Studio Sifaka : Par les jeunes, pour les jeunes
12 septembre 2023 // Media & Add-0n // 6896 vues // Nc : 164

« Feon’ny tanora maro loko ! », les voix des jeunes de toutes les couleurs. Ils sont plus de 15 millions d’auditeurs à attendre ce générique tous les jours. Au programme : une émission de deux heures qui part du Studio Sifaka vers 47 radios dans tout Madagascar. Actualités, thématiques autour de la jeunesse, comment scotcher les jeunes oreilles ? En ce mois de septembre où des chercheurs de l’Université du Michigan sortiront une étude d’impact de l’émission, Harison Ratovondrahona, le directeur du Studio Sifaka, répond à cette question.

Pourquoi Studio Sifaka ?
A la fin de la transition en 2018, Madagascar allait redevenir un pays démocratique. C’est dans ce contexte que les Nations Unies ont voulu créer une radio pour les jeunes.
Dans le paysage médiatique malgache, quand on s’adressait aux jeunes, c’était surtout pour des loisirs, et de là vient l’idée de créer une radio axée sur la paix et l’éducation.
C’est ce projet de la Fondation Hirondelle qui a été retenue après l’appel à manifestation d’intérêt. Le projet a continué en tant que studio et non une radio, c’est-à-dire que nous produisons des émissions quotidiennes de deux heures que nos radios partenaires diffusent.

Comment sonner jeune quand on diffuse des actualités et des informations éducatives?
Au moment d’écrire le projet, nous nous sommes concertés sur le type de format et les thématiques qui intéressent les jeunes, et de là sont sortis des formats courts : des journaux, des émissions sur la santé, la culture et l’environnement, les débats, une émission très suivie qui s’appelle Ketrika sy Kandra, pour inciter les jeunes à trouver et à créer du travail. Au début, nous avons mis en place des groupes d’écoute dans tout Madagascar, avec l’aide de l’ONG Youth First. Maintenant, ce sont nos fans clubs qui donnent des feedbacks directs et mesurables après leur réunion mensuelle : qu’est-ce qu’il faut améliorer ? De quoi faut-il parler ? L’animation correspond aussi à ce ton jeune. De toute façon, ce sont des jeunes journalistes qui proposent des sujets ; a priori, ce qui les intéresse va aussi intéresser les auditeurs de leur âge.

Comment les auditeurs réagissent ?
Lors de nos descentes sur terrain, les gens fredonnent le jingle de l’émission quand ils savent que nous venons de Studio Sifaka. Dans les commentaires que nous recevons sur Facebook et lors des séances d’écoute, des auditeurs témoignent qu’ils se sont intéressés à tel ou tel sujet grâce  à l’émission ; par exemple, un éleveur de volaille a amélioré sa technique après nous avoir écoutés. Enfin, quand un problème technique retarde la diffusion de l’émission, les directeurs et les techniciens des radios partenaires reçoivent des appels : les auditeurs demandent si l’émission sera diffusée ou non, elle est incorporée dans leur rythme quotidien. D’ailleurs, le résultat officiel d’une étude d’impact de l’émission faite par l’Université du Michigan il y a cinq mois sortira ce mois de septembre.

Et pour la suite ?
On va bientôt atteindre les 50 radios partenaires. Nous voulons aussi une station qui diffuse H 24 pour pouvoir s’étendre sur nos thématiques. Nous voulons inciter les jeunes à s’intéresser à la politique, pas celle que les politiciens font, mais des politiques de développement, d’éducation, la responsabilité et l’engagement au quotidien dans la société. Pour cela, nous commençons l’engagement communautaire, c’est-à-dire un contact direct avec le public : des débats en public, le théâtre participatif, des formations de groupes de jeunes et de journalistes.

Propos recueillis par Mpihary Razafindrabezandrina
Contact : +261 34 05 325 00

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Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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