Ny Jinja : Oh jolie, jolie pop !
1 juillet 2021 // Musique // 8551 vues // Nc : 138

Le contraire de tortues Ninja ces petits gars de Ny Jinja (oui, je sais…) Rien dans la frime, dans l’excès gesticulatoire, tout dans la grâce et la simplicité. Au total, de l’indie pop un poil vintage, un poil lollipop, marquée d’une étonnante maturité pour une formation aussi jeune.

Simplicité. C’est ce qui définit le mieux la musique de ce groupe créé il y a à peine un an. Mais simplicité ne veut pas forcément dire dénué de personnalité. Malgré leur jeunesse, leur musique est empreinte d’une grande maturité, pas du tout des amateurs comme en témoignent la douzaine de titres à leur actif. Formé par Fetra (chant) et Tsito (guitare basse), le groupe est rejoint par Hents (guitare électrique), Taratra (guitare acoustique) et Andriatiana (clavier). Chaque membre du quintet a déjà sa propre expérience, comme Taratra qui a obtenu une bourse d’excellence en musique classique ou Hents qui vient du métal.

En raison de ces origines très éclectiques, chacun est en mesure d’apporter sa petite touche sans expressément se revendiquer label indie pop, même si le concept du Do it Yourself (fais-le-toi-même) est mis en avant. Clips, textes, arrangements, tout est fait à la maison… D’ailleurs, le duo originel s’était constitué dans une chambre baptisée Trano Kely (petite maison). « Nous avons notre propre identité musicale, mais nous écoutons beaucoup de choses comme du rap, du metal, du jazz… cela tient sûrement une place dans notre inconscient créatif », relève Fetra.

Le groupe privilégie les thématiques universels, l’amour, l’amitié ou simplement les rapports humains, sans tomber dans le côté fleur bleue « Dans Tomany  (Pleurs), c’est l’histoire d’un gars qui aime une fille qui se fout de lui. C’est inspiré de mon histoire personnelle, mais j’imagine qu’il y en a plein comme ça !   » Si Fetra écrit la majorité des titres, les arrangements sont réalisés de manière collective, toujours dans cet esprit minimaliste. Pas de fioritures, pas de prouesses techniques, juste ce qu’il faut de légèreté et de mélancolie, et le public ne s’y trompe pas, on adhère facilement à cette esthétique. Comme le groupe est loin d’avoir atteint son véritable potentiel, c’est avec profit qu’il a suivi en juin une résidence artistique avec le soutien de Isa Ray Consulting, un label qui a pour objectif d’accompagner les artistes. « C’a été bénéfique pour chacun d’entre nous, pour mieux se connaître, pour savoir dans quelle direction aller et affiner un peu plus notre musique. Pour ma part, c’a été une expérience enrichissante, je n’ai jamais vécu cela dans les autres groupes où je suis passé », fait valoir Hents. Grâce à cette résidence, de nombreux projets sont en gestation mais le plus urgent pour nous est de retrouver le public en multipliant les concerts. Ny Jinja, retenez bien ce nom.


Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Prise de vue : no comment® studio 
Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
Make up : Réalisé par Samchia 
Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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