Gaëlle Randriamanana-Pless : Valoriser les déchets
1 décembre 2024 // Entreprendre // 4318 vues // Nc : 179

A la tête Société de Tri Compactage et Valorisation des Déchets (STCV) depuis 2022, l’entrepreneure Gaëlle Randriamanana-Pless a été élue Femme Francophone par l’Association Internationale des Maires Francophones cette année. Une énième reconnaissance pour celle qui ambitionne de résoudre les problèmes d’insalubrité et de pollution industrielle à Madagascar.

Que fait STCV ?
C’est une entreprise sociale et environnementale qui propose des prestations de programme RSE, via la gestion de déchets recyclables : papier carton, plastique, aluminium, verre. Nous collectons, traitons et valorisons. On propose des abonnements aux sociétés qui sont sensibles à l’environnement via leur programme RSE. On les conscientise aussi pour qu’ils deviennent écocitoyens en adoptant les écogestes, et jettent les déchets dans des emplacements dédiés.

Quelle est la valeur économique des déchets ?
On crée de l’économie circulaire. C’est-à-dire qu’on traite les déchets pour les transformer en de nouveaux objets, et éviter de puiser dans les ressources de la terre. On produit des briques et des charbons écologiques pour remplacer le charbon de bois, ces combustibles remplacent le bois dans les chaudières des zones franches. On produit aussi des sacs à partir des déchets et des écogoodies. Nous sommes toujours à la recherche de transformation d’exutoires pour de nouveaux produits.

Comment est l’engouement des entreprises ?
On travaille avec une trentaine d’entreprises à Antananarivo. Mais nous irons dans 3 régions supplémentaires prochainement. En effet, nous allons former des hôteliers pour qu’ils mettent en place le tri sélectif, ainsi, nous pourrons collecter directement leurs déchets recyclables. L’objectif est d’impacter positivement sur le tourisme durable qui est l’une des vitrines de développement durable de Madagascar.

Qu’en est-il de la dimension sociale ?
Actuellement nous travaillons avec plusieurs femmes vulnérables dans des fokontany. On leur donne une activité génératrice de revenu pérenne avec la collecte de déchets plastiques. Ces femmes n’ont aucun diplôme, ne savent à peine écrire, et pourtant elles sont mères célibataires avec plusieurs enfants à charge. Sur notre plateforme logistique, on a 60% de femmes vulnérables anciennement collecteuses dans les fokontany qui ont été mises en CDI.

Maintenant elles ont un travail décent, avec un suivi médical, une assurance retraite, et un compte bancaire. STCV est là pour elles tant qu’il y aura des déchets, et il y en aura toujours.

Quels sont les défis dans votre travail ?
Nous avons besoin d’appui. Par exemple, nous payons des impôts comme une entreprise normale alors que nous ne devrions pas car on aide la commune à l’assainissement et il y a l’aspect social. C’est pour cela que nous nous battons pour le statut d’entreprise sociale et solidaire.

Quelle sera la suite de votre engagement ?
Nous avons plusieurs projets en commun avec la Commune Urbaine d’Antananarivo, notamment le projet GESDA à Ampefiloha, un quartier pilote. Actuellement, STCV est incubée chez SPRINT (Startup Paris Region Ile de France International), et nous avons été sélectionné pour représenter Madagascar au Sommet International SPRINT à Paris en octobre.

Propos recueillis par Mpihary Razafindrabezandrina

Site web : stcv.pro

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Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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