Tsak Tsak Madagascar : Un projet qui roule !
5 avril 2022 // Diaspora // 2420 vues // Nc : 147

Avec leur camion-restaurant, Sariaka et Stéphanie aidées de Vohangy leur maman s’installent tous les jours dans les rues de Toulouse pour faire découvrir la cuisine malgache. Entre les préparations du matin, les courses du week-end et le nettoyage des camions, la vie d’entrepreneur n’est pas de tout repos en Europe, mais elles aiment relever les défis.

Aux grands événements familiaux, les sœurs Sariaka et Stéphanie ont pris l’habitude de cuisiner pour tout le monde. C’est comme ça que, petit à petit, l’idée d’en faire un métier leur est venue. « On en a discuté avec maman qui nous a exposé le pour et le contre car elle a été entrepreneur à Madagascar », explique Sariaka. Après le parcours du commando des démarches administratives, elles créent Tsak Tsak Madagascar en 2019. Et pour elle, le camion-restaurant (foodtruck dans la langue des ploucs) a été comme une évidence, comme le moyen de toucher un maximum de monde pour faire connaître cette cuisine malgache complètement inconnue en Europe. « À Toulouse, personne ne connaît le ravitoto ou le romazava, contrairement aux spécialités de La Réunion qui sont très très appréciées, département français oblige, ou celle de Maurice, une destination touristique réputée pour son sens de l’accueil et la sécurité en général. Donc on s’est dit qu’avec un camion-restaurant, on prendrait moins de risques qu’avec un restaurant pour proposer de la bouffe malgache. »

Trois ans plus tard, elles sont propriétaires de deux camions. Un coup de pouce leur a été apporté grâce à un reportage réalisé par TF1 sur les cuisines de rue. « Le tournage a été une expérience unique. Nous avons été vu par des milliers de téléspectateurs qui ont eu envie de goûter nos plats. » Même si elles n’ont pas suivi de cours particuliers, elles se débrouillent comme elles peuvent en faisant appel à leurs souvenirs gustatifs à Tana et sur la côte est. Et le résultat est ce délicieux henomby ritra (bœuf mijoté ), les masikita (brochettes) à la sauce cacahuète, le henakisoa sy Ravitoto (viande de porc et feuilles de manioc pilées) ou encore la soupe Tamatave., un régal des dieux !

« Pour créer ces plats, on arrive à trouver quelques produits de Mada. Mais bon, on est en Europe, on doit s’adapter et on travaille sur des produits similaires qui se rapprochent au maximum des saveurs locales. » Et les Français prennent plaisir à cette cuisine exotique qui, comme le poulet coco, donne envie de voyager « La vie d’entrepreneur en France n’a rien à voir avec celle à Madagascar. Il y a beaucoup de règles et d’exigences, notamment au niveau de l’hygiène et de la sécurité alimentaire, et notre défi est de nous y adapter pour proposer une cuisine de standard européen. »  

La répartition des tâches est aussi réglée que l’exécution des recettes : Sariaka gère l’administratif et le marketing, Stéphanie la logistique et l’organisation, et Vohangy la comptabilité. Des projets, elles ont en plein la tête. « Les camions-restaurants ne sont qu’un début. Fans de voyages et de découvertes, nous aimons l’aventure et créer de nouvelles choses. » Peut-être de nouvelles escales en vue ?


Aina Zo Raberanto

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Mada fait son cinéma

Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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