Nofy Chuk : Sur le tatami mondial
4 septembre 2025 // Loisirs & J’ai essayé // 4494 vues // Nc : 188

À seulement 17 ans, Nofy Chuk Hen Shun Rakotobe s’impose déjà comme une étoile montante du jiu jitsu brésilien. Ceinture bleue au rein, classé numéro un à Madagascar et 11ᵉ sur le continent, elle aligne à son palmarès une vingtaine de titres, dont trois sacres nationaux et quatre continentaux. Cette année, la jeune championne malgache vise plus haut encore : Abu Dhabi, où l’attend le prestigieux championnat du monde.

L'histoire d'une multiple championne…
J’ai commencé en 2017 et en 2022, j’ai participé à ma première compétition. Ça m’a aidé d’avoir commencé petite. J’ai eu la chance d’avoir un club et un coach qui ont beaucoup investi dans le programme des Kids. Il y avait toute la structure dont j’avais besoin pour progresser. Pour la petite histoire, j’ai toujours été très hyperactive. Mes parents ont essayé de me stimuler – je faisais du basket, de la natation, de la danse… tout sauf des arts martiaux ! C’était à Antsirabe, puis, arrivés à la capitale, ils m’ont inscrite au Checkmat Madagascar, où je suis restée.

Le jiu jitsu brésilien ?
C’est un mélange entre le judo et la lutte : ça commence debout pour finir au sol. C’est encore un sport à explorer, il évolue sans cesse. D’ailleurs, même si l’adversaire est grand, on peut le battre, car c’est un sport technique. Un duel qui m’a marqué ? Celui contre une Canadienne, au stade Barea, pour la Lemur Cup. J’ai pu sortir des techniques travaillées tous les jours, mais rarement montrées en compétition. Le jiu jitsu brésilien, c’est comme la vie : ça apprend le respect, la persévérance, l’humilité et l’ouverture d’esprit.

Et maintenant que vous partez au championnat mondial ?
Pendant les vacances, je m’entraîne six jours sur sept, deux à trois fois par jour, avec cinq entraînements et six cours de jiu jitsu par semaine. Avant, je m’exerçais après l’école, mais cette fois, je vais étudier à la maison et me concentrer sur le championnat. J’ai commencé, je ne peux pas m’arrêter en chemin, donc je dois me donner à fond pour moi et pour ceux qui croient en moi. La préparation a commencé en juin. On a ajouté beaucoup de travail, et je fais attention à ce que je mange, car la nutrition impacte la performance. Ici, j’ai plus de techniques que les autres, mais au niveau mondial, on est tous au même niveau, donc chaque détail compte.

Du jiu jitsu brésilien au féminin…
Les médailles, c’est bien ! Mais mon objectif, c’est d’avoir un impact sur le jiu jitsu à Madagascar, un sport encore sous-estimé et peu médiatisé. Je veux le faire évoluer et amener plus de filles et de femmes à pratiquer. Je sais que je ne pourrai pas faire de compétition toute ma vie, donc je voudrais laisser un héritage. Madagascar a du talent, mais il manque des opportunités et des moyens financiers. Sans aide du gouvernement, on se débrouille comme on peut.

Propos recueillis par Rova Andriantsileferintsoa

Facebook : Nofy Chuk
Contact : +261 32 68 308 74

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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