Valahara : Vikings du rock
12 avril 2024 // Musique // 8978 vues // Nc : 171

Du nom au genre, l’originalité est leur marque de fabrique. Valahara, signé Sitraka, Jaykee, Ranja, Yrah, et Iavo, est ce groupe de rock peu habituel qui émerge de nos réseaux depuis mai 2022. Le dernier tube, « Ho lavitry ny fery » (Loin des cicatrices) emporte par une mélodie calme, un style auquel le groupe se rend fier d’être le seul à porter à Madagascar : un parcours prometteur, digne de son art.

Premier novembre 2023, Sitraka se retrouve avec son nouveau groupe pour leur première répétition. Après des soucis dans son précédent groupe, le vocaliste n’a pas lâché, et a décidé de créer sa propre bande. Alors avec Iavo à la batterie, Ranja au clavier, Jaykee à la guitare, plus tard, Yrah à la basse, la formation s’essaye à leurs propres compositions. Ce jour-là s’est créé le Valahard : vala pour la protection d’une richesse intérieure, forte référence à la culture malgache, et « hard » pour la force. Ensemble, ils ont constitué de « fortes barrières ». « Ce nom a été assez difficile à l’écoute, il fallait souvent le répéter, alors on s’est dit qu’on allait directement utiliser le mot malgache, d’autant que cela sonne pareil, d’où ‘Valahara’ » confie Jaykee. Du nom à l’idée, l’objectif du groupe tire son essence de la vie en société où la bande conscientise sur l’aide et l’entraide. Des mots de Sitraka, aussi compositeur de la plupart de leurs chansons : « L’objectif a toujours été que tous ceux qui nous écoutent deviennent « valahara », des personnes qui ont de l’estime et font attention aux valeurs. » Du patriotisme à l’amour, le but est clair : faire passer un message.

Par message, dit-on parole et genre. Sur une base de rock, le groupe introduit un peu du monde de chaque membre. De cette excentricité, Sitraka explique : « Il y a la base, mais cela ne nous empêche pas de faire de la musique soft, de l’acoustique, ou parfois même introduire un peu d’électro. Chaque membre a ses goûts personnels, ceux qu’on a assemblés pour donner ce style. » Le message en prime, le groupe sait accepter la valeur de ce genre pour donner l’envie au public de l’écouter jusqu’à la fin. Derrière ses idées, les Valahara deviennent les Vikings de la musique. Armés d’instruments, le groupe utilise une même base pour raconter. Ranja, claviériste de la bande, s’ouvre sur ce genre peu commun : « C’est un mélange. Si l’on écoute bien, il y a un peu de style nordique, un peu de selte et d’irlandais, nous sommes… comme des Vikings en fait. » Force que le grand public sait apprécier, d’autant que chaque morceau est un long travail de réarrangement, et parfois, de petites disputes entre eux, pour donner son rendu tant éprouvé. Aucun groupe favori, aucune inspiration, tout part de leurs idées… à part, peut-être Jaykee, qui ne cache pas son admiration pour Marty Friedman, guitariste américain du groupe Megadeth.

« Ce qui me donne le courage aujourd’hui, c’est de voir que le groupe est encore là. Cela a toujours été mon rêve, de fonder un groupe, et chaque fois que je me sens triste, j’y pense et je me ressaisis bien vite », mots de Sitraka, qui tracent cette aventure humaine et musicale. Chaque membre s’est créé son meilleur souvenir. Rien n’égale leur premier live : une première présentation sur le parvis d’Analakely, lors d’un concert du groupe Ambondrona. Ranja s’emporte devant ce moment : « C’était bien différent des salles à 200 personnes. Je me rappelle qu’en entrant dans la loge, il y avait environ une centaine de personnes, on y ressortant, ils longeaient tout Analakely, jusqu’à la gare et Tsaralalàna. » Une émotion qui prend son ampleur quand la bande remarque l’engouement du public pour leurs deux chansons « Ady sy Tolona », et « Ho lavitry ny fery ». « La première chanson nous a surpris : les chansons précédentes étaient assez calmes, Et quand nous sommes entrés, le public a explosé, s’est mis à sauter, et on savait déjà qu’il pouvait ressentir de quoi parlait la chanson » raconte Sitraka. De colonisation : « Ady sy Tolona » est un morceau que Sitraka a créé en guise de révolte, lors des situations de crise du pays. Intemporel, les messages des Valahara sont devenus leur responsabilité envers la société. Sur un ton déterminé, Yrah rappelle : « Si vous voulez réaliser vos rêves, allez-y, même si les moyens manquent. Je me suis promis, depuis 2011, que je ne laisserais pas la musique parce que, au-delà d’une passion, c’est surtout une responsabilité, un message pour motiver ou toucher des personnes qu’on ne connaît pas forcément. » Sur les mots d’ordre : équipe, oser rêver, créer et savoir prendre du recul, et y croire, les Valahara se lancent dans l’aventure inédit de pousser leurs auditeurs à devenir, eux aussi, des Valahara.

Propos recueillis par  Rova Andriantsileferintsoa
Sitraka (Valahara) : +261 32 05 648 13
Facebook : Valahara

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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