Angelo Rakotonirina « Il est primordial que l’Etat accorde une importance particulière au secteur tourisme »
17 juin 2024 // Entreprendre // 5263 vues // Nc : 173

Malgré une reprise après la crise sanitaire liée au Covid-19, le secteur du tourisme reste menacé par l’état des routes et l’insuffisance des vols domestiques. Au plus près de la réalité sur terrain, les tours opérateurs subissent les fluctuations de ce secteur. Entre initiatives prometteuses et problèmes persistants, comme en témoigne Angelo Rakotonirina, Président du Conseil d’Administration de TOP Madagascar (Tour Operators Association).

Les premiers chiffres en début d’année montrent que le nombre de touristes continuent à retrouver les chiffres de 2019. Comment ce secteur évolue actuellement ?
Nous avons commencé l’année avec de bonnes perspectives, mais en raison de certaines contraintes, la situation risque de détériorer. TOP Madagascar, en tant que seule association de tour-opérateurs professionnels reconnue auprès du secteur tourisme, recherche activement des solutions pour redresser la situation, en collaboration avec ses principaux partenaires.

Quelles sont ces contraintes actuelles ?
L’état des routes, la capacité et la qualité de l’hébergement, les vols domestiques, etc. Si nous souhaitons arriver à un million de touristes en 2028 comme le projette le gouvernement, nous devons trouver des solutions pérennes sur ce point. Des solutions comme le renforcement de la flotte de Tsaradia, qui est annoncé à partir de la fin de ce mois, au premier semestre 2025. C’est une excellente nouvelle pour nous, tour-opérateurs.

Pour la haute saison 2024, combien de touristes sont attendus ?
En 2023, nous avons accueilli 225 500 touristes environ, soit 20% en moins qu’en 2019. Le pic de la saison pour Madagascar est entre juillet et novembre. En 2023, nous avons accueilli 120 204 touristes. Pour la même période en 2019, il y avait 155 663, soit environ 43% de nos visiteurs. Nous avons bon espoir que les chiffres en 2024 se rapprochent de 2019. Nos principaux visiteurs restent les Français, avec 37,4% en 2023, suivi par les Italiens, du fait des vols charters en provenance d’Italie sur Nosy Be, où il y a deux vols par semaine.

Quelles est la responsabilité de l’Etat pour la résolution de ces problèmes ?
Il est primordial que l’Etat accorde une importance particulière au secteur tourisme, en termes de politique nationale, de budget national, de projets pérennes, de partenariats stratégiques efficients. Et surtout en ce qui concerne le développement économique durable, TOP Madagascar est prêt à apporter sa collaboration. De façon globale pour notre économie, il nous faut créer un climat favorable aux investisseurs et leur donner le support et l’assistance adéquats. Pour la sécurité, favoriser la création d’emplois dans les différentes régions, et la collaboration avec la population locale pourrait aider à réduire le taux d’insécurité. Pour les aspects environnementaux, nos membres participent chacun à leur niveau à des initiatives locales avec les communautés de base, et les associations locales pour sensibiliser à la protection de l’environnement, et la préservation de la biodiversité. Avec sa commission Durable, TOP Madagascar s’engage dans cette direction.

« Si nous souhaitons arriver à un million de touristes en 2028 comme le projette le gouvernement, nous devons trouver des solutions pérennes pour l’état des routes, la capacité et la qualité de l’hébergement… »

Et quelle est l’importance des initiatives et des opérateurs privés ?
Les initiatives privées apportent souvent une diversité d’offres et de services qui enrichissent l’expérience touristique. Elles contribuent également à la création d’emplois locaux, à la stimulation de l’économie et à la préservation de l’environnement, notamment grâce à notre politique durable et responsable. De plus, les opérateurs privés sont souvent en mesure d’adapter rapidement leurs offres aux évolutions du marché et aux besoins des voyageurs, ce qui leur permet de jouer un rôle dynamique dans la croissance du secteur touristique. Cependant, nous tenons à souligner une fois de plus que nous ne pouvons pas agir seuls et que nous avons besoin du soutien de l’Etat ou des organismes compétents pour mener à bien nos missions.

Quelles sont les destinations phares ?
Madagascar est tellement grand, mais parmi les destinations phares il y a l’axe sud, mais aussi l’axe nord qui est très développé par rapport à l’arrivée des avions, à Nosy Be par exemple où il y a deux vols par semaine qui viennent de l’Italie, et il y a aussi d’autres vols qui viennent à Nosy Be. Mais il y a aussi beaucoup d’endroits à l’est et à l’ouest, notamment la destination Morondava dans l’axe sud-ouest de Madagascar qui est très prisée avec le patrimoine international du Tsingy de Bemaraha.

Association des Tours Opérateurs Professionnels de Madagascar, regroupant 77 membres dans toute l’Ile, TOP existe depuis 33 ans. Elle a pour mission de défendre le métier de tour operating, de contribuer au développement des activités de ses membres et de promouvoir la destination Madagascar. TOP est présent dans tous les dialogues privé-privé, public-privé pour apporter leurs visions, leurs contributions au développement du tourisme. Sa vision est d’être une association incontournable, solidaire et engagée.

Propos recueillis par Mpihary Razafindrabezandrina
Site web : www.top-madagascar.com

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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