Tsanta Rakotoarimanga « Devenir un géant africain de la technologie »
7 septembre 2022 // Media & Add-0n // 6361 vues // Nc : 152

Simplifier les démarches pour étudier à l’étranger, c’est l’objectif de la plateforme « Mapwess » lancée par Tsanta Rakotoarimanga, diplômé en Finance à l’île Maurice. Une plateforme pensée pour les Africains et collant au plus près de leurs préoccupations.

Comment l’idée de cette plateforme vous est-elle venue ?
En 2016, je rêvais d'étudier à l'étranger, mais comme beaucoup d’étudiants africains, je ne savais pas quelle école choisir et j'avais vraiment du mal à accéder aux informations dont j'avais besoin pour prendre une décision. Jusque-là, il n'y avait pas de service en ligne conçu spécialement pour les étudiants africains afin de simplifier leurs recherches et leurs inscriptions dans les universités, notamment en ce qui concerne le budget nécessaire, le cursus proposé ou la langue d'enseignement.

Vous aviez déjà un pied dans le placement d’étudiants avec Dream Studio Agency ?
J’ai créé cette agence une semaine après mon retour à Madagascar, j’avais 20 ans. Je ne voulais pas que les autres jeunes commettent les mêmes erreurs que moi dans leurs démarches d’études à l’étranger.

Après avoir placé plus de 80 personnes, j’ai décidé de tirer parti de la puissance de la technologie pour toucher encore plus de monde. Nous avons aidé des jeunes de Madagascar, mais aussi du Gabon, de la Côte d’Ivoire, du Cameroun et du Togo. Nous avons pu placer 80 % de ces étudiants dans des institutions mondialement reconnues. Le digital est une solution particulièrement bien adaptée à l’Afrique. Grâce à l’intelligence artificielle (IA), il réduit le risque d’erreur d’orientation et permet d’avoir un impact sur un maximum de personnes sans contrainte géographique.

Se lancer dans l’entrepreneuriat à Madagascar reste un pari osé ?
Entreprendre à Madagascar est un vrai défi, surtout pour les jeunes et particulièrement dans le monde du digital. Les institutions financières comme les investisseurs privés ne nous font guère confiance et on manque terriblement de ressources et de réseaux pour évoluer. J’ai surmonté ces difficultés grâce à des incubateurs de start-up comme Zafy Tody ou Orange Fab Madagascar. J’ai aussi eu la chance d’être sélectionné parmi les meilleurs jeunes entrepreneurs d’Afrique en 2021 pour le prestigieux Anzisha Prize d’Afrique du Sud, qui nous accompagne durant trois ans. Nous avons suivi des formations et bénéficié d’un accompagnement et d’un mentorat visant à améliorer nos performances et à faciliter l’accès au financement en nous mettant en relation avec des investisseurs qualifiés…

Et pourquoi « Mapwess » ?
Le mot est tiré du malgache mapoeasa qui désigne le pain beurré dans le nord-ouest de l’île. J’ai adopté ce nom car il y avait une chanson qui m’a fait beaucoup marrer quand j’étais à l’étranger et qui parlait de ça. Je cherchais un nom percutant comme Apple, Google ou Yahoo, car nous avons bien l’intention de devenir un géant de la technologie, mais Made in Africa.


Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

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Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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