Fehikanto : « Il est permis de consommer l’art »
12 août 2024 // Arts Plastiques // 2335 vues // Nc : 175

C’était le Samedi 8 juin dernier à la Cité des Cultures à Antaninarenina. Dans une salle de conférence remplie, les questions du public abondent suite à l’intervention de l’artiste peintre Ponk sur les bienfaits de l’art, dans le cadre de Hizara Kanto, un programme organisé par Fehikanto. Evénement réussi pour cette ONG, qui veut donner l’accès aux connaissances artistiques à la population malgache. Pour Braian Razafinony, le président fondateur, il est crucial de continuer à guider ceux qui veulent suivre un parcours dans le domaine de l’art et de la culture.


Chez Fehikanto, ils sont une poignée d’artistes photographes, des passionnés d’écriture et d’arts plastiques. Avec leurs parcours respectifs, ils ont compris le potentiel artistique qu’a Madagascar, hélas souvent sous-estimé. « Ici, ce n’est pas très bien vu de dire à ses parents qu’on veut devenir artiste. Nous voulons que la société malgache comprenne que l’art n’est ni mauvais ni de seconde zone. Il y a beaucoup de métiers concernant l’art et la culture, comme l’art de la scène, l’art médiatique, artisanal. » L’équipe reconnait que cette incompréhension résulte d’un manque d’explication, que ce soit à l’endroit des artistes ou du public. Fehikanto se positionne alors comme un guide pour ceux qui sont dans le flou, qui ne savent pas quoi penser de leur domaine de travail, ou qui sont perdus dans leur parcours académique ou professionnel. « Notre but n’est pas que tout le monde devienne artiste, mais de donner une nouvelle façon de penser, de leur dire que c’est permis de consommer l’art. »

Pour apporter un nouveau regard sur ce qu’est une carrière dans le domaine de l’art et de la culture, Fehikanto a organisé des ateliers de partage cette année. Avec Nicky Aina, photographe biologiste et formateur en photographie, il était question des conseils pour vivre de son art. Pour le coup, il ne s’agit pas seulement de techniques pour faire venir la muse, mais aussi de conseils sur le côté administratif, le statut en tant que professionnel. Le deuxième atelier concernait l’importance de la transmission de son art avec Tanteliniaina Ramarozatovo, une séance riche en partages. Le rendez-vous mensuel Hizara Kanto ressemble plus à une conférence, avec davantage de participants. « Pendant ces événements, des participants nous disent que c’est un bon projet, ils veulent aider, c’est peut-être un début de déclic, en tout cas, ils ont ressenti quelque chose. Ces activités sont gratuites car nous voulons rendre accessibles les connaissances. Par contre, il y a un coût pour les programmes de mentorat où un artiste vous suit avec des formations théoriques et pratiques. »

Justement, Fehikanto met en place une plateforme de mentorat, où il y aura un artiste qui s’occupera d’une cohorte sur une période donnée, répartie sur différents niveaux. Pour la suite, l’ONG projette d’avancer davantage dans sa mission. Elle prépare des camps d’art, un weekend dans la nature pour un éveil artistique, avec un artiste. L’équipe compte aussi organiser des colloques d’art, rassemblant des professionnels qui œuvrent dans le domaine de l’art autour d’un thème. « On compte aussi organiser des brunchs culturels. Nous ne voulons pas nous mettre dans la ligne de mire de quelqu’un, nous voulons fédérer. Nous avons parlé avec beaucoup d’acteurs culturels récemment. Certains disent qu’il faut se serrer les coudes, déjà que nous ne sommes pas beaucoup à Madagascar. Il ne faut pas qu’il y ait des rivalités, il faut créer des événements pour se rencontrer, découvrir des artistes, parler de projets culturels. »

Mpihary Razafindrabezandrina

fehikanto@gmail.com

Laisser un commentaire
no comment
no comment - RANDRIANOTAHIANA Volaharisoa a reçu le prix national du concours international BIC ART MASTER

Lire

6 novembre 2024

RANDRIANOTAHIANA Volaharisoa a reçu le prix national du concours international BIC ART MASTER

La marque BIC© représentée par la SOMADIS son distributeur à Madagascar a organisé à la Cité des Cultures à Antaninarenina, le jeudi 31 octobre, la cé...

Edito
no comment - Le géant de Madagascar

Lire le magazine

Le géant de Madagascar

Il peut mesurer plus de 25 mètres de haut, il est surtout présent sur la côte ouest de l’île, du nord au sud de Diego à Fort-Dauphin, et la revue Nature a publié une récente étude précisant que le baobab – africain et australien - est originaire de Madagascar. L’équipe de scientifiques du Jardin botanique de Wuhan (Chine) et de la Queen Mary University de Londres ont réalisé des analyses des gènes des différentes espèces d’Adansonia. La lignée de ces baobabs est apparue à Madagascar, il y a 41 millions d’années avant de se diversifier 20 millions d’années plus tard. Pour Onja Razanamaro, enseignante chercheuse à l’Université d’Antananarivo et spécialiste des baobabs au Centre de recherche du parc botanique de Tsimbazaza, ces résultats ne sont pas une surprise, mais plutôt une confirmation : parmi les huit espèces de baobabs, six sont endémiques de Madagascar. Par contre, chacun devrait être soucieux de sa protection, car certaines espèces sont vulnérables au changement climatique.

no comment - mag no media 07 - Novembre 2024

Lire le magazine no media

No comment Tv

Making of Shooting mode – Tanossi, Haya Madagascar, Via Milano – Août 2024 – NC 175

Retrouvez le making of shooting mode du no comment® magazine édition Août 2024 – NC 175

Modèles: Mitia, Santien, Mampionona, Hasina, Larsa
Photographe: Parany
Equipe de tournage: Vonjy
Prises de vue : Grand Café de la Gare, Soarano
Réalisation: no comment® studio
Collaborations: Tanossi – Via Milano – Haya Madagascar

Focus

La 1ère édition du MAKUA FESTIVAL MUSIC

La 1ère édition du MAKUA FESTIVAL MUSIC organisée par SHYN et la Commune Urbaine de Toamasina du 31 octobre au 03 novembre

no comment - La 1ère édition du MAKUA FESTIVAL MUSIC

Voir