Na Hassi « J’ai toujours été intriguée par la femme »
4 août 2021 // Littérature // 4898 vues // Nc : 139

Sorti en mai dernier aux éditions RanjaSoa Publishing, « Zana-bolana  Femme lunaire » retrace chaque étape de la vie d’une femme. Avec ses mots, l’écrivaine, poétesse et slameuse brise le silence sur des sujets que la société tente souvent de cacher.

Pourquoi ce titre ?
Zana-bolana et Femme lunaire sont des poèmes que j’ai écrits en mars 2019 et quand j’ai construit l’histoire du recueil en mars 2020, ils m’ont paru évidents pour figurer comme titre et centraliser le message. C’est le cheminement d’une femme, mais sur laquelle se projette l’histoire d’autres femmes. Les poèmes parlent d’existence, de violence, de résilience, d’amour, de soi, d’identité, de rébellion…

Le propos est féministe ?
J’ai toujours été inspirée et intriguée par la femme, ses pouvoirs et ses failles, ses libertés, ses limites. S’il est vrai que le titre insinue ce degré de lecture, les lecteurs sont aussi capables d’aller au-delà. Des lecteurs masculins m’ont fait remarquer que le livre n’est pas réservé aux femmes. C’est simplement un recueil de poèmes adressé à tous, tant que nous nous sentons concernés par la condition humaine et l’urgence de vivre.

Comment est né ce projet ?
C’est mon premier recueil individuel, même si j’ai participé à différents ouvrages collectifs avant. Depuis que j’écris, l’idée de sortir un livre m’a toujours accompagné, mais j’étais consciente du chemin à parcourir. J’ai travaillé sur la première ébauche du projet en fin 2019 et je l’ai ajusté progressivement pour ensuite présenter l’idée à RanjaSoa Publishing en mars 2020. Le projet leur a plu, il n’y avait encore aucun poème, mais juste les approches et les thématiques à aborder. À partir de là, j’ai travaillé sur la construction de l’histoire, la sélection des textes puis l’illustratrice FJR a commencé à lire et relire les textes pour trouver les angles des dessins. Nous avons terminé en mars 2021, et avons fait la sortie officielle fin mai.

Le choix de Serge Henri Rodin pour la préface ?
Ce n’était pas un choix, mais une évidence. J’ai eu la chance d’avoir eu des professeurs qui m’ont encouragée dans l’écriture, notamment Nestor Rabearizafy, Elie Rajaonarison puis Serge Henri Rodin qui m’ont fait découvrir la scène à l’université. Même quand je n’étais plus étudiante, je continuais à écrire et Rodin me convoquait dans ses productions artistiques. Il m’a accompagnée dans mon évolution et certainement il est celui qui a suivi mon travail depuis mes débuts sur scène en 2008.  

La poésie engagée a-t-elle un rôle à jouer dans notre société ?
Toute création est engagement à mon sens et chaque créateur, quelle que soit la discipline, tient un rôle dans la société. En revanche, certains ont tendance à enfermer cet engagement dans une boîte, et à ne le sortir qu’à l’occasion, lors des célébrations en tout genre. Nous sommes également dans une société qui n’est pas encore vraiment consciente des impacts et des influences qu’ont les artistes dans leur milieu. L’expression artistique revêt d’abord un caractère de divertissement-diversion, à un tel point que les « engagés » semblent à part. Pourtant, tout artiste défend une cause ou partage une vision.

Les projets ?
Les projets actuels tournent autour de Zana-bolana Femme lunaire à travers des concerts, des ateliers et des rencontres. Je participe aussi à des événements et des manifestations en parallèle, ou encore à des projets en collaboration avec d’autres artistes comme la photographe Mialy ou la danseuse et chorégraphe Géraldine Leong Sang.


Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Exposition : L’économie a bonne mémoire

Lire

10 octobre 2025

Exposition : L’économie a bonne mémoire

De l’époque des royaumes à l’ère républicaine, Madagascar raconte son parcours économique à travers une exposition inédite. Organisée par FTHM Consult...

Edito
no comment - La fierté en prolongations

Lire le magazine

La fierté en prolongations

Il y a des moments où Madagascar oublie ses 23 régions et vibre à l'unisson. C’était le cas lors de la dernière édition du Championnat d'Afrique des Nations l'a bien montré. Les Barea, match après match et en devenant vice-champions d'Afrique, ont fait que bien des Malgaches se sont découverts fans du ballon-rond. Chaque coin de rue, chaque taxi-be, chaque salon étaient transformé en fans-zone. Chaque passe et chaque drible était commenté comme si l'avenir du pays en dépendait. Et peut-être que c'était le cas. C’est fou le foot ! Rendez-vous à la Coupe du monde ?Mais ces moments de joie et de fierté collectives ne sont pas qu’au stade. Ca serait réducteur de penser ainsi. Le rapatriement du crâne du roi Toera a réveillé un sentiment patriotique forts dans le cœur de millions de Malgaches. L’événement national a fait ressurgir un passé qu'on pensait enfoui dans les livres. Des Sakalava aux habitants des Hauts Plateaux, tous ont exprimé leur fierté. Nous avons des aïeux braves !Et puis, il y a ces jeunes qu'on oublie souvent, mais que No Comment essaie de mettre en avant. Ils brillent même souvent loin des projecteurs. Grâce à leurs exploits – en raflant médailles et coupes dans des tournois continentaux et mondiaux de robotique et intelligences artificielles – Madagascar est davantage connu du monde. On en parle moins, alors que leur succès est aussi intense qu'un but à la dernière minute.Force est de dire que ce qui nous rassemble, ce sont ces vibrations partagées. Ces événements mettent entre parenthèses notre quotidien et font vibrer notre cœur de Malgache. Un but, un crâne de roi, une invention IT... Peu importe, tant que ça prouve qu'ensemble, Madagascar peut faire bouger les choses.

No comment Tv

Making of shooting mode – OCTOBRE 2025 – NC 189

Retrouvez le making of shooting mode du 𝗻𝗼 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁® magazine, édition octobre 2025 - NC 189. 
Prise de vue : Golden Cheerz 
Collaborations : Tanossi  – Via Milano mg  – HAYA Madagascar  - Akomba Garment MG - Carambole 
Make up : Réalisé par Samchia
Modèles : Rantoniaina, Wendy, Christelle, Manoa, Rina, Mitia, Santien, Mampionona
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

Focus

MOOR1NG

MOOR1NG au Palais des Sports Mahamasina

no comment - MOOR1NG

Voir