Parabole Madagascar coupe brièvement le son — disent-ils. Une « mise en veille » sans date de réveil, après vingt-cinq ans de service, qui secoue utilisateurs et distributeurs. De quoi rappeler qu’en audiovisuel, même les pionniers ne sont jamais à l’abri d’un hors-champ.

Avec le temps, on en vient à penser que certaines institutions sont éternelles. Parabole Madagascar était de celles-là. Pendant un quart de siècle, la société a offert la télévision par satellite à la population malgache, lui proposant le monde à portée de zap — chaînes locales, africaines, internationales, il n’y avait que l’embarras du choix. Et puis, le 20 octobre, la nouvelle est tombée « À compter du 31 octobre 2025, toutes les opérations seront suspendues », peut-on lire dans le communiqué de presse. Pas fermée, mais suspendue, temporairement. Mise en veille administrative, écrivent-ils. Un arrêt sans date de retour qui a provoqué, dès le lendemain, un véritable émoi chez les utilisateurs et les revendeurs.
Car les mots « mise en veille » ont ceci de particulier : ils rassurent et inquiètent à la fois. Parabole précise qu’il ne s’agit pas d’un arrêt définitif, mais d’un temps de « réorganisation interne », afin de s’adapter aux mutations technologiques et aux nouvelles réalités économiques du secteur audiovisuel. Pourtant, l’absence de communication sur les raisons profondes nourrit les spéculations.
On le sait : le paysage audiovisuel, chamboulé par les plateformes de streaming, le haut débit, la télévision connectée, n’a plus grand-chose à voir avec celui des années 2000. Mais cette transformation, pour beaucoup, n’explique pas tout. Un moyen, peut-être, de se réinventer pour mieux revenir. Ou, comme dans ces feuilletons qu’elle diffusait autrefois, un cliffhanger inattendu, suspendu entre inquiétude et espoir. En attendant, les écrans s’apprêtent à noircir… et le silence à peser lourd sur une histoire qui, espérons-le, n’a pas encore livré son dernier épisode.
Rova Andriantsileferintsoa