Andoninaina Rajaonarivelo « L’astrotourisme, une carte à jouer »
6 juin 2022 // Assos // 2461 vues // Nc : 149

Étudier le ciel depuis Madagascar, c’est désormais possible avec l’installation en mai dernier, à Besely (40 km de Mahajanga), du premier observatoire astronomique. Accessible à tous, il permettra, entre autres, de développer l’astrotourisme, un secteur porteur explique le président de l’association Haikintana Astronomie et directeur de l’observatoire.

L’observatoire astronomique de Besely, une avancée pour la science ?
Cet observatoire situé dans l’enceinte de l’association Écoles du Monde est équipé d’un télescope de 35 cm de diamètre piloté par ordinateur qui pourra être utilisé à distance et donc accessible à tous. L’avantage est qu’il est désormais possible de faire de l’astronomie depuis Madagascar. On pourra faire des photos du ciel austral vu depuis Madagascar, une première. Ce sera aussi l’opportunité de faire des recherches sur les astéroïdes, car leur chute est un risque assez grand pour notre planète, mais aussi de détecter l’occultation d’étoiles par un astéroïde ou encore de faire de la photométrie, c’est-à-dire de mesurer l’intensité de la lumière d’une étoile.

Pourquoi avoir choisi Besely ?
C’est un projet qui date de 2019 en coopération avec l’Uranoscope de l’Île-de-France, la société astronomique de France, Haikintana Astronomie,

Écoles du Monde et l’Association malgache pour la science. Au départ, il fallait trouver un lieu. La société astronomique de France s’est mise en relation avec Écoles du monde à Besely, à une heure de route de Mahajanga. C’est une école de brousse qui existe depuis 25 ans et qui possédait les infrastructures nécessaires pour accueillir l’observatoire, notamment une très bonne connexion internet et un parc solaire permettant d’être toujours pourvu en électricité. De plus, il y a peu de villages à l’entour, donc peu de pollution lumineuse. Le climat à Mahanjaga est sec et le ciel est dégagé.

Quels types de photos sont possibles grâce au télescope ?
En astronomie, on appelle « première lumière » ce  moment où le télescope reçoit ses premiers photons de l’espace, ces grains de lumière qui donnent ensuite les images, un grand moment d’émotion. Nous avons déjà enregistré des images d’un amas stellaire, une concentration de plusieurs milliers d’étoiles correspondant chacune à un Soleil. Nous avons aussi une photo de la galaxie Centaurus A qui se trouve à quelque 12,4 millions années-lumière de la Terre. Nous voulons aussi développer l’astrotourisme, comme cela existe au Chili ou au Népal. Nous sommes déjà en relation avec des guides touristiques pour les former à l’observation du ciel. Nous avons aussi mis en place un Astro Club Lab, baptisé Orion, pour organiser des ateliers et des formations.

Vulgariser l’astronomie pour inspirer les jeunes ?
L’Université d’Antananarivo dispense déjà un Master en astrophysique et grâce au travail des associations Haikintana et MASS (Malagasy Astronomy & Space Science), nous avons de plus en plus d’amateurs d’astronomie et d’astrophotographie. Après une formation de pilotage, ils pourront utiliser le télescope et cela est aussi valable pour les personnes depuis l’étranger. Il faut savoir qu’il existe de très grands télescopes, par exemple au Chili, mais leur utilisation nécessite beaucoup de procédures, l’heure d’utilisation est chère et les réservations sont difficiles à obtenir. Notre télescope permettra de faire des recherches et des images en toute facilité.


Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

Galaxie Centaurus A. Photo : Arnaud Leroy
Laisser un commentaire
no comment
no comment - Tourisme : Coup d'envoi de la 11ᵉ ITM

Lire

12 juin 2025

Tourisme : Coup d'envoi de la 11ᵉ ITM

Les chiffres sont en hausse. La 11ᵉ édition de l'International Tourism Fair of Madagascar (ITM), le rendez-vous annuel des acteurs du secteur du touri...

Edito
no comment - Sans langue de bois

Lire le magazine

Sans langue de bois

Juin célèbre la langue malgache. Une langue douce, chantante , subtile — que l’on admire, que l’on dit aimer, mais que l’on néglige au quotidien. Mais à sa place, on a un sabir moderne, un étrange cocktail de malgache, de français et d’anglais. Et les jeunes ? Ils jonglent, sans vraiment maîtriser aucune des trois. Alors on s’indigne, on accuse l’école, les réseaux sociaux, l’époque.
Mais ça tape à côté. Les langues sont vivantes, elles mutent, s’adaptent, empruntent. Vouloir figer la langue malgache dans le marbre, c’est oublier qu’elle-même s’est forgée dans les métissages. Au lieu de condamner l’évolution, peut-être faudrait-il l’accompagner avec lucidité. Éduquer sans mépriser. Valoriser sans enfermer. Et surtout, cesser de pleurer une langue qu’on refuse d’habiter pleinement.

No comment Tv

Interview – Rakotondrahaja Harilala Elia Tolojanahary - MAI 2025 - NC 184

Découvrez Rakotondrahaja Harilala Elia Tolojanahary , photographe spécialisé dans le nu artistique, dans la rubrique LOISIR du 𝐧𝐨 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞𝐧𝐭® Magazine, numéro de mai 2025 - NC 184. Photographe spécialisé dans le nu artistique, Rakotondrahaja Harilala Elia Tolojanahary est un passionné qui raconte des histoires à travers chaque cliché. Son objectif : casser les clichés sur ce genre qu’il qualifie de « liberté », encore trop mal perçu à Madagascar. 

Focus

Association Mamelomaso - Alahamadibe

L’Association Mamelomaso a célébré, du samedi 29 mars au lundi 31 mars dernier, l'Alahamadibe, le Nouvel An des Malagasy, à Ankazomalaza - Ambohimanga Rova

no comment - Association Mamelomaso - Alahamadibe

Voir