Jissée : quand le raphia raconte des histoires
26 octobre 2023 // Mode & Design // 4735 vues // Nc : 165

Bien que cela fait à peine un an que Jean Charles Randrianoavison a créé Jissée, la marque a déjà été mise à l’honneur durant l’événement Mbarakaly Fashion, et a même habillé la chanteuse Niu Raza lors de son passage à Madagascar. Au lieu de limiter le raphia à ses destins habituels (sacs, bijoux, accessoires, etc.), non seulement, Jean Charles ou J.C. (lire « Jissée ») l’utilise comme matière principale dans ses créations, mais le transcende de façon à véhiculer des identités.

L’idée de créer une marque de vêtements en raphia lui est venu à partir d’une découverte sur lui-même. « J’étais couronné ‘Kardashian of the year’ à la sortie de promotion de l’ISCAM. Je portais une robe en raphia que j’avais créée. Puisqu’elle a beaucoup fait parler, je me suis dit : pourquoi ne pas continuer la création ? » Pour le nom de la marque, « Jissée vient de Jean Charles que j’ai féminisé, car extérieurement, je ressemble à une femme alors que je suis un homme. » Du buzz qui a suivi cette fête est née la formule de Jissée : faire sensation pendant un événement tout en incarnant une personnalité, toujours avec le raphia. Cette intention a créé des tenues aussi singulières les unes que les autres et personnalisées à tel point qu’elles ont chacune un nom propre comme Niu, Onja, Tia ou Joro.

Avec Jissée, Jean Charles Randrianoavison veut faire revivre à ses client(e)s ce que lui-même a ressenti lors de cette sortie de promotion. « Je passe une à deux heures avec les clients pour discuter de ce qu’ils veulent mettre, leur degré d’aisance, ce qu’ils osent et ce qu’ils n’osent pas. Aucune tenue ne se ressemble, il y a toujours des détails qui montrent la personnalité de celui ou celle qui la porte. » De fait, la marque couvre des événements variés notamment les mariages, soutenances de thèse, les performances et les défilés de mode et incorpore de multiples influences comme l’Histoire de Madagascar, les traits de caractère, les villes d’origine, les traditions ethniques. « Par exemple, je suis Tsimihety, et chez nous, on ne se coupe pas les cheveux. À partir de cela, je peux faire des touffes en raphia, des touffes en boule que je vais coudre sur les épaules du vêtement. »

Les décisions du jeune entrepreneur sont aussi commerciales. « J’ai vu que le raphia coûte cher à l’étranger, et je pense que cela pourrait marcher, car je vise le marché international. J’espère que Madagascar sera vu d’un œil plus positif avec ma marque. » Une nouvelle marque à suivre de près. « Je vais commencer à utiliser des coquillages et des déchets textiles, pour me démarquer des autres stylistes et apporter une réelle innovation et plus de créativité dans le monde de la mode à Madagascar. Ce que je recherche pour le moment, c’est vraiment de gagner en notoriété pour pouvoir ensuite proposer d’autres produits aux clients. »

Propos recueillis par  Mpihary Razafindrabezandrina
Contact : +261 32 29 144 01

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Prise de vue : no comment® studio 
Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
Make up : Réalisé par Samchia 
Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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