Faratiana Razanabahoaka : Jamais K.O. !
10 juin 2021 // Loisirs & J’ai essayé // 5104 vues // Nc : 137

Elle rêvait de décrocher des médailles, elle l’a fait ! Faratiana Razanabahoaka est une battante, autant sur le ring que dans la vie. À 23 ans, cette jeune maman plusieurs fois championne du monde est plus que déterminée à remonter sur le ring, et elle ne laissera personne l’envoyer au tapis.

Issue d’une famille modeste, Faratiana a hérité son amour du combat de son père qui pratiquait le kung-fu. Elle a d’abord commencé par le karaté à 7 ans, ensuite par la boxe française savate et par le kick-boxing. Attention, ça ne rigole pas dans la famille ! « Mes trois autres sœurs sont également dans les sports de combat, nous avons ça dans le sang ! » Elle fait le poids sur n’importe quel ring, étant deux fois championne du monde en boxe française savate en 2011 à Lyon (France) et en kick-boxing en Italie en 2014. Et ce n’est pas tout, elle est aussi deux fois championne d’Afrique chez les 52 kg en low-kick en 2014 et 2019.

Un palmarès qui passe pourtant inaperçu, regrette Faratiana. « C’est vraiment dommage de recevoir si peu de considération de la part de l’État. Il n’y a quasiment aucune aide pour soutenir les sportifs. Pour les entraînements, nous payons très souvent de notre poche. Nous ressortons toujours vainqueurs de nos combats mais malheureusement nos victoires sont masquées par les crises politiques. »

Malgré tout, la jeune femme et désormais maman d’une petite fille depuis quelques mois, ne compte pas s’arrêter. Elle reprend progressivement l’entraînement pour retrouver un corps plus athlétique, mais ne se sent pas encore prête à monter sur le ring. « Aujourd’hui, beaucoup de mes anciennes adversaires veulent me défier car elles pensent qu’en ayant un enfant, je n’ai plus la même force qu’avant. Elles se trompent. J’ai toujours eu cette philosophie d’aller plus haut, de faire le maximum d’efforts et de ne pas me précipiter. Je n’ai jamais perdu aucun combat contre une fille à Madagascar ! »

Ce mental de champion et cette rage de gagner, elle le doit autant à son père qu’à son mari, ses meilleurs conseillers. « Ils sont mes piliers. Avant chaque combat, mon père me dit toujours de bien regarder l’adversaire dans les yeux pour que je puisse anticiper leurs coups. » La technique est évidemment irréprochable. Cette combattante du Club 3FB est reconnue pour ses redoutables coups de pied bas (low-kicks) et par ses directs foudroyants.

Ses performances, elle les doit à elle seule avec plus de 28 heures d’entraînement par semaine à se surpasser. Pour  mieux connaître ses adversaires, elle n’hésite pas à étudier leurs combats, leur façon de bouger sur le ring. « J’ai l’avantage de faire de nombreuses rencontres à l’étranger. Cela me permet de voir de plus près leurs techniques, surtout chez les Françaises et les Russes qui sont très fortes, et de déceler leurs points faibles. » Pour la jeune championne, le kick-boxing est devenu un jeu même s’il elle sait qu’elle doit fournir encore plus d’efforts pour atteindre ses objectifs. « J’ai toujours combattu en amateur. Là, je veux combattre en tant que professionnelle. J’ai mis de côté mes études pour me consacrer à ce sport. Depuis toujours, je me bats pour réussir avec pour règle de ne jamais baisser les bras. Des coups j’en prends forcément, mais je sais les rendre ! »


Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
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Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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