Poety Rebely : De la scène slam à l’hymne d’une génération
18 mai 2025 // Que sont-ils devenus ? // 3965 vues // Nc : 184

Depuis sa dernière apparition dans no comment® en mars 2022, Poety Rebely a pris un vent de liberté et de reconnaissance. Décorée, primée, acclamée… Elle a su imposer sa voix dans le paysage culturel malgache avec une force tranquille, entre slam, spoken-word et musique. Retour sur un parcours aussi inspirant que résilient.

©photo : OC Agency

Tu en as fait du chemin depuis 2022…
Effectivement, ces deux dernières années ont été riches en émotions et en accomplissements. J’ai eu l’honneur de recevoir le titre de Chevalier de l’Ordre des Arts, des Lettres et de la Culture le 16 janvier 2023, une distinction rare, surtout pour une slameuse, je suis d’ailleurs la première et unique à l’avoir obtenue à Madagascar. Le mois d’Avril 2023 a marqué le lancement de mon premier album de spoken-word, ANINDAOTSE, un hommage vibrant au vent de ma région natale. Puis, tout s’est enchaîné : concours remporté à l’ambassade du Royaume-Uni, clips diffusés ("Gasy Fo", "Konfesiko", "Embona"),

une tournée dans trois Alliances Françaises, et enfin, une reconnaissance du public avec le trophée "Coup de cœur RDJ Mozika Féminin 2024". Mais ce chemin n’a pas été sans obstacles. La vente physique d’albums reste limitée à la diaspora, les contrats de spectacle sont rares et parfois en décalage avec nos ambitions artistiques. Malgré tout, je persiste. Le slam-poésie mérite une scène à sa mesure.

Y a-t-il un seul pas entre les métiers de scène et le slam ?
Ce n’était pas prémédité. C’est en 2018, lors de la fête nationale à Iavoloha, que la Présidence m’a sollicitée pour animer la scène artistique. Ce fut une révélation. Face à la rareté des opportunités dans le slam, j’ai choisi de diversifier mes activités : MC, modératrice et voix off. Des compétences oratoires que j’ai mises au service d'événements divers. Les organisateurs recherchent souvent des profils capables d’allier prestance scénique et performance artistique. J’ai appris à devenir ce profil.

Plus récemment, tu t’es lancée dans la musique…
Oui, avec une idée très claire : faire reconnaître le slam-poésie et le spoken-word au même titre que la musique populaire. Les slameurs sont souvent sollicités avec la promesse de visibilité, alors que les chanteurs bénéficient de budgets plus conséquents. Mon objectif est de redonner ses lettres de noblesse au spoken-word, en investissant dans des clips de qualité, en travaillant la mise en scène, l’image, le son. Et ça fonctionne : "Konfesiko" a été salué unanimement, et le public a été conquis lors de la cérémonie RDJ Mozika. Il est important de rappeler la différence : le slam-poésie se déclame à cappella, tandis que le spoken-word se marie avec d’autres disciplines, comme la musique ou la danse. C’est cette fusion qui m’intéresse.

Des projets sur les rails ?
Oh que oui ! Il reste encore 11 titres à transformer en clips pour l’album Anindaotse. Nous avons aussi lancé une série de "Live performance vidéo" pour mettre en lumière notre travail scénique. Le premier épisode a été diffusé le 30 mars, et ce n’est que le début.
Et surtout, suite à ma formation avec la Commission de l’Océan Indien, un projet grandiose est en gestation. Pour en savoir plus, je vous invite à suivre mes réseaux sociaux, c’est là que tout commence et tout s’écrit.

Emerick Andriamamonjy

Contact : Poety Rebely (Facebook)

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Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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