Toavina Rafanomezantsoa : De la street au bureau
10 août 2025 // Que sont-ils devenus ? // 2835 vues // Nc : 187

En mai 2022, Toavina Rafanomezantsoa posait ses mots pour Ramjasy, un groupe de rap conscient. Aujourd’hui, à la tête d’une association et directeur de l’Ivotoro, il a troqué le micro contre les dossiers. Même vision, même énergie : aider, promouvoir, donner de l’espoir… entre punchline et paperasse.

« Tsisy fika tsony ty Dago ity » (plus aucun espoir pour Mada). C’est une phrase qu’on entend souvent, à laquelle beaucoup croient. Toavina Rafanomezantsoa veut prouver que c’est faux, que ça ne tient pas la route.

« Je suis en contact avec beaucoup de jeunes. Eux, ils gardent espoir et font le maximum pour faire bouger les lignes. Nous, nous le faisons à travers notre musique », revendique ce rappeur qui n’est plus à présenter. Dans le premier opus de Ramjasy, dont il est membre, les 15 titres mettent en relief cet espoir d’un Madagascar meilleur. « L’art, surtout le rap, n’est pas que shows et clips à la télé. Plus fort, il y a aussi un combat pour l’humanité, un engagement sincère », dit-il avec fermeté et maturité.

Et dans cette optique de se battre pour un Madagascar meilleur, le rappeur – également fondateur de l’association Lôfo Madagascar – entreprend depuis peu le journalisme d’investigation. « Le rap et le journalisme ont beaucoup de choses en commun, notamment l’envie de raconter les faits. La différence réside dans le recoupement. Le rap se contente de déclarer », observe-t-il. Ce travail journalistique qu’il vient d’entreprendre a pour objectif de mettre à la lumière du jour ce qui est caché, afin de montrer aux plus jeunes que l’espoir ne doit pas faner.

Le rappeur jongle aujourd’hui entre ses engagements. Depuis quatre mois, il tient les rênes d’Ivokolo, une direction ministérielle qui explique les procédures à suivre concernant les paperasses administratives. « Ce qui – je pense – est une noble cause en faveur de l’accès à l’information », confie-t-il. Pour certains, il s’agit d’une reconversion professionnelle. Un rappeur – selon les idées reçues – n’est pas un bureaucrate, ça ne colle pas avec le fonctionnariat. « Je dirais que ma perception de la situation au pays a évolué en entrant dans le système. J’ai découvert un autre contexte qui m’a permis d’acquérir plus de maturité », explique celui qui a toujours revendiqué l’enseignement de la rue. Aujourd’hui, Toavina Rafanomezantsoa se redéfinit comme un « activiste pour le développement ». Toujours plus humain, l’artiste ne change pas entre cravate et T-shirt.

Rova Andriantsileferintsoa

Contact : +261 34 46 290 50

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Mada fait son cinéma

Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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