Danse à quatre ! par MC
26 octobre 2024 // Gaysy // 1727 vues // Nc : 177

Lors des Jeux des Îles de l'an dernier, j'ai eu l'opportunité de travailler comme serveur dans un hôtel de luxe à Tana. Cette occasion m'a permis de gagner un peu d'argent, dont j'avais besoin. Le salaire était satisfaisant, surtout avec les pourboires attendus. J'ai rencontré beaucoup de gens, mais j'avais une préférence pour les athlètes venant de La Réunion. Une équipe séjournait à l'hôtel, et je considérais avoir de la chance de servir ces jeunes hommes athlétiques, grands, à la peau légèrement rosée, et toujours en sueur après l'effort.

Un soir, après une longue journée de travail, j'ai remarqué trois jeunes hommes de cette équipe encore attablés dans le restaurant. Leur conversation semblait animée, et je craignais qu'ils ne partent pas de sitôt. L'un d'eux me fit signe, et je me dirigeai vers leur table avec mon carnet pour prendre leur commande. En me rapprochant, je sentis que quelque chose se tramait ; ils se turent soudainement en me voyant. «Que puis-je vous servir, messieurs? ». «Un autre expresso, s'il vous plaît » répondit celui qui m'avait appelé, tandis que les deux autres échangeaient des regards complices. Après avoir servi l'expresso, le même garçon me demanda si j'avais quelque chose de prévu après mon service. Je répondis que je finissais bientôt et que j'avais hâte de rentrer. «Un de vos collègues m'a dit que vous étiez danseur ». Je hochai la tête, curieux de savoir ce qu'il voulait. «Apprenez-moi quelques pas de danse. Je vous paierai », proposa-t-il en sortant une généreuse liasse de billets de sa poche. Hésitant, mais intrigué, j'acceptai l'offre. « Notre suite est idéale pour cela », ajouta l'un d'eux.

Après avoir terminé mon service, je montai à leur suite. L'un des hommes, torse-nu et aux cheveux en dreadlocks, m'ouvrit la porte et m'invita à entrer. Les deux autres étaient invisibles, mais le bruit de la douche se faisait entendre. Puis, le beau jeune homme aux dreadlocks s'approcha et m'embrassa soudainement. Choqué, mais sans réaction, je m'abandonnais à la situation. Il interpréta ma réaction comme un accord et fit un geste de la main.

Tout à coup, je sentis quelqu'un d'autre derrière moi, confirmant la présence de la troisième personne. Celui qui m'avait suggéré le cours de danse est sorti de la douche, lâchant la serviette qui enroulait son corps musclé. « Pourquoi ne pas danser à quatre ? » proposa-t-il. Sans rien dire, je hochai la tête, prêt à répondre à leurs désirs. J'ai obéi à leurs directives et nous avons passé la nuit ensemble, une expérience inattendue. Le lendemain, alors que les deux autres dormaient, celui qui m'avait embarqué dans cette aventure était déjà debout. Il me remit le paquet de billets en me disant que c'était pour le cours de danse et que je n'avais pas le droit de refuser. J'acquiesçais encore et repris mon travail, puis, après chaque service à l'hôtel, on se retrouvait tous pour notre « cours de danse ».

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Mada fait son cinéma

Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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Découvrez 𝐌𝐚𝐬𝐜𝐡𝐚 et 𝐕𝐢𝐧𝐜𝐞𝐧𝐭 𝐏𝐚𝐪𝐮𝐨𝐭 𝐑𝐚𝐬𝐪𝐮𝐢𝐧𝐞𝐭, comédiens, dans le 𝐧𝐨 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞𝐧𝐭® NC 189 - octobre 2025. 
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