Hichim : Comores and more !
4 février 2024 // Arts de la scène // 5000 vues // Nc : 156 - 157

Il a remporté le Championnat national de slam qui lui permettra de participer -  en malgache ! -  à la Coupe du monde de slam à Paris, en mai prochain. Pas mal pour ce jeune natif des Comores, débarqué au pays il y a tout juste trois ans.

Abdoulanlim Abdillah alias Hichim est un habitué des concours, qu’il remporte haut la main. Ainsi, en 2022, du tournoi Slam inter-Alliances sur les 10 mots de la francophonie et de La planète te lance un SOS, organisé par E-Tech. Pour le 13ème Championnat de slam national, catégorie individuelle, qui a eu lieu en décembre dernier, sa victoire n’était plus vraiment une surprise, même si le score était serré entre lui et Vitsika. « Nous étions tous les deux les représentants de Tana. Pendant la finale, il a dépassé les trois minutes règlementaires et cela lui a valu une pénalité. De mon côté, j’ai eu 149,7 sur 150. Cette victoire est vraiment satisfaisante, même si ce n’est pas ma première participation. »

Durant la finale, il a proposé trois textes : une parodie d’un politicien se présentant aux élections présidentielles, un deuxième sur la discrimination et le dernier sur la religion, un musulman qui courtise une fille témoin de Jéhovah. « Les textes que je fais sur scène, je ne les publie pas sur ma page. Donc, si les gens veulent quelque chose de différent, il suffit de venir me voir sur scène. » CQFD ! Ses poèmes sont aussi disponibles dans son premier recueil Bouts de Pas-Pieds publié par la maison d’édition comorienne 4 Étoiles basée en France, lui-même étant natif des Comores.

Il y décrit un « rêveur dans le monde de l’écriture ». « Je pars de l’idée que j’ai été poète dans une vie antérieure et cela s’est révélé quand j’ai découvert l’écriture. Le recueil rassemble des textes regroupés dans différents chapitres : Un rêveur dans un asile, Le rêveur à l’envers, Les poèmes de terre… »  

Hichim a également créé un nouveau spectacle, Chaise Vide 19, mélangeant poèmes et chants en collaboration avec les artistes du collectif comorien l’Art de la Plume, Akamar Hamza et Antoyi Soule, la guitariste Dee Andriambleo pour la première représentation à Antsirabe, avec la guitariste et chanteuse Moni pour la tournée à Tana et Mahajanga. « Le spectacle parle d’une épidémie de haine. La scène se déroule à l’hôpital, les gens viennent consulter quand ils ont un excès de haine et dès qu’ils s’assoient sur la chaise, ils sont guéris. Cette chaise illustre l’empathie et l’amour. »

Arrivé à Madagascar en 2019, Hichim a intégré l’association Madagaslam dont il salue le combat pour l’intégration du slam dans le paysage artistique malgache, remarquant au passage que les livres et le rap se diffusent mieux ici à Tana qu’aux Comores. « Chez moi, à Moroni, il y a une scène slam juste une fois par mois, alors qu’à Tana c’est une fois par semaine avec une participation de 50 slameurs à chaque fois. »

Pour la Coupe du monde de slam à Paris, en mai prochain, le challenge pour lui sera double : représenter un pays qui n’est originellement pas le sien et s’exprimer en malgache, la langue du pays qu’on représente, comme le stipule le règlement de la Coupe du monde. « Pour moi, le slam est un art sans frontière. Donc j’aime l’idée de devoir me servir du malgache pour faire passer mes messages. »

Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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