Neo Klassic : Retour aux sources
1 décembre 2021 // Musique // 8475 vues // Nc : 143

Avec leur premier album franco-malgache, le groupe Neo Klassic nous ramène vers les racines du rap. Pour résumer, des textes conscients, du punch et du bon son qui feront plaisir aux puristes.

C’est un trio qui compte remettre le rap au goût du jour avec leur premier album franco-malgache intitulé « Accuser » qui sortira le 15 décembre prochain sur toutes les plateformes de streaming en collaboration avec un distributeur en France. Oui, cet opus est sûrement le premier projet de rap à être produit entièrement à Madagascar mais qui attaquera le marché français. « Nous n’avons pas d’industrie musicale et le rap malgache reste limité au niveau des moyens. Il y a du bon rap au pays mais au niveau de la qualité notamment audio, il y a un souci. Avec ce projet, nous avons mis le paquet sur les mix, le mastering pour ne pas être recalé sur le marché extérieur » explique Kaz, un des membres fondateurs du groupe et MC. (Maître de Cérémonie)

Depuis un an, le groupe Neo Klassic composé de Kaz, Aken, également MC, ingénieur du son et beatmaker et DJ HMan ont travaillé sur le projet même si au début ils ne savaient pas trop comment ça allait se terminer. « Nous avons monté le projet avec Kaz mais il nous manquait quelque chose. On a fait la liste des DJs parmi lesquels HMan dont le style correspondait à ce qu’on cherchait. Nous avons enregistré un titre HSF (Histoire Sans Fin) parce qu’on ne savait pas où tout ça allait nous mener » précise Aken. Mais comme la passion du rap et de la musique est plus forte, ils ont décidé de produire ce premier album basé sur le neo rap et le classique, car il faut l’avouer, ils ne sont plus très jeunes. Avec plus de 20 ans d’expériences, chacun raconte une part de son vécu surtout dans le titre Accuser en mettant un focus sur les clichés du rap. « Kaz raconte l’image du rappeur gangster, la consommation de produits illicites… Moi j’aborde plutôt la façon dont les gens nous perçoivent. Quand tu es en jean baggy et même avec un Bacc+5, personne ne va t’embaucher. Ce sont des choses que nous avons vécues. Quant à HMan, il apporte ce son classique du rap des années 97 ou 2000 avec les scratchs qui sont d’ailleurs sa signature. Nous pensons que c’est un album qui pourra toucher un large public. »

D’ailleurs le groupe espère que la sortie de cet opus permettra aux investisseurs de miser un peu plus sur le rap. « Nous faisons du rap par amour mais bien sûr, on recherche de la rentabilité. Malheureusement, les investisseurs ne veulent pas investir dans la musique urbaine à Madagascar alors que ce ne sont pas les idées qui manquent » lance Aken. Pour Kaz, il faut aussi éduquer le public à consommer. « Quand on affiche un billet d’entrée dans les concerts, finalement, peu de gens veulent payer. Rien n’est gratuit ! » Malgré tout, le rap reste pour eux un moyen de s’exprimer et de dénoncer les dérives de la société. Il est possible d’éduquer sans être moralisateur. « Je prends ma plume comme une arme » précise Kaz. « Je lâche des punch en restant dans le politiquement correct. J’ai fait des études en Sciences Politiques, j’aurais pu être à la place de celui que je dénonce mais j’ai choisi le rap. Et je maîtrise à la fois la langue officielle et les dialectes régionaux que j’intègre dans les textes. »  En gros, cet album est une petite pépite pour les nostalgiques du hip hop des années 1990-2000.  


Aina Zo Raberanto

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Mada fait son cinéma

Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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