Steve Andriamasy : Du mic au micro
7 novembre 2023 // Que sont-ils devenus ? // 4891 vues // Nc : 166

En avril 2017, Steve Andriamasy faisait apparition dans le no comment® magazine alors qu’il était en pleine ascension de sa carrière de rappeur sous le nom de scène Epistolier. Depuis lors, son parcours l’a conduit à devenir un coach en art oratoire et un entrepreneur prospère. Il nous délivre son fascinant cheminement et ses conseils précieux pour maîtriser l’art de la parole.

La transition du rap vers l’art oratoire ?
Cette transition n’a pas été aussi difficile que cela pourrait le paraitre.
Je connaissais ma personnalité, ce qui était méconnu du public, et c’est pourquoi certains se sont demandé si j’avais arrêté la musique. Lorsque j’ai pris la décision que la musique resterait une passion et que l’art oratoire deviendrait mon travail principal, cela n’a pas semblé être une nouveauté majeure pour moi.
Mais cela ne veut pas dire que j’ai complétement abandonné la musique. Récemment, j’ai même eu l’occasion de monter sur scène avec le beat boxer Do-Be à Ivokolo Analakely.
De plus, je continue à publier des chansons sur la page Epistolier.

L’art oratoire, pour quelles raisons ?
J’ai commencé à m’intéresser à l’art oratoire en 2013, lors d’un événement Madagaslam. A cette époque, j’étais actif sur scène en tant que rappeur, poète et slameur. J’ai même essayé d’écrire un livre. Certes, mes tentatives dans ces domaines n’ont pas été fructueuses. En 2015, j’ai eu l’occasion de participer à un concours de débat organisé par la JCI, et bien que je ne comprenais pas complétement ce qu’était l’art oratoire à l’époque, j’ai remporté ce concours. Depuis, cela m’a incité à explorer ce nouveau domaine. L’art oratoire englobe toutes les formes de prise de parole par l’oralité, que ce soit à travers la parole elle-même ou la littérature. Il ne se limite pas aux discours et aux débats, mais englobe également la négociation, la gestion des conflits, la communication interpersonnelle, la vente, ainsi que des formes d’expression telles que le slam et le rap. C’est un domaine vaste qui englobe toutes les facettes de la communication verbale.

Le premier coach en art oratoire à Madagascar ?
Dans le cadre de mes études, j’ai appris le « business model » qui consiste à déterminer comment gagner de l’argent avec ce que l’on entreprend. Puis, j’ai réalisé qu’il n’y avait personne à Madagascar qui s’était spécialisé dans le coaching en art oratoire. C’est pourquoi j’ai décidé d’être le premier Malgache à embrasser cette voie. En tant que coach, j’aide les gens à améliorer leur communication et leur prise de parole dans leurs relations professionnelles, personnelles, sur scène, dans leur entourage, et dans le cadre du réseautage. Je traite également des aspects tels que la communication non verbale, l’habillement, les gestes et les postures. Pour chaque présentation ou formation que j’effectue, j’ai besoin de deux à trois semaines de préparation, ce qui signifie que je n’accepte jamais une conférence avec seulement un ou deux jours de préavis, car la préparation est essentielle pour que tout se déroule bien.

La création d’un cabinet d’art oratoire ?
En 2022, j’ai créé mon cabinet d’art oratoire. La plupart des gens ne savent même pas qu’il existe des cabinets de ce genre. Un cabinet d’art oratoire regroupe un registre de noms de coaches, de conférenciers, de professionnels du développement personnel… Les entreprises font appel au cabinet pour trouver des conférenciers pour leurs évènements, par exemple. Après avoir cherché sans succès un tel cabinet à Madagascar, j’ai décidé de créer le premier : LIFT. Notre cabinet offre des services de formation, de coaching, couvre des sujets tels que la négociation et l’éducation financière. Nous intervenons aussi dans le cadre de conférences.

Un pied dans l’entreprenariat…
L’entrepreneuriat a été une décision majeure pour moi. J’ai réalisé que si je continuais à travailler pour une société, ma valeur, mon salaire de base et les petites augmentations annuelles seraient dictés par d’autres. C’est à ce moment-là que j’ai décidé de me pencher dans l’entrepreneuriat. Il faut dire que je n’avais pas une éducation financière solide, car mes parents n’étaient pas particulièrement riches et ne m’avaient pas enseigné comment gagner de l’argent. J’ai cru que l’art oratoire m’ouvrirait des portes et me mènerait loin. Ensuite, décidé, j’ai entrepris d’étudier l’entreprenariat de manière exhaustive, y compris le marketing, les aspects logistiques, les médias sociaux et bien d’’autres.

Des conseils à partager ?
Pour maîtriser l’art oratoire, il est essentiel de disposer de toutes les informations nécessaires sur le sujet que l’on va aborder. Puis, l’art oratoire n’est pas une compétence purement théorique, c’est plus comme la natation. Pour progresser, il faut pratiquer autant que possible. Et enfin, il est essentiel de connaitre sa propre personnalité. Il n’y a pas une seule manière correcte de communiquer. Il est important d’exploiter votre propre personnalité pour développer votre style d’art oratoire.

Propos recueillis par Cédric Ramandiamanana
Steve Andriamasy : +261 34 19 770 40

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Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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