Alicia Edelle : Le maquillage artistique, une course sanglante
19 mars 2024 // Métiers & Petits Métiers // 3776 vues // Nc : 170

Maquilleuse artistique de profession, Alicia Marie Hélène Ravakanomenjanahary, de son pseudo, Alicia Edelle, n’a pas froid aux yeux. Pour preuve, c’est la main derrière les blessures du dernier film R+3 de Patrick Ramangason et Franck Dix. Autrefois infirmière, elle a décidé de se reconvertir pour vivre et poursuivre sa passion ; et depuis 2019, l’originaire de Toamasina prête son talent au cinéma pour créer des cicatrices, des fausses blessures ou même du sang : un métier à parfois s’arracher les cheveux.

Infirmière de formation, Alicia Edelle a décidé de se reconvertir en Make Up Artist (MUA).
À 25 ans, la jeune passionnée s’est créé un monde par sa toute première opportunité en film d’horreur R+3. « C’était mon premier film d’horreur et j’ai été responsable de la création des cicatrices, et en quelques sortes, en charge du style vestimentaire et du maquillage des acteurs, ce qui a été un défi excitant pour moi. » De faux sang à blessures, son talent révèle un naturel qu’esprit gore ne peut qu’apprécier, et qu’elle s’est mise au défi de rendre après plusieurs visionnages peu réalistes.
Et cette capacité n’est pas innée : « J’ai commencé à apprendre le maquillage artistique en suivant des formations en ligne, avant de commencer sur le plateau de tournage. » Autodidacte, elle vaut son pesant d’or dans son métier de Make Up Artist à l’occasion d’événements, et ce, depuis 2018.

D’un métier qui combine l’art et le savoir-faire, Alicia Edelle sait s’adapter aux nouveautés, et se mettre en constante recherche du meilleur : « Les défis du milieu incluent la concurrence, le besoin de se tenir constamment informée des nouvelles techniques et tendances, ainsi que l’adaptation des conditions de travail parfois intense. » Travailler en tant que Make Up Artist n’est pas toujours évident, et les attentes doivent souvent se combiner à l’attrayant. Du rendu à l’écran, aux courses sur le plateau, le travail d’Alicia Edelle demande énormément de sa force et de sa créativité pour tenir le maquillage. « Sur le plateau, il faut s’assurer que le maquillage tienne correctement le long des prises, et de travailler dans des conditions parfois difficiles comme la chaleur ou l’humidité, tout en répondant rapidement aux besoins du tournage. » De tout cela, Alicia Edelle s’est lancée dans le milieu avec énormément d’espoir. « En tant qu’infirmière, j’ai appris à jongler entre le côté professionnel et personnel en gérant mon temps de manière efficace. Mais maintenant, je me concentre sur le métier de MUA » Ce revirement, elle a appris à vivre et à l’apprécier.

Vivre de la passion demande un engagement, fait qu’elle a décidé d’accepter. « Le métier de MUA offre de nombreuses opportunités, tant sur le domaine des événements, que dans le cinéma. » La formation, comme les liens qui se tissent ne sont pas à sous-estimer, mais elle tient le coup : « je crois qu’il y a encore une place pour moi dans le milieu. » De sa reconversion, Alicia Edelle a su s’adapter : « Le grand changement qu’a apporté le métier de MUA a été de devenir travailleur indépendant. Il n’y a pas de revenu fixe, c’est à moi d’aller chercher l’argent, et cela demande une certaine motivation. » Des loges à l’écran, rester souple est la première qualité de la Make Up Artist. Alicia Edelle a fait de sa passion son travail, et aujourd’hui, elle le vit très bien. « J’aimerais participer à d’autres projets de films dans le futur. » Cet espoir qui la porte, elle l’apporte aussi à ceux qui ressentent la même ferveur par un conseil « croire en ses rêves, persévérer, et travailler dur. » Un parcours dans l’art et la technique qui mérite ses paillettes.

Propos recueillis par  Rova Andriantsileferintsoa
Contact : +261 34 82 099 98
Facebook : Alicia Edelle

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Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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