Jissée : quand le raphia raconte des histoires
26 octobre 2023 // Mode & Design // 4416 vues // Nc : 165

Bien que cela fait à peine un an que Jean Charles Randrianoavison a créé Jissée, la marque a déjà été mise à l’honneur durant l’événement Mbarakaly Fashion, et a même habillé la chanteuse Niu Raza lors de son passage à Madagascar. Au lieu de limiter le raphia à ses destins habituels (sacs, bijoux, accessoires, etc.), non seulement, Jean Charles ou J.C. (lire « Jissée ») l’utilise comme matière principale dans ses créations, mais le transcende de façon à véhiculer des identités.

L’idée de créer une marque de vêtements en raphia lui est venu à partir d’une découverte sur lui-même. « J’étais couronné ‘Kardashian of the year’ à la sortie de promotion de l’ISCAM. Je portais une robe en raphia que j’avais créée. Puisqu’elle a beaucoup fait parler, je me suis dit : pourquoi ne pas continuer la création ? » Pour le nom de la marque, « Jissée vient de Jean Charles que j’ai féminisé, car extérieurement, je ressemble à une femme alors que je suis un homme. » Du buzz qui a suivi cette fête est née la formule de Jissée : faire sensation pendant un événement tout en incarnant une personnalité, toujours avec le raphia. Cette intention a créé des tenues aussi singulières les unes que les autres et personnalisées à tel point qu’elles ont chacune un nom propre comme Niu, Onja, Tia ou Joro.

Avec Jissée, Jean Charles Randrianoavison veut faire revivre à ses client(e)s ce que lui-même a ressenti lors de cette sortie de promotion. « Je passe une à deux heures avec les clients pour discuter de ce qu’ils veulent mettre, leur degré d’aisance, ce qu’ils osent et ce qu’ils n’osent pas. Aucune tenue ne se ressemble, il y a toujours des détails qui montrent la personnalité de celui ou celle qui la porte. » De fait, la marque couvre des événements variés notamment les mariages, soutenances de thèse, les performances et les défilés de mode et incorpore de multiples influences comme l’Histoire de Madagascar, les traits de caractère, les villes d’origine, les traditions ethniques. « Par exemple, je suis Tsimihety, et chez nous, on ne se coupe pas les cheveux. À partir de cela, je peux faire des touffes en raphia, des touffes en boule que je vais coudre sur les épaules du vêtement. »

Les décisions du jeune entrepreneur sont aussi commerciales. « J’ai vu que le raphia coûte cher à l’étranger, et je pense que cela pourrait marcher, car je vise le marché international. J’espère que Madagascar sera vu d’un œil plus positif avec ma marque. » Une nouvelle marque à suivre de près. « Je vais commencer à utiliser des coquillages et des déchets textiles, pour me démarquer des autres stylistes et apporter une réelle innovation et plus de créativité dans le monde de la mode à Madagascar. Ce que je recherche pour le moment, c’est vraiment de gagner en notoriété pour pouvoir ensuite proposer d’autres produits aux clients. »

Propos recueillis par  Mpihary Razafindrabezandrina
Contact : +261 32 29 144 01

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Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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