NirinA : « L’Intelligence Artificielle est un vrai outil de créativité »
31 juillet 2024 // Influenceur du mois // 1833 vues // Nc : 175

Hier, il se disait un truc, et s’il venait discuter avec le no comment® magazine ? Après une pause, de 2016 à aujourd’hui, ses contenus le méritent bien. Passionné de nouvelles technologies et d’intelligence artificielle, Nirina Ragomaharisoa, est connu sur Facebook pour son nom NirinA et ses contenus fun qu’il créé avec une toute spontanéité. Basé en France, il n’hésite pas à parler et à reparler de son pays d’origine, Madagascar, dans chaque vidéo.

Entre 2016 et aujourd’hui ?
Quand j’étais à Madagascar, en 2016, j’avais une émission – Le Break – sur Kolo Tv, où je faisais des vidéos avec Aaron en parle : j’ai mis entre parenthèses cette aventure quand j’ai quitté Madagascar vers le début de l’année 2017, et que j’ai trouvé un travail en France. Aujourd’hui, je préfère me consacrer à mes passions : je suis à mon compte, je vends des musiques pour les entreprises qui souhaitent l’utiliser à des fins commerciales, pour les publicités…. En parallèle, je fais de l’instrumental pour des artistes, et je me reprends à faire des vidéos, notamment liées à l’Intelligence Artificielle. C’est vrai que ça a été mon moteur pour revenir sur le devant de la scène : partager ces nouvelles technologies qui sont pour moi bluffantes, et ahurissantes. Ma démarche, c’est de faire découvrir ces nouveaux outils, ces nouvelles technologies à Madagascar.

Il m’arrive, de temps en temps de regarder les anciennes vidéos, et je suis surpris par moi-même, je me dis « comment j’ai fait pour avoir cette idée-là, j’étais fou ». Mais disons que dans chaque vidéo, il y a un petit défi technique, un truc différent d’un point de vue de créativité et d’idée.

De la spontanéité et de l’Intelligence Artificielle ?
Ces derniers temps, je cherche vraiment à être spontané : je n’ai ni de business plan, ni de grosse stratégie. J’essaye le plus possible d’être dans le moment présent, et je laisse place aux idées qui viennent naturellement. Cela fait quelques mois que je m’intéresse aux Intelligences Artificielles. Le message que j’incarne, c’est que l’Intelligence Artificielle est un vrai outil de créativité. Il est vrai qu’elle se développe : il y a une petite peur qu’elle transforme les métiers, les manières de créer des choses, il y a des menaces de suppression d’emplois. C’est une vraie révolution qui va surtout impacter notre monde. En fait, moi, j’incarne le point de vue de celui qui l’utilise, et je le vis, je le vois, ça m’aide énormément pour créer. J’ai été impressionné – le mot est faible – je suis tombé, j’étais choqué, littéralement, quand j’ai découvert l’Intelligence Artificielle liée à la musique, il y a quelques mois. Comme je mixe moi-même ma musique, je connais la difficulté que ça représente d’en créer, et j’ai vu cette Intelligence Artificielle qui en génère en 30 secondes, une minute ! Et je reprends sur ce prisme de la peur : j’aurais pu avoir cette réaction négative par rapport à l’Intelligence Artificielle, et demain, ou même dès aujourd’hui, elle pourrait me remplacer, et elle va me remplacer, mais au contraire, moi ça m’excite parce que je vais pouvoir faire autre chose !

La vidéo sur la Reine Ranavalona, qui cartonne ?
Dans la deuxième vidéo avec la Reine Ranavalona, je voulais aller au-delà : que ce soit à la fois lié à la musique et au côté visuel. Et c’est comme ça que, petit à petit, j’ai pensé à la Reine. Sur ce projet-là, j’aurais aimé, en tant que spectateur ou auditeur, qu’un rappeur américain ou des chanteurs américains s’intéressent à Madagascar, et fassent une chanson dessus. Je pense que ça n’arrivera jamais et c’est pour ça que je me suis dit « tiens, grâce aux Intelligences Artificielles, je pourrais concrétiser cette idée-là ».

Je suis conscient que ce n’est pas très légal, parce qu’effectivement, j’ai utilisé leur voix sans demander leur permission, mais je reste dans le cadre du fun, du partage, que les gens puissent danser dessus et apprécier. Et si jamais on me demande de retirer la vidéo et la musique, je le ferai. Ce qui m’inspire, c’est la technologie, voir un nouvel outil, et ce que je peux en faire, créer et partager.

Ton avis sur la nouvelle génération de créateurs de contenu ?
Je suis ultra content que tout le monde puisse finalement dire ce qu’ils veulent et que chacun ait sa place, tant d’un point de vue créateur, qu’un point de vue spectateur. C’est gagnant-gagnant : d’un côté, les créateurs peuvent s’exprimer, et faire rire les gens, d’un autre côté, on a les spectateurs qui sont prêts. La différence entre 2016 et aujourd’hui, c’est qu’un créateur peut vivre de ses vidéos, ce qui n’était pas le cas en 2016 où, je pense, le marché n’était pas prêt. On était une poignée à l’époque. Aujourd’hui, les entreprises sont prêtes à soutenir les créateurs de contenu, et je trouve que c’est une boucle vertueuse. Ça leur permet de vivre de leur passion littéralement, et ce que je trouve magnifique, c’est que dans cet ensemble : c’est que ça permet de nous faire avancer, et de faire évoluer globalement notre réflexion. La création de contenus permet à tout le monde de grandir, tout simplement.

Et de retrouver ses potes ?
J’étais sur les vidéos d’Aaron en fin 2023 : je suis revenue à Madagascar, et il m’a proposé d’y participer. On a fait cette vidéo, et c’est vrai que ça avait un peu ravivé ma petite flamme à l’intérieur : c’était sympa de refaire des vidéos. J’étais surtout content pour lui : je repense à notre parcours en 2016, quand on ne pouvait pas en vivre, et faire ça à côté. Mais là, de le voir réussir à vivre de sa passion… j’étais juste content pour lui.

Et collaborer avec les influenceurs malgaches, je trouve ça ultra cool, surtout qu’avec la nouvelle technologie et l’internet, on n’est pas obligé d’être physiquement l’un à côté de l’autre. Pour mes contenus, encore une fois, le mot qui revient, c’est spontanéité. Je vais toujours utiliser les Intelligences Artificielles, et j’attends notamment que celle liée à la vidéo se développe. Cela voudrait dire que tout le monde depuis sa chambre pourra raconter des histoires en vidéo. Et je suis content que l’internet se soit développé à Madagascar, parce que ça permet aux gens de vivre de leur passion, n’importe laquelle : donc, moi, je dis, foncez et soyez dans l’action et dans le moment présent !

Propos recueillis par Rova Andriantsileferintsoa
Photos : NirinA

Facebook : NirinA

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