Mampita Iorenana : Du village au livre
11 octobre 2025 // Littérature // 2993 vues // Nc : 189

À 22 ans, Mampita Iorenana publie « Imady : Ny fitiavana sy ny tantara », un livre qui rassemble toutes les particularités de la commune d’Imady, dans l’Amoron’i Mania. Ramady, symbole de force et de résistance à la couverture, est un modèle sur lequel l’auteur s’appuie pour son premier ouvrage en solo en 2025.

On n’oublie jamais vraiment son histoire. « C’est vu partout sur Facebook que les natifs d’Imady ont beaucoup d’argent, mais ce n’est pas vrai ! On essaie, et c’est pour cela que j’ai pris l’initiative de travailler », lance Mampita Iorenana, auteur de ce livre qui raconte l’histoire de Ramady. Ce personnage central est connu pour avoir creusé, d’un coup de pierre et de corde, un chemin d’eau — un acte perçu par les villageois comme une trahison, car la communauté devait le faire ensemble. Ramady n’était pas seulement force : il incarnait aussi l’initiative, l’acharnement et servait de modèle. Cette histoire, réinterprétée par Mampita Iorenana, introduit une série de faits mis en récit dans un storytelling haletant. Parfois, la plume de l’auteur donne l’impression de lire un roman, mais Imady : Ny fitiavana sy ny tantara n’en est pas un. Ou du moins, pas entièrement.

L’ouvrage se veut en partie le fruit d’une enquête sur le terrain. Mampita Iorenana est retourné fréquemment à Imady, sa commune natale.

« J’y allais chaque vendredi soir, après le travail, pour passer le week-end à visiter les lieux et à parler aux aînés », raconte-t-il. Ces discussions, appuyées par des lectures, étaient transcrites directement sur son ordinateur en revenant à Antananarivo le dimanche soir. Le projet s’est étalé sur 813 jours et a donné un livre de 110 pages, réparties en une quarantaine de chapitres qui explorent la culture, les valeurs, l’histoire et les coutumes de cette partie de l’Amoron’i Mania. On y trouve de tout : des histoires, des articles et — ici et là — des poèmes.

Pour l’anecdote, l’auteur a investi beaucoup de lui-même dans la collecte des informations pour Imady : Ny fitiavana sy ny tantara. Pour réaliser les interviews, Mampita Iorenana a payé les sarakantsaha (salaire journalier des paysans), ainsi qu’un peu de boisson pendant les entretiens. Pour l’édition des 207 exemplaires, il a financé lui-même l’impression, sans aucune aide. Les photos et illustrations du livre sont également de sa propre main. « J’aime ma terre natale. Mes tendres souvenirs d’enfance avec mon grand-père me rappellent d’y revenir et de faire tout mon possible pour faire connaître Imady au monde », explique-t-il. Et, alors que le livre vient à peine de sortir, Mampita Iorenana annonce déjà son projet de bande dessinée destinée aux plus jeunes, qui explorera encore une fois l’univers d’Imady.

Rova Andriantsileferintsoa

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Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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