Sauver Agnalambahy un film plaidoyer
19 janvier 2020 // Cinéma // 4627 vues // Nc : 120

Après deux années de silence, Gilde Razafitsihadinoina signe son retour avec un film engagé, « Sauver Agnalambahy ».

On le connaît avec ses documentaires d’observation qui nous plongent dans les réalités de la vie de tous les jours de sa région natale, le Sud-Est. Lui, c’est Hérménégilde Razafitsihadinoina. Primé à plusieurs reprises aux Rencontres du Film Court (RFC), il revient cette année avec un nouveau film, «Sauver Agnalambahy ». Une prise de parole en faveur de la protection de la forêt d’Agnalambahy en proie à une dégradation inquiétante.

De « Du coq à l’âne dans la tabatière » (2013) au «Jeux d’enfant» (2017) en passant par « Coups de hache pour une pirogue (2014) ou encore « Le périple du café» (2015), les films Gilde révèlent en toile de fond la richesse de la nature à Madagascar. Car la nature est indissociable de la vie paysanne qui captive son attention depuis des années. « Cette prise de parole est une suite logique de mon intérêt particulier pour les hommes en général. J’essaie de voir plusieurs aspects de la vie paysanne dans le Sud-Est du pays » souligne le réalisateur.

Le film s’ouvre sur une vue aérienne pour situer la forêt sur la carte de Madagascar. Puis, petit à petit, la caméra s’introduit dans la profondeur de cette forêt dont une grande partie, visiblement clairsemée, s’est vidée de sa substance. Viennent ensuite les témoignages des uns et des autres, tantôt pour témoigner de ce que représente la forêt pour eux, tantôt pour dénoncer le pillage des ressources de la forêt.

« J’ai toujours été un amoureux de la nature. […] Ça m’a toujours attristé de constater les défrichements dans les forêts. Je me suis dit qu’un jour, je consacrerai une année pour faire un film. Et ça a pris du temps car il ne s’agissait pas seulement de faire des prises d’images et de retourner à la maison pour le montage. Il y avait surtout un engagement et une participation active pour faire comprendre à tout le monde que ces forêts sont vitales pour nous et pour les générations futures » témoigne Gilde.Le film vient d’être soumis à la 15e édition des RFC pour être en compétition dans la catégorie Documentaire.

Gilde Razafitsihadinoina vient de sortir son premier livre intitulé « Le plus long film du monde » aux éditions Tangerine nights.
C’est un livre autobiographique qui retrace la vie du réalisateur et révèle sa passion pour le septième art.

Domoina Ratsara
Association des Critiques Cinématographiques de Madagascar (ACCM)

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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