Tafo Bozaka : Ici pas de coup bas, le koba est certifié !
9 décembre 2022 // Sortir // 4997 vues // Nc : 155

Chez « Tafo Bozaka » à Ankadifotsy, on est dans le « koba » (gâteau au sucre) et la « saosisy » (saucisse) de père en fils. Le vrai « koba » ! Celui de Talata Volonondry, à une trentaine de kilomètres au nord de Tana, d’où sont natifs ces puristes de la vraie bouffe des hauts plateaux.

De leur atelier de Talata Volonondry sortent près de 45 koba par semaine, vendus directement à Ankadifotsy. « Notre objectif est de mettre en valeur les produits locaux avec une exigence particulière sur la qualité », souligne Andry Petoulet Raveloson. Le koba, le fameux pain de sucre des hauts plateaux, rivalise sans peine avec la pâtisserie au beurre et aux œufs. Tellement même que nombre d’hôteliers et traiteurs le sert en dessert pour remplacer les gâteaux. Une activité familiale explique Petoulet, car leurs parents vendaient déjà des koba à Talata et, tout naturellement, les enfants ont pris le relais. « Au départ, nous avons continué à vendre sur les marchés de Talata, mais c’est devenu saturé. Nous avons donc ouvert notre boutique ici à Ankadifotsy, il y a quelques mois. »

Le koba est réalisé à partir de trois ingrédients essentiels, le riz, le sucre roux et la cacahuète, le tout enroulé dans des feuilles de bananier. Mais Tafo Bozaka propose aussi une version à base de coco râpée et séchée. Et attention, pas de manioc chez eux ! « S’il est noir au milieu, cela peut signifier qu’il a été fabriqué avec du manioc qui a tendance à cuit très rapidement et à donner cette couleur sombre. De même, les contours à base de riz doivent être sucrés et non fades comme c’est souvent le cas dans la rue. » Dont acte.

Le secret du koba réside bel et bien dans sa cuisson. « Le nôtre est cuit au feu de bois dans une barrique pendant deux jours. Il ne doit pas mesurer plus d’un mètre, soit la hauteur de la barrique. » Et inutile de préciser que pas mal de rigolos sur les trottoirs dupent la clientèle en prétendant que leur koba vient de Talata, histoire de booster la vente.Taratata ! Ce sont des menteurs, des aigrefins, des branquignols ! Et c’est bien pour cela que tous les produits de Tafo Bozaka sont eux « certifiés » de Talata.

Mais qu’en est-il de leur saosisy ? Elle se décline en trois saveurs : à la viande, à la pomme de terre ou saosisy ovy et celle qui fusionne les deux, la « saosisy mélange » assaisonnée aux poivres verts. « Pour les saosisy ovy, il y a 70 % de pomme de terre, 20 % de viande hachée et 10 % de lardon. Mais nous faisons également de saucisses sans porc uniquement à la commande. » Et secret de la saosisy tient aussi à la cuisson, selon le modèle désiré. « Nous livrons toujours nos saucisses précuites, on appelle ça toranina ou évanouir la saucisse. Celle à la viande et la mélangée se cuisent normalement, mais pour celle à la pomme de terre, il faut une cuisson départ à froid avant de la mettre sur le feu. Elle prend un peu de temps avant de cuire, mais c’est la technique pour obtenir ce croustillant que les gens adorent. » Et qui fait toute la différence !

Inutile de dire que le Tafo Bozaka tourne à plein régime du lundi au samedi, de 8 heures à 19 heures. Pour un vrai  trip hauts plateaux, il est même possible d’accompagner les fameuses saucisses avec du vary amin’anana (riz aux brèdes). Les gourmands peuvent également déguster des produits à base de lait entier pur provenant directement de la ferme. « Les cailles seront bientôt disponibles ainsi que les confitures à base de fruits et les confitures d’oignons. Mais la petite nouveauté pour les fêtes, ce sera le koba en bûche. »  Ça vous en bouche un coin !


Aina Zo Raberanto

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Exposition : L’économie a bonne mémoire

Lire

10 octobre 2025

Exposition : L’économie a bonne mémoire

De l’époque des royaumes à l’ère républicaine, Madagascar raconte son parcours économique à travers une exposition inédite. Organisée par FTHM Consult...

Edito
no comment - Mada fait son cinéma

Lire le magazine

Mada fait son cinéma

Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

No comment Tv

Interview - Mascha et Vincent Paquot Rasquinet - Octobre 2025 - NC 189

Découvrez 𝐌𝐚𝐬𝐜𝐡𝐚 et 𝐕𝐢𝐧𝐜𝐞𝐧𝐭 𝐏𝐚𝐪𝐮𝐨𝐭 𝐑𝐚𝐬𝐪𝐮𝐢𝐧𝐞𝐭, comédiens, dans le 𝐧𝐨 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞𝐧𝐭® NC 189 - octobre 2025. 
Au mois de septembre, les compagnies belges 𝐓𝐢𝐠𝐮𝐢𝐝𝐚𝐩 et 𝐅𝐓𝐋 𝐉𝐮𝐠𝐠𝐥𝐢𝐧𝐠 étaient de passage à Madagascar. Initialement venus dans la Grande île pour assister au mariage de leurs amis, les deux comédiens ont eu un agenda très chargé. Ils ont présenté – presque chaque jour – la pièce muette « 𝑰𝒅𝒚𝒍𝒍𝒆𝒔 𝒂𝒃𝒓𝒂𝒄𝒂𝒅𝒂𝒃𝒓𝒂𝒏𝒕𝒆𝒔 ».

Focus

Randonnée du CASM

Randonnée du Club des Amateurs de Scooters de Madagascar - CASM - à Behenjy, le 17 octobre.

no comment - Randonnée du CASM

Voir