre ingénieur du son et photographe. »

génieur du son et photographe. » Les deux associés ont chacun leur spécialité : Yann Lauret est plus dans la réalisation et l’écriture du scénario, David Bichet intervient plus comme gestionnaire mais également cadreur, chef opérateur et photographe. Avec cette équipe réduite, ils arrivent ainsi à travailler de manière plus flide et à rendre palpable l’intime de leur expérience. Du pur docu découverte ! Le rythme est intense, et pour cause : «Entre la genèse du projet et l’arrivée à Madagascar, il s’est tout juste passé un mois et demi. Plus trois semaines de terrain qui devraient nous donner la matière d’un 52 minutes qu’on espère présenter au Festival du fim d’aventure de La Réunion en mai 2015. » Chapeau en passant à Air Austral qui leur a autorisé un excédent de bagages de 250 kg, une économie substantielle quand on n’est pas dans des budgets pharaoniques… «On n’a pas cherché de subventions, on n’a pas eu le temps de monter un dossier ni de démarcher. C’est ce qui fait la particularité de ce documentaire, tout est brut et spontané. L’inconvénient est qu’il va falloir fiancer la postproduction, ça coûte cher à monter un fim, donc on devra quand même démarcher… »

Leur regard sur Madagascar est d’autant plus vierge que pour Yann Lauret, c’était un premier voyage. «On y est allés à l’émotion. Si l’on ne peut pas éviter des choses qui ont déjà été montrées, il est sûr qu’on n’a pas passé plus de temps qu’il n’en fallait sur les lémuriens et les zébus… » Blyd Factory ne cache pas son goût pour les sports extrêmes, mais la maison de production ne se prive pas de réaliser des œuvres plus institutionnelles, clips, publicités et même des courts-métrages de fition comme The Chase autour du VTT.

Joro Andrianasolo
© Photos : David Bichet

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