A Diego Suarez au nord de Madagascar, dans le quartier d’Ambalavola, vivent les Mpaneritery. Les guérisseurs inhérents à la culture malgache. Ils sont les gardiens du savoir médicinal ancestral. Ils utilisent différents outils selon leur pratique. Chacun d’entre eux a reçu le Don de ses aïeux. Dans le quotidien des Malgaches, la médecine allopathique, trop onéreuse, vient en dernier recours, mais certains médecins travaillent avec eux. Selon Phrygilla, sage-femme du quartier, il est important de garder le lien avec la culture traditionnelle afin de maintenir un équilibre.
Ces rencontres éphémères m’ont permis d’entrevoir la difficulté des soigneurs et des soignés. La pauvreté, la promiscuité des lieux, la difficulté d’accès en cas de pluie ainsi qu’un environnement paraissant insalubre pour l’occidentale que je suis, sont ordinaire ici. Au-delà de ça, j’ai été touchée par la bienveillance, la gentillesse et les capacités miraculeuses des Mpaneritery. Moi-même, malade, Martine dite « Dady » s’est déplacée à mon hôtel, et le soir-même, j’étais remise.
Au service du Don qu’ils ont reçu, ils le partagent avec foi et engagement. Les « honoraires » sont très rarement imposés et dépendent des moyens des patients. On ne choisit pas d’être Mpaneritery, on l’est, et c’est une responsabilité à laquelle on ne peut se soustraire.
Maison de Martine - Mpaneritery à Ambalavola, quartier de Diego Suarez
Dady Martine - Mpaneritery à Ambalavola, quartier de Diego Suarez. Don transmis par sa grand-mère par le contact des mains. Elle soigne les enfants, les femmes enceintes, l’hypercéphalie, aide à la procréation et la paralysie partielle. Elle voit la personne une fois puis elle rêve et elle reçoit les instructions de ses guides. Elle est clairvoyante.
Martine écrase des plantes avec un morceau de bois spécifique afin de préparer l’onguent pour masser le malade.
La main de Martine passe un onguent sur le bébé malade.
Mbotianivo en premier plan, chez elle, dans la pièce ou elle soigne, à même le sol, son patient en arrière-plan. Mbotianivo posséde le grade de Chevalier, décoration honorifique pour avoir rendu service à la République de Madagascar.
Une jeune mère attend dehors avec son fils afin de voir Mbotianivo. L’enfant a des coliques.
Mbotianivo masse son patient et lui applique un onguent. Le patient, âgé, est à même le sol, il souffre et grimace de douleur. Mbotianivo est souriante et bienveillante.
Mbotianivo fait un cataplasme de gingembre pour le poser sur la hanche de son patient. Un vieil homme souffrant d’une fracture.
Mbotianivo massant un enfant pendant que celui-ci interpelle sa maman.
Tony est un orthopédiste ; il répare les fractures, les os, les paralysies, la fatigue. Le don a été transmis par son grand-père quand il avait 20 ans, le don lui a été transmis par les mains. Transmission uniquement aux hommes.
Un patient de Tony, essaye de s’asseoir sur son lit. Il a 34 ans, a eu un AVC. Ses jambes sont paralysées depuis, mais son état s’améliore depuis que Tony vient chez lui.
Tony, pose une attelle sur le bras cassé d’un enfant.
Portrait de Robert Père chez lui, là où il soigne. Ils sont, lui et son fils, les derniers de leur famille à avoir le Don. Il travaille uniquement avec sa salive : il crache sur les brûlures. Les gens viennent de Tana pour se faire soigner. Le don se transmet par l’ingestion d’un foie de bœuf sur laquelle il aura craché et il faut suivre les fady (tabous) (pas de cochon, chèvre, anguille). Avant, il fallait tuer un zébu et prendre son foie.
Robert fils et sa fille. Ils sont les derniers de leur famille à avoir le Don. Il travaille uniquement avec sa salive : il crache sur les brulures. Les gens viennent de Tana pour se faire soigner. Le don se transmet par l’ingestion d’un foie de bœuf sur laquelle il aura craché et il faut suivre les fady (tabous) (pas de cochon, chèvre, anguille). Avant, il fallait tuer un zébu.
Des parents attendent Robert, le coupeur de Feu, afin qu’il soigne leur enfant, brûlé au 3éme degré avec de l’eau bouillante.
De l’époque des royaumes à l’ère républicaine, Madagascar raconte son parcours économique à travers une exposition inédite. Organisée par FTHM Consult...
Edito
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Mada fait son cinéma
Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards. Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour. Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.
Interview - Mascha et Vincent Paquot Rasquinet - Octobre 2025 - NC 189
Découvrez 𝐌𝐚𝐬𝐜𝐡𝐚 et 𝐕𝐢𝐧𝐜𝐞𝐧𝐭 𝐏𝐚𝐪𝐮𝐨𝐭 𝐑𝐚𝐬𝐪𝐮𝐢𝐧𝐞𝐭, comédiens, dans le 𝐧𝐨 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞𝐧𝐭® NC 189 - octobre 2025. Au mois de septembre, les compagnies belges 𝐓𝐢𝐠𝐮𝐢𝐝𝐚𝐩 et 𝐅𝐓𝐋 𝐉𝐮𝐠𝐠𝐥𝐢𝐧𝐠 étaient de passage à Madagascar. Initialement venus dans la Grande île pour assister au mariage de leurs amis, les deux comédiens ont eu un agenda très chargé. Ils ont présenté – presque chaque jour – la pièce muette « 𝑰𝒅𝒚𝒍𝒍𝒆𝒔 𝒂𝒃𝒓𝒂𝒄𝒂𝒅𝒂𝒃𝒓𝒂𝒏𝒕𝒆𝒔 ».
Focus
Randonnée du CASM
Randonnée du Club des Amateurs de Scooters de Madagascar - CASM - à Behenjy, le 17 octobre.