Spartane : Cours de langue !
20 octobre 2023 // Influenceur du mois // 3466 vues // Nc : 165

« Look John ! It’s raining ! », l’archétype des phrases qu’on a tous déclamées un jour dans ces manuels pour apprendre l’anglais. Mais, dans la réalité de cette langue, c’est rare d’être aussi grandiloquent sur la météo, et le John en question risque de vous rire au nez s’il est familier avec la langue de Shakespeare. C’est le cas de John Spartane Ramiadamanana. Ce jeune traducteur et enseignant a réalisé à quel point il y a un décalage entre ce qu’on nous apprend à l’école et ce qui se dit au quotidien. Un constat qui l’a amené à rassembler 67 000 apprenants sur sa page Facebook « Spartane ». Au syllabus ? Des courtes vidéos sur des expressions usuelles, d’autres contenus à la fois ludiques et pédagogiques, le tout ancré dans le day-to-day.

« Je veux me défaire de la pédagogie traditionnelle qui ne me convenait plus. Je veux transmettre sur les réseaux sociaux, car cela aide ceux qui n’ont pas de temps à consacrer à l’apprentissage. En plus, la plupart de mes cibles ont entre 18 à 25 ans, et j’ai remarqué que les jeunes d’aujourd’hui ont une capacité d’attention limitée ». Pari réussi : dans une vidéo de 40 secondes, Spartane nous apprend six nouveaux mots. Pour y arriver sans être ennuyeux, il allie habilement son expérience dans la traduction et sa passion pour l’écriture. Il en ressort une petite narration où les nouvelles expressions se glissent discrètement, mais clairement, sans avoir la lourdeur des « leçons ». « L’anglais est une langue vivante, donc il faut la vivre pour l’apprendre. C’est pour cela que je choisi toujours les expressions à expliquer à partir de mon propre vécu. Par exemple, quand je suis fâché, je m’emporte et je claque la porte. Cette expérience peut servir à créer une vidéo sur les expressions autour de la colère : ‘argument’, ‘to storm out of the house’, ‘to slam the door’. » Un format court et narratif qui sert le fond.

En parlant du fond, Spartane choisit ses sujets pour apporter un plus dans la pratique de l’anglais.  « Comme je suis enseignant, j’ai bien vu que le programme scolaire ne contient que des expressions très basiques, alors que les gens ont besoin d’apprendre des expressions peu familières. Mon but est donc de montrer des expressions qu’on peut rencontrer au quotidien, mais dont la traduction en anglais ne se trouve pas forcément sur internet. » Ainsi, ses contenus sont bien loin des termes génériques qui n’ont aucune attache avec la réalité. Au contraire, Spartane nous fait découvrir que sous la platitude des routines et des scènes quotidiennes, il y a des nouveaux mots qui n’attendent qu’à être découverts et appris. « Il y avait un jeune qui a toujours suivi mes vidéos. Il m’a envoyé un message pour me dire qu’il a acheté un cahier juste pour noter toutes les nouvelles choses que je présente sur les réseaux sociaux. »

Même s’il reçoit beaucoup de retours comme celui-ci, il ne les garde jamais pour lui-même, il fait profiter aux apprenants ce que la langue anglaise lui a donné. « L’anglais m’a sauvé de l’enfermement. Rien que pour les recherches à l’université, j’ai constaté que la littérature francophone et malgachophone est plus limité en nombre par rapport aux ressources en anglais, ce qui a élargi mes horizons. C’est le cas d’un livre sur la philosophie chinoise  traduit qu’en anglais. Sans maîtriser l’anglais, je n’aurais jamais pu accéder à toutes ces connaissances. » La vocation de Spartane va donc au-delà de la langue, cette langue qui n’est qu’un moyen pour « faire réfléchir les gens. »

Propos recueillis par  Mpihary Razafindrabezandrina
Contact : +261 34 43 706 28

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Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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