Dina Rabearivelo : L’art du journal
2 juin 2022 // Arts Plastiques // 4229 vues // Nc : 149

Dina Rabearivelo a choisi la peinture bien qu’il soit issu d’une famille de musiciens. Il est connu pour l’utilisation du papier journal comme support, il y peint la vie quotidienne des malgaches. « Un papier de dessin classique ne me correspondait pas. J’ai appris à maîtriser le papier journal, plus fin et lisse. C’est important de mettre en relation la peinture et le support. Les paroles s’envolent, les écrits restent, mais les visuels survivent. » Pour lui, la peinture et le journal sont donc deux moyens de communiquer avec le monde. Pour réaliser ses œuvres, il travaille de deux manières différentes :  soit en prenant des photos de gens ou des scènes de vie, en cherchant ensuite les coupures de journaux qui correspondent ; soit en sélectionnant des coupures qui parlent d’un sujet actualité sur lesquelles il réalise les peintures.

« Utiliser le papier journal, c’est aussi une façon de redonner vie aux travaux derédaction et d’investigation des entreprises de presse. La plupart du temps, les journaux sont utilisés pour allumer du feu, emballer la viande, que sais-je encore ! Enfin, c’est aussi lié à mon engagement de contribuer à réutiliser les matériaux, à les recycler. » Telle était l’objet de son exposition personnelle à l’IKM (Ivon-toeran'ny Kolontsaina Malagasy) en avril 2018, où il a proposé une vingtaine de tableaux et des poèmes.

Dina ne veut s’inscrire dans aucun courant artistique, il estime que l’art est un voyage qui lui permet de se libérer et de s’exprimer. Il apprécie particulièrement les collaborations avec d’autres disciplines comme la danse, avec les chorégraphes Njara Rasamison ou Ariry Andriamoratsiresy. Pur autodidacte, il n’hésite pas à se former auprès de ses aînés en participant à des ateliers ou des échanges, aussi bien à l’étranger qu’à Madagascar, surtout dans le domaine du dessin, de la peinture ou de l’art plastique : « J’ai ainsi fait un atelier de papier mâché avec le peintre Jean Nirina Razafindralambo à l’Université de Sherbrooke. » En tant qu’artiste plasticien, il ne veut pas se limiter à une matière unique. Il essaie de manipuler différents objets pour leur donner de l’esthétique et de la couleur, comme le bois, le papier ou la latérite. « À travers mes œuvres, je veux apporter quelque chose de positif pour la société. »


Aina Zo Raberanto

Femme forte
Technique mixte sur papier journal
100 x 81cm (collection privée Rabearivelo Dina)
Reverdissement massif
Technique mixte sur papier journal
55 x 41,5cm (collection privée Rabearivelo Dina)
Parents responsables
Technique mixte sur papier journal
61 x 50cm (collection privée Rabearivelo Dina)
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Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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