Anjaratiana Rajaona Randresiarivony « J’aime prendre des coups et en donner »
5 juillet 2020 // Diaspora // 2266 vues // Nc : 126

Anjara, comme il se fait appeler, est arrivé en France il y a quatre ans, pour ses études. C’est durant sa première année à Montpellier qu’il découvre le jiu-jitsu brésilien. Un art martial pour lequel il s’est qualifié en octobre dernier à Gap en vue du championnat de France qui aura lieu cette année.

Aujourd’hui âgé de 25 ans, cet originaire d’Antananarivo quitte Madagascar en septembre 2015 pour poursuivre ses études à la faculté d’économie de Montpellier. Le déracinement n’est pas évident à vivre, l’adaptation parfois difficile mais ce qui l’aide à ce moment-là, c’est le sport. Il a toujours aimé la compète. Tout jeune, il se met au foot et pendant une dizaine d’années passe par différents clubs : le Tana Formation et l’Ajesaia. Il s’essaie ensuite au basket, au ping-pong, au tennis et au volley, poussé par ses parents eux-mêmes volleyeurs et fondus de sport. C’est vers ses 16 ans qu’Anjara s’initie aux arts martiaux, s’entraînant à la boxe à Besarety, chez les militaires. « J’aimais bien prendre des coups, j’aimais en donner, j’étais un peu bagarreur quoi », reconnaît-il volontiers.

C’est en passant devant un club d’arts martiaux à Montpellier qu’il découvre le jiu-jitsu brésilien, un sport de combat et de défense dérivé du judo et du ju-jitsu importés du Japon au Brésil. Un véritable coup de cœur pour cette discipline où donner des coups ne suffit pas si l’on n’a pas en prime la technique, le goût du challenge et du dépassement de soi.

Sans parler de l’ambiance stimulante qui règne au club, la Prana Family. « Ce n’est pas une relation d’élèves à prof, c’est vraiment une famille et quand il y a une telle ambiance, t’as juste envie de rester ». Un lien fort se crée entre lui et son coach Julien Castanier, le gérant du club, qui le prend sous son aile.

Anjara choisit alors de mettre de côté les études et de se concentrer sur le sport. Il se donne à fond à l’entraînement pour se préparer au mieux aux compétitions. Après trois ans de ce régime il se fixe un nouvel objectif : devenir un spécialiste du MMA (mixed martial arts), ce qu’on appelait autrefois le free-fight (combat libre), un sport de combat complet, légalisé en France depuis cette année, associant pugilat et lutte au corps à corps. « Le MMA ouvre plein d’opportunités mais il faut lui consacrer trois à quatre entraînements par semaine si on veut aller plus haut et plus loin. » Pour y arriver, il est coaché par différents entraîneurs de chaque discipline : boxe anglaise, boxe pieds poings, lutte, grappling (lutte au sol)…

Avec le temps, Anjara commence à prendre de la bouteille ce qui le conduit, à son tour, à donner des cours à des néophytes mais aussi à des gradés de jiu-jitsu brésilien. « Je kiffe ça, partager ce que je sais et voir évoluer mes poulains, personne ne s’est plaint pour le moment. » Et c’est dans cette même vision de partage qu’il aimerait aujourd’hui transmettre les techniques et les valeurs acquises à la Prana Family à des jeunes à Madagascar afin d’en faire des combattants accomplis et pourquoi pas des pointures à l’international.

Propos recueillis par Arnaud R.

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Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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