Gasy Stand Uppers : On va bien rigoler !
4 juillet 2022 // Arts de la scène // 5513 vues // Nc : 150

Les scènes de stand-up commencent à se multiplier dans la capitale grâce, entre autres, au Gasy Stand Uppers. Un collectif représentant la nouvelle vague des humoristes malgaches. Histoire d’humour ?

Jeunes, créatifs, talentueux, ils sont prêts à en découdre pour redonner ses titres de noblesse au rire. C’est à travers le stand-up qu’ils ont décidé d’apporter de la joie en ces temps un peu moroses. Par définition, le stand-up se pratique en solo avec un comédien qui fait face à son public sans décor ni accessoires. Apparu en France à la fin du XIXᵉ siècle (Feydeau lui-même s’y essaie dès 1885), le genre a été remis au goût du jour ces dernières décennies. Le collectif Gasy Stand Uppers a, quant à lui, été créé en avril 2021 par Raytra Belawick, Aina Maharavo et Mamy Ralijaona. « Notre but est de promouvoir le stand-up à Madagascar. Nous sommes près de 22 membres, mais nous travaillons aussi avec d’autres humoristes en dehors du collectif comme Zina Rabeadoro ou le Mad Comedy Club, sans oublier les piliers de l’humour malgache que sont  Gothlieb et Barhone », explique Raytra Belawick.

Le collectif participe ou organise de nombreuses scènes ouvertes autour du rire comme Men in Blagues, Soka’fehy, Slumou’rap, Madagascar Underground Comedy Club, Rires Délires… « Nous collaborons beaucoup avec les centres culturels, les bars et les universités. Nous voulons donner la place à une autre forme d’humour et laisser s’exprimer la jeune génération. » Un vrai choc culturel, car le public malgache a été biberonné aux imitations, aux humoristes qui se déguisent ou se travestissent, alors que le stand-up est tout le contraire ! Juste un humoriste qui ne fait rire qu’avec des textes, sans artifices ou presque. « Il y a le stand-up simple mais aussi le stand-up alternatif où l’humoriste utilise un accessoire, par exemple des instruments de musique. Ce qui réunit les deux, ce sont les techniques de l’humour, car faire rire ça ne s’improvise pas ! » C’est même tout un art à prendre très au sérieux si on veut s’améliorer. « Nous écrivons beaucoup et nous testons nos textes auprès d’autres potes pour les améliorer au fur et à mesure. Nous regardons aussi des podcasts. »

Dans le collectif chacun a personnalité, sa façon de raconter ses histoires, sa façon d’être drôle. Raytra Bekawicky penche pour l’humour noir, pas encore très bien perçu par le public mais il ne désespère pas. Aina Maharavo utilise plutôt le biais de l’humour pour faire passer des messages comme soutenir le « vita malagasy » (Fait à Madagascar). Orima Sarobidy est plus à l’aise dans l’improvisation et Sissi, une des filles du collectif, toujours directe dans ses propos. Faire rire est un métier,mais aussi une thérapie. Ce n’est pas Aina Maharavo qui dira le contraire. Le jeune humoriste a fait du rire un remède contre la dépression. « Dans mes textes, je parle de moi, de ce qui m’énerve, de ce qui m’entoure… bref, je me soigne. Mais il faut se battre pour espérer en vivre et s’imposer dans ce milieu. » Les Gasy Stand Uppers bouillonnent de projets. « Nous travaillons avec le Lycée français de Tananarive pour des stand-up en français et nous préparons déjà la deuxième édition du festival du rire Jôkôsy qui se tiendra en novembre. » Et ça c’est pas une vanne !


Aina Zo Raberanto

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Mada fait son cinéma

Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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