Orphelia Arilala : « Ma plus grande influence vient de l'art-thérapie »
3 novembre 2022 // Arts Plastiques // 4444 vues // Nc : 154

« Je me considère en construction identitaire », reconnaît-elle volontiers. Avec l’encre de Chine, Ophélia Ariala exprime ses émotions. Au fil de ses pensées, des formes se créent et ses dessins peu à peu prennent vie. Un Rorschach intime où tout son être est en éveil.

Dessiner à l’instinct ?
J’ai vécu dans une maison en bois et avec mon regard d’enfant, je m’amusais à deviner les formes un peu abstraites sur le bois pour en faire des dessins. Mes cahiers d’écolier en étaient remplis et l’encre noire est restée le médium avec lequel je suis le plus à l’aise. Je dessine des figures aléatoires qui peu à peu prennent forme, finissent par dire quelque-chose, un peu comme en thérapie. Je n’ai jamais vraiment appris le dessin réaliste, au début par manque de volonté mais aussi pour le mal que j’ai à m’exprimer quand c’est trop carré. Mes dessins traduisent des émotions, des états d’âme, des choses non palpables que j’essaie de faire fusionner avec la réalité.

Peut-on parler d’art brut ?
Je ne me vois pas un style en particulier. Certains disent qu’il y a du Schiele ou du Matta dans mes dessins, c’est flatter mais ma plus grande influence a été un patient rencontré lors d’un stage en art-thérapie.

Après le bac, je me suis orientée vers des études en psychologie pendant trois ans, en m’intéressant beaucoup aux enfants, comme accompagnant d’élèves en situation de handicap (AESH) ou en animant des ateliers d’art dans le primaire. Je leur dois à tous un regard nouveau sur la vie.

Pouvez-vous nous parler de l’exposition collective « Fahafahana Maneho » ?
Fahafahana Maneho (Expression libre) est né d’une visite nocturne au domicile de Donné Vonjy à Alasora. Ayant ressenti une connexion particulière avec ce lieu, nous avons décidé d’y faire quelque chose ensemble. Le matériel recueilli nous a incité à en faire une exposition, avec le concours d’autres artistes et designers comme Jo Aina, Olivia Bourgois, Chloé Bourhis, Tsiriniana Irimboangy, Marie Malvasio, Andy Rasoloharivony, Fitiavana Ratovo... Comme son nom l’indique, Fahafahana Maneho vise à l’expression libre ; on s’est donné carte blanche en fonction de nos différentes identités, tout en s’imprégnant du lieu. Le résultat, huit approches différentes et pourtant en harmonie.

Les projets ?
En ce moment, j’essaie d’autres supports comme le bois, le fil de fer, voire les mots. J’ai besoin de sortir de ma zone de confort, j’estime être une artiste en construction identitaire. Nous avons aussi fondé un collectif d’artistes Les Recycl’arts où l’art est abordé vu comme un partage. Nos premières actions ont été centrées sur les femmes, notamment à mobilité réduite, au travers d’ateliers dans les EPP (écoles publiques).
Nous avons aussi fondé un collectif d’artistes Les Recycl’arts où l’art est abordé vu comme un partage. Je dirais qu’on va retravailler les rues d’aujourd’hui pour en faire les chemins de demain.


Propos receuillis par Aina Zo Raberanto

Invariable
Encre noire sur papier.
14,8 x 21 cm
Crampon de pensées
Encre de Chine sur papier.
14,8 x 21 cm
Un pas de sens
Encre de Chine sur papier.
29,7 x 42 cm
Extrait d'un labyrinthe
Encre de Chine sur papier.
42 x 29,7 cm





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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Prise de vue : no comment® studio 
Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
Make up : Réalisé par Samchia 
Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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