Le Village, créateur de maquettes de bateaux : Cap sur Venise
31 août 2024 // Arts Plastiques // 6528 vues // Nc : 176

Quatre maquettes de bateaux historiques du Village à Ambohibao sont exposées à la Biennale « Homo Faber 2024 » à Venise sous le thème The Journey of Life (l’Odyssée de la vie), ce mois de septembre. Une opportunité de visibilité internationale pour cette société qui œuvre pour l’artisanat d’excellence à Madagascar depuis 1993. Pour Henintsoa Romy Lira, responsable au Village, c’est tout l’artisanat malgache qui sera mis en lumière.

Quelles sont les maquettes exposées ?
La Boussole de l'expédition de La Pérouse 1782. En palissandre, elle a nécessité 380 heures de travail. Nous allons aussi envoyer une maquette du Calypso qui est un navire océanographique de l'explorateur maritime Jacques-Yves Cousteau. Ensuite, le Pourquoi Pas ? un navire français du commandant Charcot. Enfin, une maquette du bateau Le Langoustier. Ce sont des maquettes qui ont nécessité des heures de travail et beaucoup de minutie.

Henintsoa Romy Lira,
responsable au Village.

Le Village est-il donc à la hauteur de l’artisanat d’excellence ?
Nous sommes fiers des bateaux historiques, car ce sont nos emblèmes et notre spécialité. Les bateaux que nous reproduisons en maquettes ont réellement existé, certains remontent jusqu’aux Vikings. Nous travaillons avec les musées, les architectes navales et les associations de bateaux. Chaque pièce est unique et tout est réalisé à la main, de A à Z, les maquettes sont peintes à la main. Pour réaliser une maquette de bateau historique, il faut 13 artisans, sachant qu’il y en a 38 qui travaillent au Village actuellement, et ce pendant environ six mois à un an.

Comment habituez-vous les artisans avec ce travail méticuleux ?
Nous n’avons pas beaucoup de critères pour les artisans, d’autant plus qu’il n’y a pas d’école d’artisanat à Antananarivo. Au départ donc, c’était le fondateur lui-même qui a formé les artisans, et ce sont ces anciens artisans qui ont formé les nouveaux. Par contre, la formation dure un mois au minimum, nous les prenons en formation même s’ils n’ont pas le baccalauréat, tant qu’ils ont la minutie.

Depuis 1993, ils doivent avoir 18 ans au minimum mais maintenant les nouveaux sont dans la vingtaine. Personnellement, je suis convaincue que les Malgaches ont le savoir-faire, mais il faut de la passion.

Que représente la participation à cette biennale ?
Cette année, c’est à travers le Fonds Yavarhoussen en partenariat avec la Michelangelo Foundation qu’on nous a découvert. Le Fonds Yavarhoussen a rassemblé 45 artisans à Madagascar, et ce sont 12 d’entre eux qui ont été sélectionnés jusqu’ici. Nous en faisons partie, ce qui nous a conduits à être sélectionnés pour l’exposition à Venise ce mois de septembre. L’exposition se tiendra sur une île privée. C’est de la publicité à haut niveau pour nous, je dirais même haut de gamme. Cela va aussi attirer des clients pour l’artisanat malgache. Après la biennale, il y aura des expoventes dans plusieurs parties du monde, à Venise, à Paris, en Allemagne, à La Réunion.

Propos recueillis par Mpihary Razafindrabezandrina

Mail : village@moov.mg
Téléphone : +261340712950


BIENNALE « HOMO FABER 2024 » : L’ODYSSÉE DE LA VIE

Homo Faber Biennial célèbre l’artisanat. C’est un projet imaginé par la Michelangelo Foundation for Creativity and Craftsmanship, une organisation à but non lucratif célébrant les artisans à travers le monde. En septembre, il sera à sa troisième édition sous la direction artistique du cinéaste Luca Guadagnino et de l’architecte Nicolò Rosmarini. Cette exposition rassemble près de 400 artisans de 50 territoires dans le monde. Une grande première pour les artistes malgaches. Cette participation anticipe l’entrée d’une douzaine d’artisans et ateliers malgaches dans le guide international Homo Faber, prévue en 2025.

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Exposition : L’économie a bonne mémoire

Lire

10 octobre 2025

Exposition : L’économie a bonne mémoire

De l’époque des royaumes à l’ère républicaine, Madagascar raconte son parcours économique à travers une exposition inédite. Organisée par FTHM Consult...

Edito
no comment - Mada fait son cinéma

Lire le magazine

Mada fait son cinéma

Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

No comment Tv

Interview - Mascha et Vincent Paquot Rasquinet - Octobre 2025 - NC 189

Découvrez 𝐌𝐚𝐬𝐜𝐡𝐚 et 𝐕𝐢𝐧𝐜𝐞𝐧𝐭 𝐏𝐚𝐪𝐮𝐨𝐭 𝐑𝐚𝐬𝐪𝐮𝐢𝐧𝐞𝐭, comédiens, dans le 𝐧𝐨 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞𝐧𝐭® NC 189 - octobre 2025. 
Au mois de septembre, les compagnies belges 𝐓𝐢𝐠𝐮𝐢𝐝𝐚𝐩 et 𝐅𝐓𝐋 𝐉𝐮𝐠𝐠𝐥𝐢𝐧𝐠 étaient de passage à Madagascar. Initialement venus dans la Grande île pour assister au mariage de leurs amis, les deux comédiens ont eu un agenda très chargé. Ils ont présenté – presque chaque jour – la pièce muette « 𝑰𝒅𝒚𝒍𝒍𝒆𝒔 𝒂𝒃𝒓𝒂𝒄𝒂𝒅𝒂𝒃𝒓𝒂𝒏𝒕𝒆𝒔 ».

Focus

Randonnée du CASM

Randonnée du Club des Amateurs de Scooters de Madagascar - CASM - à Behenjy, le 17 octobre.

no comment - Randonnée du CASM

Voir