Raheriniaina Larissa : Keep calm and be nappy !
23 janvier 2024 // Influenceur du mois // 3861 vues // Nc : 168

Quand une page s’appelle « How to be curly in Madagascar » avec près de 38 000 followers, on s’attend à un contenu axé uniquement sur les soins capillaires. Eh bien, pas que ; sur Facebook et Instagram, Raheriniaina Larissa aborde aussi la mode, les sujets de société, et…la politique. Pourquoi ? Pour cette entrepreneure et ingénieure chimiste, les cheveux touchent plusieurs aspects de la vie.

« Depuis le départ, je suis passionnée par beaucoup de choses. Je commence par les cheveux certes, mais j’ai surtout envie de cultiver une communauté qui a les mêmes intérêts que moi. » C’est au début du mouvement nappy à Madagascar qu’elle a commencé à faire des publications sur les cheveux. Comme le mouvement visait à valoriser les cheveux frisés au naturel, Raheriniaina Larissa a trouvé son affinité avec cette cause. D’abord parce qu’elle s’est toujours renseignée sur les soins capillaires, ayant suivi une formation en formulation cosmétique. Mais surtout parce qu’elle a grandi avec les cheveux frisés. Même si elle avoue n’avoir jamais été victime de discrimination, ses observations lui ont fait comprendre l’étendue des implications que peuvent avoir les cheveux curly. « Il faut forcément s’affirmer quand on est comme nous, car il y a encore beaucoup de préjugés sur ce type de cheveux, comme quoi ce n’est pas classe, qu’il faut se lisser les cheveux pour certains événements. Des préjugés que nous avons intégrés, alors on essaie petit à petit d’éduquer, par exemple en montrant des stars qui ont ces cheveux sur le tapis rouge, ce n’est ni bordélique ni ghetto. Pour changer la mentalité des gens, il faut communiquer dessus. Les cheveux entrent en jeu dans tous les aspects de la vie quotidienne, surtout pour les personnes qui ont les cheveux crépus, c’est comme si le patron te voyait en pyjama au bureau, c’est considéré comme informel. » Pour autant, ses réseaux sociaux ne sont pas militants, elle privilégie la communauté avant tout. « Bien sûr qu’elles ne sont pas désintéressées, j’ai envie que les mentalités changent. Mais en même temps, ce n’est pas tellement calculé, je partage juste ma réalité et ma perception des choses en tant que personne avec ces cheveux-là. Nous ne sommes pas toujours d’accord sur tout. Mais j’ai quand même la chance d’avoir une communauté bienveillante. »

Hors connexion, Raheriniaina Larissa influence aussi la présentation des cheveux curly grâce à l’entrepreneuriat, avec sa marque Magneva Natural. « Je voulais créer un produit adapté au type de cheveux africain, et au pouvoir d’achat à Madagascar. Un produit de qualité et abordable ». Elle prend des décisions pour rendre sa marque accessible : miser sur la qualité plutôt que la quantité, créer un produit deux en un pour faire des économies, c’est le cas de son produit phare qui est l’activateur de boucles, un mélange de crème et de gel. À long terme, elle veut que son laboratoire participe à normaliser le fait d’avoir les cheveux frisés. « Dans chaque quartier, il y a un salon de coiffure pour lisser les cheveux. C’est paradoxal alors que nous sommes dans un pays africain. J’aimerais qu’il y ait plus de salons pour se boucler les cheveux. S’ils ouvriront un jour, nous pouvons formuler des produits pour eux ou pour leur propre marque. »

Propos recueillis par  Mpihary Razafindrabezandrina
Contact : +261 34 21 633 13

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Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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