Tiakaly : La bouffe ou la vie !
18 mars 2023 // Gastronomie // 2309 vues // Nc : 158

De dealer de cookies à dealers de bonnes adresses, Tiakaly fait partie des influenceurs culinaires qui donnent l’eau à la bouche à ses milliers d’abonnés. Il partage ses expériences dans les restaurants, testent les plats et surtout lance de nouveaux concepts, toujours alléchants pour le plus grand bonheur de ses abonnés gourmands.

Des études en cuisine ?
Pas du tout ! J’ai une licence en économie gestion et je suis partie en France pour mon master II en gestion de projet à Paris. J’ai fait une année en plus en polonais parce que j’ai raté les inscriptions. Pour changer de filière, il faut expliquer au Préfet les raisons donc j’ai expliqué que j’avais rencontré des Polonais en stages de  fin d’année et le but, c’est de faire découvrir Madagascar aux Polonais. Mais je n’y suis resté que trois mois et j’ai décidé de faire des petits boulots pour avoir des expériences. Quand je suis rentré à Madagascar, il y a dix ans de cela, je ne voulais pas trouver un emploi tout de suite mais un cousin m’avait proposé d’intégrer sa boîte de vente en ligne d’accessoires pour smartphone dont le siège était en France et devenir rédacteur web. Pour moi, travailler dans un bureau était inconcevable parce que j’aime sortir, rencontrer des gens… Mais j’y suis resté pendant sept ans !  J’ai évolué rapidement, de responsable des rédacteurs, je suis devenu le gérant de la boîte ici à Mada.

L’idée de quitter le monde de l’entreprise se fait ressentir ?
Je pensais que j’avais fait le tour. C’était devenu routinier, je voulais avoir mon propre projet. Mon père n’a pas accepté que je quitte. Je pense que nous avons vraiment un gap générationnel. De nos jours, nous sommes plus dans la passion, eux sont plutôt terre à terre, il faut subvenir aux besoins. J’en ai parlé à mon boss de l’époque qui lui non plus, n’avait pas compris les raisons. Il m’a donc proposé un poste avec de meilleures conditions et finalement, j’ai accepté. J’y suis resté un an où j’ai pu économiser. Et j’étais content de rester parce que c’était le tout début du confinement. Mais le besoin de partir se ressentait de plus en plus malgré la stabilité financière.

Et l’histoire des cookies a commencé…
Ma sœur cuisine très bien, elle fait de très bons cookies et d’autres plats et à chaque fois, je lui disais qu’elle pouvait les vendre. Elle ne voulait pas car elle connait le milieu de la restauration, elle n’était pas prête alors que moi, oui. Je cuisine un peu mais sans plus. Je lui ai donc demandé de m’apprendre la recette, j’en ai fait deux ou trois mais sans grande conviction. Finalement, par pitié peut-être, elle a décidé de m’aider. Je m’occupais de couper les chocolats et de la cuisson et elle faisait le reste. J’ai lancé les prises de commandes à travers ma page Tiakaly avec une trentaine de commandes groupées soit 150 cookies en tout. Le jour de la cuisson, on a emprunté plusieurs fours, on a commencé à 5h du matin jusqu’à 11h pour ensuite partir faire les livraisons. Je faisais tout ça en parallèle avec le boulot, que je n’avais pas encore quitté. Il fallait gérer les commandes, les erreurs… Le déclic, c’est lorsqu’une américaine a fait une commande car elle a entendu parler de nos cookies. J’ai attendu quelques jours pour avoir des retours mais rien, donc je lui envoie un message et elle me répond qu’elle a beaucoup aimé et que c’était incroyable. Décision prise, j’ai choisi de me lancer intégralement dans les cookies. J’ai fait ça pendant un an et demi mais actuellement, c’est en pause. A cause de la montée des matières premières, la baisse des commandes, de ma motivation et de l’inspiration.

Mais la page Tiakaly continue et commence même à être une référence des bonnes adresses ?
Dans la boîte où j’étais avant, on me demandait souvent les adresses pour manger tel ou tel plat, parce que je sortais beaucoup. En discutant avec une collègue, je lui ai dit que créer une page Facebook pouvait être intéressant. Et depuis trois ans, la page existe avec 24 000 followers sur Facebook, 7500 sur Instagram et 3500 sur Tik Tok. En plus de l’amour pour la bouffe, je consomme beaucoup de contenus médias autour de la nourriture et je m’en inspire pour créer mes propres contenus. Je cuisine rarement chez moi. Pour les restaurants, soit on m’invite soit je choisi. Mon « feed » est tellement paramêtré que je découvre toujours des restaurants que je ne connais pas et qui me tente. Mais avant d’y aller, je fais un minimum de recherche. Sinon, mes potes ou mes abonnés me donnent des conseils.

Justement, comment fonctionne le « deal » avec les restaurants ?
On m’a fait la remarque que je ne faisais jamais de critiques négatives mais l’idée de la page c’est de mettre en avant les lieux et les plats que je trouve bien et bons. Pour les critiques négatives, c’est en privé, j’en fait part aux restaurateurs. S’il y a des restaurants qui m’invitent ou que je choisi mais qui ne me conviennent pas ou ne m’ont pas convaincus, je ne poste pas tout simplement. Mais maintenant, pour des invitations, il y a bien sûr une prestation derrière.

Et Kalné est né ?
Le concept c’est à la fois un carnet d’adresses et pleins de réduction exclusives qui ont été négociées dans ces adresses-là, de 10 à 50%. Le but c’est de faire découvrir les endroits et les plats que j’ai testé et que je recommande et vous permettre de faire des économies. On achète le Kalné à 25 000 ar avec 19 restaurants partenaires, j’envoie la liste et c’est possible d’utiliser toutes les réductions. Je me suis inspiré du Guide ultime à Paris, un abonnement food que j’ai décidé d’adapter à Mada. Pour les restaurants, ils acceptent car ils gagnent en visibilité. Depuis trois ans, il y a une relation de confiance entre les restaurateurs, moi et mes abonnés.

Plutôt cuisine de rue ou gastronomique ?
Je vais partout ! J’adore la street food, les restaurants gastronomiques, les fast food. Je suis très simple ! En salé, ce sont les burgers, les pizzas et bien sûr, les plats malgaches. J’ai un faible pour les tsaramaso (haricots blancs) ! En sucré, plutôt les desserts à base de chocolat. La nourriture healthy, j’apprécie mais sans plus.

Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

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Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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