Yaoudah Tihandragnahary : L’accessoire est essentiel
9 mars 2022 // Mode & Design // 4780 vues // Nc : 146

À travers sa marque Maforal, Yaoudah Tiandragnahary magnifie les mille et un tissus africains et malgaches qu’elle réactualise. Et si elle aime se perdre dans l’accessoire (sacs, bijoux, chaussures) c’est toujours avec le goût bien ancré en elle de l’essentiel.

Oser être soi-même, c’est le message que Yaoudah Tiandragnahary veut transmettre à travers sa marque Maforal pour Madagascar For All, créée en 2017. Une fusion entre la culture malgache et africaine qui se traduit dans l’utilisation de matières premières comme le soga (coton écru), le wax (coton ciré), le bazin (coton teinté), le lambahoany (coton imprimé) ou le cuir. Maforal propose ainsi des vêtements personnalisés qui sublime celles qui les portent. Que ce soit les coupes, les matières ou les couleurs, chaque pièce est pensée en fonction de celle à qui le vêtement est destiné. « Je privilégie la relation personnalisée. Il faut que je sache qui elle est et à quelle occasion elle va porter le vêtement. » La créatrice déplore que la mode d’aujourd’hui soit si uniforme et pour se démarquer, elle s’inspire de tout un tas de choses qu’elle glane dans la rue ou dans les films.

Jamais à court d’idées et toujours prête à pas à se lancer des défis, elle a participé en 2018 à la première édition du Global Startup Week-end Woman Madagascar. Avecdeux autres femmes, un projet de création de produits de maquillage spécialement conçue pour les peaux métissées et noires est né, sans pour autant délaisser la mode. Pour apporter sa touche personnelle, Yaoudah donne un nom à chacune de ses pièces. Par exemple, Manjaka (puissant) est une sorte de veste longue fleurie et très vive. « Ce modèle peut être associé à différents styles. On peut le mettre avec un pantalon, une robe ou une jupe, selon l’humeur de la personne. » La passion pour le fil et l’aiguille, Yaoudah l’a reçue toute petite de sa mère, couturière. Et depuis quelques temps, elle revendique le surcyclage (upcycling), le top en matière de recyclage puisqu’il s’agit de créer du neuf avec du vieux, sans pour autant transformer ou déconstruire la matière première que l'on utilise.

Elle s’y est engagée par obligation, car à cause de la pandémie, certaines matières premières n’ont pas pu être acheminées normalement et elle a donc dû se tourner vers le recyclage des chutes de tissus. « J’ai failli tomber dans la dépression, j’avais peur de perdre mes clients. Mais je me suis dit qu’il fallait accepter la situation et ne pas baisser les bras. Ces obstacles t’aident à grandir et à toujours trouver une solution : la preuve. » De ces événements est née sa collection Manonga (Aller de l’avant) composée d’une dizaine de pièces. « Pour les porter, il faut avoir un esprit combatif et être persévérant. » En plus des vêtements, Yaoudah crée des accessoires : sacs, chaussures et bijoux. « L’accessoire est l’extension du vêtements, il prolonge aussi la personnalité de qui le porte, en cela il est essentiel »


Aina Zo Raberanto

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Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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